EDITO

Jean-Marie Bergère
Polycrise, action collective et sociétés à mission
En France, la crise politique entre de nouveau dans une phase aigüe. L’agenda social reste confus, les réformes des retraites et de l’assurance chômage n’ont convaincu ni les organisations syndicales ni une large partie de l’opinion. Le conclave est oublié.
Derniers articles
Jean-Marie Luttringer, un homme d’action et de recherche
Pendant de nombreuses années, Jean-Marie Luttringer – qui vient tout juste de nous quitter – a écrit des Chroniques, la dernière porte le numéro publiées par l’AEF. Il avait une grande complicité amicale avec l’équipe de Metis et nous étions en quelque sorte invités à « piocher » pour les reprendre en fonction des dossiers thématiques que nous composions, ou de quelques-unes de nos obsessions. Ainsi celle de la continuité qu’il faudrait installer ou plutôt construire au niveau national et local entre formation initiale, professionnelle ou même générale, et formation tout au long de la vie. (cf ci-après « Comment conjuguer apprendre et travailler »)
Garantir « La liberté de choisir son avenir professionnel » par temps de crise
La période qui s’ouvre exige des évolutions fortes des compétences et une adaptation de l’écosystème de la formation professionnelle. La crise sanitaire est l’heure de vérité pour la réforme de 2018. Jean-Marie Luttringer et Sébastien Botardael se demandent si nos concepts et nos dispositifs sont à la hauteur. Et s’il ne faudrait pas être plus prospectifs et plus innovants en allant à la recherche d’un nouvel équilibre des temps de la vie.
Le droit à la reconversion professionnelle : Dialogue avec ChatGPT
Jean-Marie Luttringer s’est trouvé un nouvel ami, l'IA conversationnelle ChatGPT, avec qui il a échangé sur les différences entre transition professionnelle et reconversion professionnelle (ou changement radical de métier). Voici le résultat de leur dialogue : l’auteur y cherche les voies juridiques et les moyens financiers d’un véritable droit à la reconversion professionnelle.
Cinéma
Rosetta ou la privation d’emploi
Il y a 25 ans, le Festival de Cannes attribuait sa Palme d’Or à Rosetta, le film de Jean-Pierre et Luc Dardenne. Emilie Dequenne, pour la première fois à l’écran, était récompensée par le prestigieux Prix d’interprétation féminine. Sa présence à l’écran, la façon dont elle est filmée, caméra à l’épaule, très proche, aussi mobile que Rosetta sans cesse en mouvement, comptent certainement beaucoup dans cette décision du jury présidé par David Cronenberg. Comme spectateur, nous n’avons pas d’échappatoire. Nous partageons le combat de cette jeune femme pour travailler, avoir un emploi, « un vrai, avec un contrat » et « ne pas tomber dans le trou » comme sa mère et tant d’autres autour d’elle. Emilie Dequenne est décédée à 43 ans, atteinte d’un cancer. Une raison supplémentaire de revoir le film.
L’histoire de Souleymane
Que sait-on de la vie des réfugiés, migrants, demandeurs d’asile, menacés d’une obligation de quitter le territoire français ? Le visage de celui que l’on croise sur son vélo, sans vraiment le voir, quelques chiffres contradictoires suffisants pour nourrir en continu des discours idéologiques virulents, le récit d’un fait divers, tragique le plus souvent, la rengaine de la loi à venir qui promet de « régler » le problème et les protestations à peine audibles de ceux qui les côtoient, les soignent, les hébergent. Ceux qui les emploient se font, eux, discrets.
Les graines du figuier sauvage de Mohammad Rasoulof
Les graines du figuier sauvage, de Mohammad Rasoulof, a été tourné clandestinement en Iran pendant les manifestations qui ont suivi la mort de Masha Amini. Après le tournage, le cinéaste s’est enfui d’Iran, ainsi que les actrices. Le film nous parle de l’Iran, de cette révolte contre le régime et sa sanguinaire police des mœurs. Il relaie le cri lancé pour être entendu dans le monde entier « Femmes, Vie, Liberté ». Il nous parle aussi du travail.
Bibliothèque
Utopie et critique
Michel Lallement enquête depuis plusieurs années sur l’activité et les rêves de ceux qui choisissent de « vivre et travailler dans des communautés utopiques ». J’avais rendu compte en 2015 de son immersion pendant une année dans les hackerspaces californiens, « ces zones d’autonomie où se bricole une autre manière d’innover, de produire, de collaborer, de décider, de façonner son identité et son destin ». Dans Utopie et critique, il poursuit son travail par une réflexion érudite sur la fonction que ces « rêves éveillés », ces « poésies de l’avenir », ont occupée, afin de répondre à la question posée en ouverture du livre « D’utopies, en un mot, avons-nous vraiment besoin ? »
Ecrire pour résister
Entre 1998 et 2023, des salarié·es de France Télécom (devenu Orange en 2013) ont pris la plume pour résister et alerter face à la violence managériale. Pour Metis, Guillaume Lecoeur chercheur associé au Cnam (Laboratoire Histoire des techno-sciences en société. HT2S. EA 3716) analyse ces textes, longtemps ignorés, comme une archive politique et sociale du travail.
Derrière l’écran, le travail. Visite guidée d’un monde professionnel
Ces invisibles qui font le cinéma, de Samuel Zarka. C’est bien connu, Metis aime le cinéma. Au point que, fort du dévouement de Jean-Marie Bergère, le plus cinéphile de ses rédacteurs, il vous offre chaque quinzaine ou presque la critique d’un film que vous n’auriez peut-être pas eu l’idée d’aller voir ou revoir sans lui. Une rubrique cinéma dans une revue traitant avec sérieux de sujets austères comme le travail et l’emploi, on pourrait voir ça comme une petite fenêtre entrouverte sur le divertissement, histoire de faire passer la pilule. Mais voici qu’un livre tout récemment paru prétend tenir les deux bouts en proposant, selon les mots de son auteur, Sociologue à Sorbonne Paris Nord et au Cnam-CEET, une « histoire du cinéma français par le bas ». Ou encore, en termes académiquement plus conformes, une « sociohistoire du travail cinématographique et audiovisuel en France ».
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