Bibliothèque
La boîte noire de nos sociétés
Dans son nouveau livre Les institutions invisibles, Pierre Rosanvallon poursuit son exploration de la « boîte noire » de nos sociétés. Nous avons en tête la dynamique vitale entre « les lois et l’esprit des lois », entre les règles et les mœurs, entre les institutions et les variables d’ordre culturel. Pierre Rosanvallon ajoute un troisième élément à cet édifice qui permet de « faire société » : celui des « institutions invisibles », institutions car « facteurs d’intégration, de coopération et de régulation structurant le monde social », invisibles car n’ayant ni statut ni instances dédiées pour les gouverner. Il en cite trois : la confiance, l’autorité et la légitimité.
Le care : en 1974 déjà ! A propos du livre de Madeleine Riffaud, Les linges de la nuit
Nous avions publié en 2022 un article à propos du livre de Madeleine Riffaud Les linges de la nuit. Elle vient de nous quitter mais son livre reste d’actualité. En 1974, elle se glissait dans la peau d'un agent hospitalier. Dans son livre elle faisait le récit de cette immersion incognito. Cinquante ans après, le livre est réédité chez Michel Lafon. Philippe Denimal était son ami le plus proche depuis des années, en l’absence de famille, il l’a accompagnée dans ses joies comme dans ses douleurs et jusqu’au bout de son chemin exemplaire.
La littérature ça paye !
Antoine Compagnon publie La littérature ça paye. J’aime bien les pas de côté et le titre provocateur du livre de l’académicien, professeur émérite au Collège de France et professeur à l’université Columbia, m’a incité à aller y voir de plus près. Avons-nous là une alternative au déclin des revenus du travail, une lueur d’espoir, au moment où Antoine Foucher, directeur de Cabinet de Muriel Pénicaud, ministre du travail de 2017 à 2020, publie Sortir du travail qui ne paie plus et qu’un rapport de l’OIT alerte sur le déclin des revenus du travail comparés à ceux du capital ? La question mérite réflexion.
Sortir du travail qui ne paie plus
Le livre d’Antoine Foucher semble en vogue. Il a rapidement été épuisé et a nécessité une réédition. C’est dire si la promesse du titre rencontre un écho important. Il est écrit par quelqu’un qui a été au cœur des questions de l’emploi et du travail comme directeur de cabinet de Muriel Pénicaud, ministre du Travail du gouvernement d’Edouard Philippe. Ce livre comporte deux parties classiques, un diagnostic et des propositions.
Le temps de l’été : inquiétudes et relectures
Le Rassemblement National apparait désormais comme une alternative envisageable pour un nombre grandissant d’électeurs dont les caractéristiques se diversifient. On a pu déceler une ligne de partage territoriale entre ceux qui votent pour le RN et les autres, opposant les villes des campagnes, les différences de vote entre centres urbains et mondes ruraux s’expliquant par des différences de composition sociale – niveau de diplôme, de revenu, génération, genre –, par l’histoire du territoire, le tissu économique ou encore les conditions de travail. Les dernières élections législatives ont montré des poussées importantes chez le bac+3 (+14 points avec un niveau de 22%) et idem pour les cadres (dont ceux de la fonction publique). La France n’est pas le seul pays concerné par ce type de menace : globalement, avec quelques exceptions, tout le monde occidental subit cette pression. Pourquoi ces populations sont-elles en souffrance ? Le temps de l’été est propice à quelques relectures de textes déjà publiés dans Metis pour apporter (ou rappeler) quelques éclairages et montrer comment des mouvements géopolitiques et géoéconomiques œuvrent et brisent les pactes sociaux sur lesquels nous croyons vivre encore et qui nous enferment dans des pièges redoutables.
La pensée managériale vue comme un machin
A propos du livre de Norbert Alter Pour en finir avec Le Machin. Tel est le titre qu’a choisi Norbert Alter pour son dernier ouvrage, lui qui a écrit de nombreux livres savants tels que L’innovation ordinaire ou La sociologie du monde du travail. Dominique Massoni l'a lu et apprécié !