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par Christophe Teissier

Travail décent et économie informelle, Bureau International du Travail, Rapport VI, Conférence internationale du Travail, 90ème session, 2002.

Ce rapport du Bureau International du Travail constitue la base d’une partie des discussions à l’ordre du jour de la 90ème session de la Conférence internationale du Travail tenue en 2002. Il fait suite aux réflexions engagées par l’Organisation Internationale du Travail trente ans aupravant autour de la notion de secteur informel et à un précédent rapport produit en 1991 par le BIT intitulé «le dilemme du secteur non structuré». Ce dernier était défini comme recouvrant «les activités des travailleurs pauvres dont les activités n’étaient ni reconnus, ni enregistrées, ni réglementées et ni protégées par les pouvoirs publics». L’idée était alors de promouvoir une stratégie d’action permettant de traiter les déterminants de ces situations.
10 ans plus tard, le BIT constate que loin de s’être réduit, le secteur dit informel s’est étendu à l’échelle du monde et qu’il constitue de ce fait un phénomène structurel et non plus transitoire. On comprend dès lors que l’objectif de l’Organisation de promouvoir le travail décent pour tous ne puisse ignoere un phénomène par ailleurs multiforme et difficile à cerner. Le rapport s’interroge par conséquent en premier lieu sur la notion d’employeur et de travailleur du secteur informel pour défendre une définition à l’aune de 7 sécurités «essentielles» constitutives du travail décent. Les difficultés de délimitation de l’économie informelle, et donc de sa mesure statistique, ainsi que ses liens avec l’économie formelle sont ainsi abordés. Dans cette perspective, le rapport s’attache à analyser les causes du phénomène et à dégager les éléments d’une stratégie d’action au service du travail décent. L’objectif de cette dernière est ainsi, globalement, de promouvoir les droits et libertés fondamentaux consacrés au plan international (droit au bénéfice de la législation du travail, à la protection sociale, à la liberté syndicale, etc..). Le dernier chapitre du rapport tente enfin d’envisager comment assurer un passage d’emplois informels vers des emplois formels décents au moyen de mesures tant «sociales» «qu’économiques» (développement des petites entreprises notamment). Le rapport comprend en annexe un glossaire et une matrice visant à clarifier les différentes composantes de cet ensemble flou qu’est l’économie informelle.

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