EDITO
Danielle Kaisergruber
Finalement… finalement
« Faut que ça change. Quand on change tout s’arrange » écrivait Jean-Marie Bergère dans son édito d’Avril dernier en citant la chanson de Robert Charlebois.
Mais finalement, est-ce si grave de ne pas avoir de gouvernement ? Les lamentations médiatiques ont cherché à nous convaincre que la France était dans la pire des crises, que ces 51 jours sans Premier ministre empêchaient les citoyens d’agir, tandis qu’ils s’épanouissaient dans la belle réussite des Jeux Olympiques et Paralympiques. Lors d’une récente réunion de l’équipe de rédaction de Metis, nous nous souvenions en souriant que la situation économique de la Belgique n’avait jamais été aussi prospère que durant ses 571 jours… sans gouvernement !
Derniers articles
Madame Haufmann de Sébastien Lifshitz
Pendant le temps de l’épidémie de Covid, nous avons célébré les « métiers essentiels ». Infirmière en faisait partie. Nous les avons applaudies, mais nous risquons d’oublier que leur engagement est permanent et qu’il n’a pas cessé avec la pandémie. Le documentariste Sébastien Lifshitz a réalisé Madame Hofmann avec Sylvie Hofmann, cadre infirmière depuis 40 ans à l’hôpital nord de Marseille. Le film est sorti en salle ce printemps. Yves Baunay, syndicaliste, membre de l’Institut de recherche de la FSU, l’a vu. Il l’analyse pour Metis.
La mobilité des apprentis en Europe, premiers résultats et nouveaux défis : une interview de Jean Arthuis
Dans un article publié en janvier 2019 sous le titre « Erasmus Pro : faire son apprentissage dans différents pays », Metis rendait compte d’une conférence organisée par l’institut Jacques Delors, consacrée aux développements de l’apprentissage en France et en Europe, « L’apprentissage : un avenir pour toute l’Europe ». Il s’agissait de rappeler les mérites de l’apprentissage comme filière de réussite et moyen privilégié de favoriser l’emploi des jeunes, et en même temps de promouvoir un certain nombre d’initiatives et en particulier le lancement d’Erasmus Pro. Parmi les intervenants figurait l’ancien ministre et député européen Jean Arthuis qui avait joué un rôle moteur dans ces développements. Cinq années après, il était intéressant de savoir comment ces projets s’étaient concrétisés et d’interroger pour ce faire Jean Arthuis.
L’atelier du tripalium. Non, travail ne vient pas de torture !
S’il fallait prouver l’extrême difficulté à définir ce qu’est le travail, il suffirait de mettre côte à côte ce qu’en dit un économiste, un sociologue, un ergonome, un anthropologue, un philosophe, un moraliste, sans oublier un politique, un syndicaliste et le travailleur lui-même. Chacun nous ouvre les yeux sur une dimension du travail, des plus utilitaires aux plus existentielles. À juste titre nous nous méfions de la prétention à prendre un aspect particulier pour le tout et « la » vérité du travail. Mariette Darrigrand est sémiologue. Dans un livre malicieux, L’atelier du tripalium. Non, travail ne vient pas de torture ! elle analyse les discours, les mots, qui, d’une époque à l’autre, d’une langue à l’autre, accompagnent le travail et l’idée qu’on s’en fait. Elle ouvre des perspectives qu’aucun autre point de vue n’offrait.
Cinéma
Madame Haufmann de Sébastien Lifshitz
Pendant le temps de l’épidémie de Covid, nous avons célébré les « métiers essentiels ». Infirmière en faisait partie. Nous les avons applaudies, mais nous risquons d’oublier que leur engagement est permanent et qu’il n’a pas cessé avec la pandémie. Le documentariste Sébastien Lifshitz a réalisé Madame Hofmann avec Sylvie Hofmann, cadre infirmière depuis 40 ans à l’hôpital nord de Marseille. Le film est sorti en salle ce printemps. Yves Baunay, syndicaliste, membre de l’Institut de recherche de la FSU, l’a vu. Il l’analyse pour Metis.
Un p’tit truc en plus et Fainéant.es
La promotion de la diversité est un objectif constant dans la plupart des entreprises et organisations. À la volonté de lutter contre l’injustice que constituent les discriminations s’ajoute le souci de favoriser la créativité grâce à des idées venues d’autres univers et au fait de penser latéralement, outside the box. L’objectif et la méthode restent néanmoins fixés par le « groupe majoritaire » — je n’ose pas écrire dominant — volontaire pour inclure les différences dans un ensemble plus vaste et unique. Deux films à l’affiche adoptent un autre point de vue. Celui justement de ces personnes « différentes » et minoritaires.
Pas de Vagues de Teddy Lussi-Modeste
Julien existe. Il est ce professeur de français nommé en début de carrière dans un collège de banlieue parisienne. Il a une haute idée de son métier. Il se voit comme « le prof dont on se souvient parce qu’il a été celui qui a changé ma vie ». Il aimerait mieux connaître ses élèves, cherche la complicité, les sollicite, récompense les meilleurs. Jusqu’au moment où il évoque la nouvelle coiffure de Leslie pour expliquer ce qu’est un compliment. Le tout afin de débattre du poème le plus célèbre de Pierre de Ronsard et du sens du mot séduction. Leslie, élève renfermée, mal dans sa peau, ne réagit pas dans le brouhaha que la remarque suscite. À froid, elle rédige une lettre adressée au Conseiller Principal d’éducation (CPE) dénonçant une tentative de séduction de la part de Julien.
Bibliothèque
L’atelier du tripalium. Non, travail ne vient pas de torture !
S’il fallait prouver l’extrême difficulté à définir ce qu’est le travail, il suffirait de mettre côte à côte ce qu’en dit un économiste, un sociologue, un ergonome, un anthropologue, un philosophe, un moraliste, sans oublier un politique, un syndicaliste et le travailleur lui-même. Chacun nous ouvre les yeux sur une dimension du travail, des plus utilitaires aux plus existentielles. À juste titre nous nous méfions de la prétention à prendre un aspect particulier pour le tout et « la » vérité du travail. Mariette Darrigrand est sémiologue. Dans un livre malicieux, L’atelier du tripalium. Non, travail ne vient pas de torture ! elle analyse les discours, les mots, qui, d’une époque à l’autre, d’une langue à l’autre, accompagnent le travail et l’idée qu’on s’en fait. Elle ouvre des perspectives qu’aucun autre point de vue n’offrait.
De gré et de force — Comment l’État expulse les pauvres
L’expulsion locative est un cauchemar pour ceux qui la subissent, car c’est la confrontation à l’expulsion de soi. Une récente loi du 27 juillet 2023 visant à protéger les logements contre l’occupation illicite vient d’être votée durcissant les procédures d’expulsion alors que, déjà, le nombre annuel de décisions d’expulsion avec le concours de la force publique croît sans cesse depuis 2015 pour atteindre le nombre de 21 500 en 2023. Pourquoi donc proposer une note de lecture sur ce sujet pour Metis Europe, revue dédiée au travail et à l’emploi ?
Le capital que je ne suis pas. Mettre l’économie et le numérique au service de l’avenir
Les ouvrages sur l’impact de l’Intelligence artificielle (IA) et plus largement de l’omniprésence du numérique dans nos vies personnelles et professionnelles, sont nombreux, et c’est une bonne chose. J’ai eu l’opportunité en 2022 de contribuer à l’un d’eux : Pour un numérique au service du bien commun. Des plus technophiles aux plus techno-rétifs, rares sont ceux qui ne s’inquiètent pas des conséquences sur l’organisation du travail, l’éducation, les relations sociales, ou la formation psychique des très jeunes enfants, d’une utilisation sans limites et sans réflexion. Signes de cette inquiétude et de la difficulté à nommer les changements en cours, peu importe qu’ils anticipent l’apocalypse ou au contraire la résolution de tous nos malheurs privés et publics grâce à la technoscience, ils sont vite qualifiés d’historiques, de civilisationnels ou d’anthropologiques. Rien que ça.
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