Retour à Forbach

Régis Sauder voulait oublier jusqu'à l'existence de Forbach. Adolescent, à l'étroit dans cette ville et dans son milieu social il les rejette et les fuit. A cet âge-là il est urgent de se construire « contre » et cela vaut mieux que le conformisme des « fils de », que les assignations à résidence et à communauté. Il faut dire que la ville de plus de 20 000 habitants est experte en amnésie. Le déni y est plus répandu que le culte d'un passé compliqué. Au 19e et 20e siècle, Forbach et Sarrebruck ont été alternativement françaises et allemandes. Après la Première Guerre mondiale et jusqu'en 1935, la France administre au nom de la Société des Nations la Sarre, toute proche, et y dispose de la propriété des houillères. Pendant la Deuxième Guerre mondiale, la rue principale de Forbach s'appelait « Adolf Hitler Strasse »