EDITO

Danielle Kaisergruber
Usage du monde, usage des temps
« L’usage du monde » : c’est le titre du beau livre de Nicolas Bouvier, un récit de voyage et d’initiation, mais d’un voyage dont on ne connait pas la durée. Une affaire de temps. La retraite et le moment où on la « prend », c’est aussi une affaire de temps, comme une vaste plage devant soi dont on ne connait pas la durée bien que l’on sache quel en sera le terme. Il serait largement temps d’enrichir le débat : les parcours (les carrières dit-on) sont hétérogènes et particuliers, composites et heurtés. Émaillés de périodes de non-travail : congés maternité ou parentaux, congés pour aider un proche, périodes de chômage, congés de formation ou de reconversion… Comment mieux les organiser et les prendre en compte ?
Derniers articles
Suède : Les migrants ne sont plus les mêmes
Comment construire une bonne représentation de la réalité de l'immigration dans un pays ? Que faut-il mesurer ? Avec quelles notions ? Dominique Anxo, économiste, professeur au Département d'Economie et Statistique de l'Université Linné à Växjö analysait en 2015 pour Metis la question en Suède. Dans cet article, il montre comment ce pays a une connaissance fine des mouvements de populations liés au travail ou, de plus en plus, à l'immigration politique et humanitaire.
La Suède et ses exclus
Rasa est une jeune suédoise énergique. Comme le footballeur star du PSG, Zlatan Ibrahimovic, elle est née pas très loin de Malmö de parents musulmans venus de l'ex-Yougoslavie et comme lui (jusqu'à ses 17 ans si on en croit sa biographie) elle ne va jamais dans la ville pourtant proche. Mais la comparaison s'arrête là.
« Macron Le Suédois », ou une sociale-démocratie à réinventer
Au début du premier mandat d’Emmanuel Macron, Alain Lefebvre se posait la question d’un éventuel modèle nordique dans les projets de réforme entamés. Il n’est pas inutile de se rappeler ce livre.
Cinéma
R.M.N., un film de Cristian Mungiu
Mathias travaille en Allemagne. Dans un abattoir. Un travail dur, mais bien payé en comparaison de ce qu’il gagnerait en Transylvanie. Il est roumain. Tracassé par un appel téléphonique au moment de reprendre le travail, il ne supporte pas que son chef l’interpelle en le traitant de gitan. C’est l’incident. Il doit rentrer précipitamment chez lui. Il y retrouve Rudi son fils, Ana, la mère de celui-ci, Csilla, un amour de jeunesse. Il y retrouve aussi une réalité sociale qu’il ne comprend pas.
Cinéma, écologie et responsabilité sociale
Monique Barbaroux, administratrice générale honoraire au ministère de la Culture, était cette année membre d’un des trois Jurys d’un festival mal connu, le Deauville Green Awards, Festival International du film responsable. Pour Metis, elle en parle avec Jean-Marie Bergère
Le travail des cadres est-il cinématographique ?
Ambre Cabanis est une cinéphile convaincue. Etudiante, elle a fait un stage à la CFDT Cadres. Avec le concours de Jean-Marie Bergère, autre cinéphile convaincu, elle livre quelques réflexions sur la place des cadres au cinéma.
Bibliothèque
François Ruffin, la gauche et le travail
« Ça parlait – De la Picardie – Et des roses – Qu’on trouve là-bas… » Déjà empreinte de nostalgie lorsqu’Yves Montand l’interprétait en 1980, cette chanson – Dansons la rose – paraît d’autant plus vieillie que les roses politiques, celles que le parti socialiste portait au poing, semblent être définitivement fanées, qu’elles proviennent de Picardie, du Nord, de l’Est et même d’une partie du Sud de la France. Le « peuple de gauche », pour parler comme dans les années 1970, c’est-à-dire cette alliance politiquement féconde des ouvriers, des employés, des enseignants et des intellectuels est désormais plus difficile que jamais à rassembler.
Redonner du sens au travail, une aspiration révolutionnaire — À propos du livre de Thomas Coutrot et Coralie Perez
Pandémie, dérèglement climatique, épuisement des ressources : autant de crises grosses de dangers, mais qui ont au moins cette vertu de rendre brusquement aigus et palpables des problèmes qui sans elles resteraient la préoccupation de quelques penseurs, groupements et lanceurs d’alerte, condamnés à prêcher dans le désert du déni collectif. Ainsi en va-t-il du travail : les alertes n’ont pas manqué sur ses dérèglements, mais il aura fallu la pandémie pour que la « Grande démission » donne à la question son ampleur et son urgence. C’est tout l’intérêt du livre, Redonner du sens au travail, que publient Thomas Coutrot et Coralie Perez que de s’en saisir.
Pour un travail social indiscipliné
Le livre de Jean-Louis Laville et Anne Salmon, Pour Un travail social indiscipliné. Participation des citoyens et révolution des savoirs, est composé de deux parties titrées respectivement « Agir sur les publics » et « Agir avec les publics ». C’est un livre engagé qui ne se contente pas de décrire deux options possibles, ad libitum.
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