EDITO
Jean-Marie Bergère
Perpléxité
Qu’est-ce qui est en notre pouvoir ? Les vœux formulés chaque début d’année sont une manière, sinon magique, au moins volontariste de répondre à cette question.
Derniers articles
Valoriser les emplois, reconnaitre le travail
L’ouvrage de Philippe Denimal Valoriser les emplois, reconnaître le travail, se présente comme un manuel à mettre entre les mains de tous les acteurs sociaux, qu’ils soient employeurs, managers aux différents niveaux ou délégués syndicaux et représentants du personnel dans l’entreprise ou négociateurs de branche. Plus largement, il s’adresse à tous ceux qui s’intéressent aux hiérarchies professionnelles et salariales que sont les grilles de classification de branche et aux politiques salariales menées dans les entreprises. Un livre important à un moment où la négociation de branche revient sur le devant de la scène et où est posée avec acuité la question des minima salariaux de branche et de la dynamique salariale par rapport au SMIC. Michèle Tallard le présente aux lecteurs de Metis.
En finir avec les exonérations bas salaires ? Une conférence-débat de l’IRES fait le point.
Initiative bienvenue de l’IRES que celle d’inviter, le 2 décembre dernier, économistes et acteurs sociaux à débattre du bilan et du devenir des allégements de cotisations sur les bas salaires. Montée continûment en puissance depuis 30 ans (jusqu’à 75 milliards d’euros aujourd’hui, soit 11 % de la masse salariale et 2,7 % du PIB), voici en effet une politique qui n’occupe guère dans l’espace public une place à la mesure de son caractère massif, sinon pour être discutée sous l’angle de ses seuls effets sur le volume d’emploi ou, dérive budgétaire aidant, des économies qu’elle pourrait procurer au moyen d’ajustements à la marge.
Des propositions pour le dialogue social et écologique
Dans la continuité du dossier Verdir le dialogue social, une Note de l’Institut Rousseau, une Tribune du Monde et une Note de Terra Nova
Cinéma
Un p’tit truc en plus et Fainéant.es
La promotion de la diversité est un objectif constant dans la plupart des entreprises et organisations. À la volonté de lutter contre l’injustice que constituent les discriminations s’ajoute le souci de favoriser la créativité grâce à des idées venues d’autres univers et au fait de penser latéralement, outside the box. L’objectif et la méthode restent néanmoins fixés par le « groupe majoritaire » — je n’ose pas écrire dominant — volontaire pour inclure les différences dans un ensemble plus vaste et unique. Deux films à l’affiche adoptent un autre point de vue. Celui justement de ces personnes « différentes » et minoritaires.
Pas de Vagues de Teddy Lussi-Modeste
Julien existe. Il est ce professeur de français nommé en début de carrière dans un collège de banlieue parisienne. Il a une haute idée de son métier. Il se voit comme « le prof dont on se souvient parce qu’il a été celui qui a changé ma vie ». Il aimerait mieux connaître ses élèves, cherche la complicité, les sollicite, récompense les meilleurs. Jusqu’au moment où il évoque la nouvelle coiffure de Leslie pour expliquer ce qu’est un compliment. Le tout afin de débattre du poème le plus célèbre de Pierre de Ronsard et du sens du mot séduction. Leslie, élève renfermée, mal dans sa peau, ne réagit pas dans le brouhaha que la remarque suscite. À froid, elle rédige une lettre adressée au Conseiller Principal d’éducation (CPE) dénonçant une tentative de séduction de la part de Julien.
« Making of » de Cédric Kahn
Physiquement et nerveusement épuisé par un tournage continuellement au bord du désastre, Simon, réalisateur et scénariste expérimenté, déclare que c’est son dernier film. Maintenant, il va prendre soin de lui et de sa famille. Marquez, son producteur exécutif, expert en acrobaties financières et bluffs en tout genre, ne le croit pas : « Le cinéma est une drogue dure », lui rappelle-t-il. Il aurait pu ajouter qu’au cinéma, contrairement à la vie réelle, il y a toujours la possibilité d’imaginer une fin heureuse, une happy end, un fougueux baiser.
Bibliothèque
La littérature ça paye !
Antoine Compagnon publie La littérature ça paye. J’aime bien les pas de côté et le titre provocateur du livre de l’académicien, professeur émérite au Collège de France et professeur à l’université Columbia, m’a incité à aller y voir de plus près. Avons-nous là une alternative au déclin des revenus du travail, une lueur d’espoir, au moment où Antoine Foucher, directeur de Cabinet de Muriel Pénicaud, ministre du travail de 2017 à 2020, publie Sortir du travail qui ne paie plus et qu’un rapport de l’OIT alerte sur le déclin des revenus du travail comparés à ceux du capital ? La question mérite réflexion.
Sortir du travail qui ne paie plus
Le livre d’Antoine Foucher semble en vogue. Il a rapidement été épuisé et a nécessité une réédition. C’est dire si la promesse du titre rencontre un écho important. Il est écrit par quelqu’un qui a été au cœur des questions de l’emploi et du travail comme directeur de cabinet de Muriel Pénicaud, ministre du Travail du gouvernement d’Edouard Philippe. Ce livre comporte deux parties classiques, un diagnostic et des propositions.
Le temps de l’été : inquiétudes et relectures
Le Rassemblement National apparait désormais comme une alternative envisageable pour un nombre grandissant d’électeurs dont les caractéristiques se diversifient. On a pu déceler une ligne de partage territoriale entre ceux qui votent pour le RN et les autres, opposant les villes des campagnes, les différences de vote entre centres urbains et mondes ruraux s’expliquant par des différences de composition sociale – niveau de diplôme, de revenu, génération, genre –, par l’histoire du territoire, le tissu économique ou encore les conditions de travail. Les dernières élections législatives ont montré des poussées importantes chez le bac+3 (+14 points avec un niveau de 22%) et idem pour les cadres (dont ceux de la fonction publique). La France n’est pas le seul pays concerné par ce type de menace : globalement, avec quelques exceptions, tout le monde occidental subit cette pression. Pourquoi ces populations sont-elles en souffrance ? Le temps de l’été est propice à quelques relectures de textes déjà publiés dans Metis pour apporter (ou rappeler) quelques éclairages et montrer comment des mouvements géopolitiques et géoéconomiques œuvrent et brisent les pactes sociaux sur lesquels nous croyons vivre encore et qui nous enferment dans des pièges redoutables.
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