Consommer / Travailler
Les relations entre travail et consommation, salaire et pouvoir d’achat, sont centrales. Le travail est indispensable pour consommer et se protéger (système social). L’interdépendance entre les deux a été la base du « système fordiste » : augmentation du pouvoir d’achat pour que la consommation des produits fabriqués par l’industrie se développe, pour que l’ouvrier de Ford puisse s’acheter une voiture, voiture qui a permis le développement des zones commerciales en périphérie des villes.
Face à l’urgence climatique, faudrait-il travailler moins pour produire moins et consommer moins. Peut-on consommer autrement (sobriété et choix plus éthiques), peut-on éviter que les nouveaux modes de consommation entrainent de mauvaises conditions de travail (livreurs, coursiers, salariés des entrepôts…) ? Questions ouvertes par Metis.
Asphalte, travailler (un peu) pour donner du sens à ses achats
Au moment où Shein, ce site de fast fashion, de mode instantanée et jetable (en français, c’est moins glamour qu’en anglais, non ?), de vente de fringues de petite qualité à petits prix (4 chemisiers pour 8,99 euros !) se développe à toute vitesse et inquiète les professionnels français du vêtement, il existe d’autres marques qui se sont lancées depuis une poignée d’années pour faire la révolution dans l’industrie de la mode.
La fin de l’obsolescence programmée ?
Au moment où les grandes surfaces annoncent ouvrir des rayons « seconde main » pour y vendre des « produits électroniques, textiles, de bricolage, des vélos, des bijoux, des sacs de luxe », produits qu’ils ont généralement payés en bons d’achat, où les ventes en ligne de tout ce qui peut se vendre d’occasion, de la voiture au canapé défraichi en passant par les vêtements continuent de croître rapidement, il est bon de se souvenir que les diverses structures d’insertion par l’activité économique (SIAE), ont été et sont encore souvent pionnières dans ce domaine.
La fabrique du consommateur
Le concept de « société de consommation » questionnait notre propension à faire de la possession des choses le principe et la finalité de nos vies. La consommation est simultanément, et souvent contradictoirement, vue sous des angles différents. L’un d’eux est économique. Consommer est une question de prix et de pouvoir d’achat. Un autre est utilitaire. L’objet qui me rendrait service est-il disponible ? Des considérations politiques, éthiques et écologiques peuvent intervenir, comme lorsque nous décidons de ne plus consommer d’aliments carnés. Le livre d’Anthony Galluzzo en explore la portée symbolique. Il retrace les grandes étapes de « notre conversion à la consommation » qui a fait « des objets et des pratiques de consommation les dispositifs centraux de la définition et de la mise en scène de soi ».
La société de supermarché
Leader mondial, gardien du pouvoir d’achat, aménageur de territoire, arbitre des consommations : ainsi aime à se présenter la grande distribution française. Mais pour Jérôme Fourquet et Raphaël Llorca, c’est encore trop peu : véritable matrice des rapports sociaux et des modes de vie contemporains, elle fait de nous les sujets de la « société du supermarché ». Propos recueillis par Jean-Louis Dayan.
Dialogue social et travailleurs indépendants
Le développement de l’achat en ligne et son corollaire la livraison à domicile, ou au bureau, dans des délais de plus en plus courts font partie des évolutions des modes de consommation notables et récentes. Le sujet de la livraison à domicile concerne un grand nombre de travailleurs. Son organisation est en pleine structuration, notamment pour ce qui concerne le dialogue social, moyen choisi par l’administration française pour améliorer les conditions de travail. L’Autorité des Relations sociales des Plateformes d’Emploi (ARPE) a été créée le 21 avril 2021. Joël Blondel, qui en a été nommé directeur général par décret du 29 novembre 2021, revient sur la mise en place d’un dialogue social hors norme. Il répond aux questions de Fanny Barbier.