EDITO

Jean-Marie Bergère
Polycrise, action collective et sociétés à mission
En France, la crise politique entre de nouveau dans une phase aigüe. L’agenda social reste confus, les réformes des retraites et de l’assurance chômage n’ont convaincu ni les organisations syndicales ni une large partie de l’opinion. Le conclave est oublié.
Derniers articles
Une table-ronde chez Metis : Comment conjuguer apprendre et travailler ? Le cas des formations initiales en alternance
Si Metis s’intéresse régulièrement à la formation professionnelle, initiale comme continue, c’est en raison de son rôle décisif dans l’accès à l’emploi et les transitions professionnelles, mais aussi de la force de son ambition : conjuguer « apprendre » et « travailler ». À commencer par les formations « en alternance », dont la montée en puissance conduit à réinterroger les modalités pédagogiques et l’organisation clivée, entre apprentissage et voie scolaire. Profondément réformé par la loi de 2018 « pour la liberté de choisir son avenir professionnel », l’apprentissage a vu ses effectifs doubler en trois ans, pour l’essentiel au profit des formations supérieures. Moins radicale, la réforme en cours du lycée professionnel ambitionne tout de même d’en faire une autre voie de réussite, voire d’excellence. Avec, dans les deux cas, priorité aux besoins du système productif.
Mon identité alsacienne au sein de la République française
Jean-Marie Luttringer a mis à profit le premier confinement pour écrire « l’histoire de 4 familles » de son côté et du côté de son épouse. Ce sont ces histoires croisées qui donnent une couleur particulière à cette identité alsacienne, faite d’allers et retours, de mélanges et de distinction, de brutalités parfois. Dans une interview publiée par le journal L’Express, le 23 décembre 2020, le président de la République a exposé sa vision de l’identité française. En substance, celle-ci repose sur le pilier de l’État et de la langue. Elle s’inscrit dans une histoire, dans des paysages et dans des valeurs républicaines que sont la liberté, l’égalité, la fraternité, ainsi que la laïcité.
Les paroles de plainte au travail
Que faire des paroles de plainte ? Sont-elles le signe avéré d’une propension à honorer notre réputation de vivre dans un pays d’éternels râleurs, peuplé de salariés jamais contents et, qui feraient mieux d’aller « voir comment ça se passe ailleurs », ou au contraire, un signal qui doit nous alerter sur la souffrance de celui qui s’exprime et nous contraindre à lui répondre en urgence ? Sont-elles rituelles ou une incitation à agir ?
Cinéma
Madame Haufmann de Sébastien Lifshitz
Pendant le temps de l’épidémie de Covid, nous avons célébré les « métiers essentiels ». Infirmière en faisait partie. Nous les avons applaudies, mais nous risquons d’oublier que leur engagement est permanent et qu’il n’a pas cessé avec la pandémie. Le documentariste Sébastien Lifshitz a réalisé Madame Hofmann avec Sylvie Hofmann, cadre infirmière depuis 40 ans à l’hôpital nord de Marseille. Le film est sorti en salle ce printemps. Yves Baunay, syndicaliste, membre de l’Institut de recherche de la FSU, l’a vu. Il l’analyse pour Metis.
Un p’tit truc en plus et Fainéant.es
La promotion de la diversité est un objectif constant dans la plupart des entreprises et organisations. À la volonté de lutter contre l’injustice que constituent les discriminations s’ajoute le souci de favoriser la créativité grâce à des idées venues d’autres univers et au fait de penser latéralement, outside the box. L’objectif et la méthode restent néanmoins fixés par le « groupe majoritaire » — je n’ose pas écrire dominant — volontaire pour inclure les différences dans un ensemble plus vaste et unique. Deux films à l’affiche adoptent un autre point de vue. Celui justement de ces personnes « différentes » et minoritaires.
Pas de Vagues de Teddy Lussi-Modeste
Julien existe. Il est ce professeur de français nommé en début de carrière dans un collège de banlieue parisienne. Il a une haute idée de son métier. Il se voit comme « le prof dont on se souvient parce qu’il a été celui qui a changé ma vie ». Il aimerait mieux connaître ses élèves, cherche la complicité, les sollicite, récompense les meilleurs. Jusqu’au moment où il évoque la nouvelle coiffure de Leslie pour expliquer ce qu’est un compliment. Le tout afin de débattre du poème le plus célèbre de Pierre de Ronsard et du sens du mot séduction. Leslie, élève renfermée, mal dans sa peau, ne réagit pas dans le brouhaha que la remarque suscite. À froid, elle rédige une lettre adressée au Conseiller Principal d’éducation (CPE) dénonçant une tentative de séduction de la part de Julien.
Bibliothèque
Consentement, organisation et société
Le livre collectif Consentement, organisation et société, publié sous la direction de Jean-Michel Saussois aux Presses de l’Université Laval (PUL), explore l’ensemble des dimensions de la notion de consentement au coeur de débats difficiles et particulièrement d’actualité. Au travail, dans l’intimité, dans la relation entre un patient et son médecin, en tant que citoyen et contribuable, dans la liste interminable des CGU de nos applications favorites, lors de choix de carrière ou pour modifier sa consommation, que signifie consentir ? Est-il possible de le faire de façon « libre et éclairée », quelle place pour la dimension contractuelle de nos relations, pour la « fabrique du consentement » dans la société, que faire de la « servitude volontaire » ? Les questions sont nombreuses.
Une bibliothèque vivante contre la stigmatisation
Dans les articles que nous avons publiés sur les enjeux de la santé mentale au travail, la question des discriminations et de la stigmatisation qui isolent et excluent les personnes vivant avec des troubles psychiques plus ou moins sévères, a été systématiquement posée.
La vérité sur les troubles psychiques au travail
Claire Le Roy-Hatala a publié à l’automne dernier « La vérité sur les troubles psychiques au travail ». En variant les postes et fonctions, elle explore depuis une vingtaine d’années les différentes facettes de cette question plus que jamais dans l’actualité. Elle intervient aujourd’hui auprès des personnes et des organisations confrontées aux conséquences de troubles psychiques plus ou moins sévères. Jean-Marie Bergère l’a rencontrée dans son bureau dans l’est parisien. Au fond d’une minuscule cour, il est protégé des bruits de la ville. Le cadre idéal pour une conversation à bâtons rompus et néanmoins approfondie.
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