EDITO
Jean-Marie Bergère
A la recherche du sens perdu
Au chapitre de nos (nombreuses) revendications, l’une d’elles sonne étrangement. Nous serions « en quête de sens ». Trouver du sens à ce qu’on fait, c’est ce qui nous ferait lever le matin. La notion semble pourtant bien large et floue. Comment peut-elle concerner le travail ? L’activité professionnelle n’est-elle pas par nature utilitaire, vouée à financer nos besoins élémentaires, bornée par des indicateurs sociaux-économiques définis par les nécessités de la production et de l’optimisation du temps qui y est consacré. Dans ce domaine, Time is money.
Derniers articles
La littérature ça paye !
Antoine Compagnon publie La littérature ça paye. J’aime bien les pas de côté et le titre provocateur du livre de l’académicien, professeur émérite au Collège de France et professeur à l’université Columbia, m’a incité à aller y voir de plus près. Avons-nous là une alternative au déclin des revenus du travail, une lueur d’espoir, au moment où Antoine Foucher, directeur de Cabinet de Muriel Pénicaud, ministre du travail de 2017 à 2020, publie Sortir du travail qui ne paie plus et qu’un rapport de l’OIT alerte sur le déclin des revenus du travail comparés à ceux du capital ? La question mérite réflexion.
Sortir du travail qui ne paie plus
Le livre d’Antoine Foucher semble en vogue. Il a rapidement été épuisé et a nécessité une réédition. C’est dire si la promesse du titre rencontre un écho important. Il est écrit par quelqu’un qui a été au cœur des questions de l’emploi et du travail comme directeur de cabinet de Muriel Pénicaud, ministre du Travail du gouvernement d’Edouard Philippe. Ce livre comporte deux parties classiques, un diagnostic et des propositions.
Le temps de l’été : inquiétudes et relectures
Le Rassemblement National apparait désormais comme une alternative envisageable pour un nombre grandissant d’électeurs dont les caractéristiques se diversifient. On a pu déceler une ligne de partage territoriale entre ceux qui votent pour le RN et les autres, opposant les villes des campagnes, les différences de vote entre centres urbains et mondes ruraux s’expliquant par des différences de composition sociale – niveau de diplôme, de revenu, génération, genre –, par l’histoire du territoire, le tissu économique ou encore les conditions de travail. Les dernières élections législatives ont montré des poussées importantes chez le bac+3 (+14 points avec un niveau de 22%) et idem pour les cadres (dont ceux de la fonction publique). La France n’est pas le seul pays concerné par ce type de menace : globalement, avec quelques exceptions, tout le monde occidental subit cette pression. Pourquoi ces populations sont-elles en souffrance ? Le temps de l’été est propice à quelques relectures de textes déjà publiés dans Metis pour apporter (ou rappeler) quelques éclairages et montrer comment des mouvements géopolitiques et géoéconomiques œuvrent et brisent les pactes sociaux sur lesquels nous croyons vivre encore et qui nous enferment dans des pièges redoutables.
Cinéma
Les graines du figuier sauvage de Mohammad Rasoulof
Les graines du figuier sauvage, de Mohammad Rasoulof, a été tourné clandestinement en Iran pendant les manifestations qui ont suivi la mort de Masha Amini. Après le tournage, le cinéaste s’est enfui d’Iran, ainsi que les actrices. Le film nous parle de l’Iran, de cette révolte contre le régime et sa sanguinaire police des mœurs. Il relaie le cri lancé pour être entendu dans le monde entier « Femmes, Vie, Liberté ». Il nous parle aussi du travail.
Madame Haufmann de Sébastien Lifshitz
Pendant le temps de l’épidémie de Covid, nous avons célébré les « métiers essentiels ». Infirmière en faisait partie. Nous les avons applaudies, mais nous risquons d’oublier que leur engagement est permanent et qu’il n’a pas cessé avec la pandémie. Le documentariste Sébastien Lifshitz a réalisé Madame Hofmann avec Sylvie Hofmann, cadre infirmière depuis 40 ans à l’hôpital nord de Marseille. Le film est sorti en salle ce printemps. Yves Baunay, syndicaliste, membre de l’Institut de recherche de la FSU, l’a vu. Il l’analyse pour Metis.
Un p’tit truc en plus et Fainéant.es
La promotion de la diversité est un objectif constant dans la plupart des entreprises et organisations. À la volonté de lutter contre l’injustice que constituent les discriminations s’ajoute le souci de favoriser la créativité grâce à des idées venues d’autres univers et au fait de penser latéralement, outside the box. L’objectif et la méthode restent néanmoins fixés par le « groupe majoritaire » — je n’ose pas écrire dominant — volontaire pour inclure les différences dans un ensemble plus vaste et unique. Deux films à l’affiche adoptent un autre point de vue. Celui justement de ces personnes « différentes » et minoritaires.
Bibliothèque
La littérature ça paye !
Antoine Compagnon publie La littérature ça paye. J’aime bien les pas de côté et le titre provocateur du livre de l’académicien, professeur émérite au Collège de France et professeur à l’université Columbia, m’a incité à aller y voir de plus près. Avons-nous là une alternative au déclin des revenus du travail, une lueur d’espoir, au moment où Antoine Foucher, directeur de Cabinet de Muriel Pénicaud, ministre du travail de 2017 à 2020, publie Sortir du travail qui ne paie plus et qu’un rapport de l’OIT alerte sur le déclin des revenus du travail comparés à ceux du capital ? La question mérite réflexion.
Sortir du travail qui ne paie plus
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Le temps de l’été : inquiétudes et relectures
Le Rassemblement National apparait désormais comme une alternative envisageable pour un nombre grandissant d’électeurs dont les caractéristiques se diversifient. On a pu déceler une ligne de partage territoriale entre ceux qui votent pour le RN et les autres, opposant les villes des campagnes, les différences de vote entre centres urbains et mondes ruraux s’expliquant par des différences de composition sociale – niveau de diplôme, de revenu, génération, genre –, par l’histoire du territoire, le tissu économique ou encore les conditions de travail. Les dernières élections législatives ont montré des poussées importantes chez le bac+3 (+14 points avec un niveau de 22%) et idem pour les cadres (dont ceux de la fonction publique). La France n’est pas le seul pays concerné par ce type de menace : globalement, avec quelques exceptions, tout le monde occidental subit cette pression. Pourquoi ces populations sont-elles en souffrance ? Le temps de l’été est propice à quelques relectures de textes déjà publiés dans Metis pour apporter (ou rappeler) quelques éclairages et montrer comment des mouvements géopolitiques et géoéconomiques œuvrent et brisent les pactes sociaux sur lesquels nous croyons vivre encore et qui nous enferment dans des pièges redoutables.
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