Les graines du figuier sauvage de Mohammad Rasoulof

Les graines du figuier sauvage, de Mohammad Rasoulof, a été tourné clandestinement en Iran pendant les manifestations qui ont suivi la mort de Masha Amini. Après le tournage, le cinéaste s’est enfui d’Iran, ainsi que les actrices. Le film nous parle de l’Iran, de cette révolte contre le régime et sa sanguinaire police des mœurs. Il relaie le cri lancé pour être entendu dans le monde entier « Femmes, Vie, Liberté ». Il nous parle aussi du travail.

Par |2024-10-05T09:43:31+02:005 octobre 2024|

Madame Haufmann de Sébastien Lifshitz

Pendant le temps de l’épidémie de Covid, nous avons célébré les « métiers essentiels ». Infirmière en faisait partie. Nous les avons applaudies, mais nous risquons d’oublier que leur engagement est permanent et qu’il n’a pas cessé avec la pandémie. Le documentariste Sébastien Lifshitz a réalisé Madame Hofmann avec Sylvie Hofmann, cadre infirmière depuis 40 ans à l’hôpital nord de Marseille. Le film est sorti en salle ce printemps. Yves Baunay, syndicaliste, membre de l’Institut de recherche de la FSU, l’a vu. Il l’analyse pour Metis.

Par |2024-09-08T18:51:46+02:008 septembre 2024|

Un p’tit truc en plus et Fainéant.es

La promotion de la diversité est un objectif constant dans la plupart des entreprises et organisations. À la volonté de lutter contre l’injustice que constituent les discriminations s’ajoute le souci de favoriser la créativité grâce à des idées venues d’autres univers et au fait de penser latéralement, outside the box. L’objectif et la méthode restent néanmoins fixés par le « groupe majoritaire » — je n’ose pas écrire dominant — volontaire pour inclure les différences dans un ensemble plus vaste et unique. Deux films à l’affiche adoptent un autre point de vue. Celui justement de ces personnes « différentes » et minoritaires.

Par |2024-06-17T10:27:41+02:0017 juin 2024|

Pas de Vagues de Teddy Lussi-Modeste

Julien existe. Il est ce professeur de français nommé en début de carrière dans un collège de banlieue parisienne. Il a une haute idée de son métier. Il se voit comme « le prof dont on se souvient parce qu’il a été celui qui a changé ma vie ». Il aimerait mieux connaître ses élèves, cherche la complicité, les sollicite, récompense les meilleurs. Jusqu’au moment où il évoque la nouvelle coiffure de Leslie pour expliquer ce qu’est un compliment. Le tout afin de débattre du poème le plus célèbre de Pierre de Ronsard et du sens du mot séduction. Leslie, élève renfermée, mal dans sa peau, ne réagit pas dans le brouhaha que la remarque suscite. À froid, elle rédige une lettre adressée au Conseiller Principal d’éducation (CPE) dénonçant une tentative de séduction de la part de Julien.

Par |2024-04-17T12:33:25+02:0017 avril 2024|

« Making of » de Cédric Kahn

Physiquement et nerveusement épuisé par un tournage continuellement au bord du désastre, Simon, réalisateur et scénariste expérimenté, déclare que c’est son dernier film. Maintenant, il va prendre soin de lui et de sa famille. Marquez, son producteur exécutif, expert en acrobaties financières et bluffs en tout genre, ne le croit pas : « Le cinéma est une drogue dure », lui rappelle-t-il. Il aurait pu ajouter qu’au cinéma, contrairement à la vie réelle, il y a toujours la possibilité d’imaginer une fin heureuse, une happy end, un fougueux baiser.

Par |2024-02-05T10:27:43+01:005 février 2024|

The Old Oak, un film de Ken Loach et Paul Laverty

Nous sommes en 2016. Des familles syriennes ont fui les exactions du régime de Bachar al-Assad. Réfugiées au Royaume-Uni, elles sont envoyées au nord de l’Angleterre dans une petite ville aux maisons de briques rouges. Beaucoup de ces maisons sont vides depuis la fermeture des mines il y a une trentaine d’années. Des grèves prolongées n’ont pas empêché la fin de l’exploitation du charbon, mais elles ont laissé des souvenirs très forts où se mêlent fraternité ouvrière et sentiment d’avoir échoué.

Par |2023-11-03T17:54:48+01:003 novembre 2023|

Les films de la rentrée : Sages-femmes de Léa Fehner, et les autres

« Je n’ai pas signé pour ça ». Parmi toutes les sages-femmes qui exercent dans cet hôpital, Bénédicte est la plus expérimentée, celle qui accueille les nouvelles, celle qui semble la plus solide. Elle annonce sa démission. « Les horaires, je veux bien. Pas le temps de bouffer, de pisser, d’accord. Rater la petite enfance de mon fils pour un salaire de merde, ça me fait mal, mais OK, je peux le faire. Mais traiter mal les gens, ça, je ne peux pas ».

Par |2023-09-11T15:59:03+02:0011 septembre 2023|

Les algues vertes

En 2015, une jeune journaliste, Inès Léraud, part en Bretagne enquêter sur les maladies professionnelles d’agriculteurs et d’ouvriers agricoles. Des pesticides seraient en cause. Très vite une autre actualité la rattrape. Malgré les alertes multiples et les PLAV, Plans de lutte contre les algues vertes qui se succèdent depuis 2010, ces algues prolifèrent dans plusieurs baies peu profondes proches de Saint-Brieuc. Elles représentent un risque mortel pour les animaux et les hommes.

Par |2023-07-17T11:52:05+02:0017 juillet 2023|

L’établi

C’était il y a un peu plus de cinquante ans. En France, les accords de Grenelle puis les élections législatives de juin ont refroidi « l’explosion utopique  » du mois de mai 1968. Décidés à « continuer le combat » en y associant plus étroitement la classe ouvrière, des militants parmi les plus politisés se font embaucher en usine. Robert Linhart, normalien, agrégé de philosophie, est l’un d’eux. Il « s’établit », selon l’expression de l’époque et conformément à un appel de Mao Tsé-toung pour que les intellectuels, qui sont « appelés à servir les masses ouvrières et paysannes » aillent, pour les comprendre, vivre la vie de ces dernières — « par exemple deux ou trois ans voire plus ». Le film de Mathias Gokalp, L’établi, raconte son aventure de quelques mois dans l’usine Citroën de la Porte de Choisy à Paris.

Par |2023-04-23T18:39:08+02:0023 avril 2023|

Je verrai toujours vos visages de Jeanne Herry

La Justice restaurative propose à des personnes, victimes et auteurs d’infractions, de se rencontrer et de dialoguer. C’est si loin de « la passion de punir » (Didier Fassin : Punir, une passion française. Le Seuil 2017) et de la tentation symétrique de ressasser sans fin la violence dont on a été victime, que, sans doute, « la société va détester », comme l’affirme le personnage de Denis Podalydès, en charge de la formation des Conseillers Pénitentiaires d’Insertion et de Probation (CPIP). Le film de Jeanne Herry, Je verrai toujours vos visages, précis et émouvant, nous permet de saisir la portée et l’originalité de cette Justice complémentaire de la justice pénale et inscrite dans la loi française depuis 2014.

Par |2023-04-11T10:29:57+02:0011 avril 2023|
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