« Je n’ai pas signé pour ça ». Parmi toutes les sages-femmes qui exercent dans cet hôpital, Bénédicte est la plus expérimentée, celle qui accueille les nouvelles, celle qui semble la plus solide. Elle annonce sa démission. « Les horaires, je veux bien. Pas le temps de bouffer, de pisser, d’accord. Rater la petite enfance de mon fils pour un salaire de merde, ça me fait mal, mais OK, je peux le faire. Mais traiter mal les gens, ça, je ne peux pas ».
En 2015, une jeune journaliste, Inès Léraud, part en Bretagne enquêter sur les maladies professionnelles d’agriculteurs et d’ouvriers agricoles. Des pesticides seraient en cause. Très vite une autre actualité la rattrape. Malgré les alertes multiples et les PLAV, Plans de lutte contre les algues vertes qui se succèdent depuis 2010, ces algues prolifèrent dans plusieurs baies peu profondes proches de Saint-Brieuc. Elles représentent un risque mortel pour les animaux et les hommes.
C’était il y a un peu plus de cinquante ans. En France, les accords de Grenelle puis les élections législatives de juin ont refroidi « l’explosion utopique » du mois de mai 1968. Décidés à « continuer le combat » en y associant plus étroitement la classe ouvrière, des militants parmi les plus politisés se font embaucher en usine. Robert Linhart, normalien, agrégé de philosophie, est l’un d’eux. Il « s’établit », selon l’expression de l’époque et conformément à un appel de Mao Tsé-toung pour que les intellectuels, qui sont « appelés à servir les masses ouvrières et paysannes » aillent, pour les comprendre, vivre la vie de ces dernières — « par exemple deux ou trois ans voire plus ». Le film de Mathias Gokalp, L’établi, raconte son aventure de quelques mois dans l’usine Citroën de la Porte de Choisy à Paris.
La Justice restaurative propose à des personnes, victimes et auteurs d’infractions, de se rencontrer et de dialoguer. C’est si loin de « la passion de punir » (Didier Fassin : Punir, une passion française. Le Seuil 2017) et de la tentation symétrique de ressasser sans fin la violence dont on a été victime, que, sans doute, « la société va détester », comme l’affirme le personnage de Denis Podalydès, en charge de la formation des Conseillers Pénitentiaires d’Insertion et de Probation (CPIP). Le film de Jeanne Herry, Je verrai toujours vos visages, précis et émouvant, nous permet de saisir la portée et l’originalité de cette Justice complémentaire de la justice pénale et inscrite dans la loi française depuis 2014.
Nous sommes en 2011. La conjoncture est favorable à la filière nucléaire. Les projets de constructions de réacteurs de troisième génération de type EPR se multiplient. Les grandes manœuvres commencent. Comme il est d’usage en France, elles mêlent dirigeants des groupes industriels et pouvoir politique. Henri Proglio a été nommé à la tête d’EDF en 2009. Il affirme vouloir coordonner l’ensemble de la filière. Anne Lauvergeon, présidente du directoire d’AREVA, défend l’indépendance de l’entreprise qu’elle a bâtie en une décennie à partir de la Cogema et de Framatome. Elle est jugée gênante. Son mandat n’est pas renouvelé.
Rasa est une jeune suédoise énergique. Comme le footballeur star du PSG, Zlatan Ibrahimovic, elle est née pas très loin de Malmö de parents musulmans venus de l'ex-Yougoslavie et comme lui (jusqu'à ses 17 ans si on en croit sa biographie) elle ne va jamais dans la ville pourtant proche. Mais la comparaison s'arrête là.
Qui se souvient encore de l’action du Mouvement pour la liberté de l’avortement et de la contraception (MLAC) ? Qui se souvient de l’action, entre 1973 et 1975, dans toutes les grandes villes de France de groupes de femmes qui revendiquaient de pratiquer des avortements « illégaux, mais pas clandestins » ? L’histoire a retenu le vote de la loi relative à l’interruption volontaire de grossesse (IVG) défendue par Simone Veil en novembre 1974. Le film de Blandine Lenoir, Annie Colère, nous restitue très fidèlement ce qui a précédé et rendu aussi bien possible que nécessaire, ce vote.
Mathias travaille en Allemagne. Dans un abattoir. Un travail dur, mais bien payé en comparaison de ce qu’il gagnerait en Transylvanie. Il est roumain. Tracassé par un appel téléphonique au moment de reprendre le travail, il ne supporte pas que son chef l’interpelle en le traitant de gitan. C’est l’incident. Il doit rentrer précipitamment chez lui. Il y retrouve Rudi son fils, Ana, la mère de celui-ci, Csilla, un amour de jeunesse. Il y retrouve aussi une réalité sociale qu’il ne comprend pas.
Monique Barbaroux, administratrice générale honoraire au ministère de la Culture, était cette année membre d’un des trois Jurys d’un festival mal connu, le Deauville Green Awards, Festival International du film responsable. Pour Metis, elle en parle avec Jean-Marie Bergère
Ambre Cabanis est une cinéphile convaincue. Etudiante, elle a fait un stage à la CFDT Cadres. Avec le concours de Jean-Marie Bergère, autre cinéphile convaincu, elle livre quelques réflexions sur la place des cadres au cinéma.
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