Daniel Cohen, Une brève histoire de l’économie

Pédagogue est la qualité que chacun attribuait spontanément à Daniel Cohen. Son livre Une brève histoire de l’économie, fait de cette qualité un art. La vaste fresque présentée au fil de neuf courts chapitres donne des clés pour appréhender les enjeux de chaque étape d’une histoire des sociétés qui ne réduit pas à l’histoire des activités économiques, productions agricoles, industrielles et échanges commerciaux. Les politiques publiques, les technologies, le climat, la démographie, les désirs, les rivalités, la recherche du bonheur, l’idée qu’on s’en fait, tout semble trouver sa place dans une vision dynamique et panoramique des évolutions, ruptures, paradoxes, rêves, qui caractérisent les sociétés humaines et les relations entre elles.

Par |2024-03-18T12:58:01+01:0018 mars 2024|

Vers de nouvelles articulations entre Syndicalisme et action politique ?

La forte mobilisation en 2023 contre la réforme des retraites a été marquée autant par l’action de l’intersyndicale et les manifestations importantes dans de nombreuses villes que par son incapacité à faire échec à la réforme. Le livre Le syndicalisme est politique ; questions stratégiques pour un renouveau syndical, coordonné par Karel Yon s’interroge sur ce que cela signifie pour le mouvement syndical, mis ainsi dans l’obligation de réexaminer son rapport au politique.

Par |2023-12-12T14:34:00+01:0011 décembre 2023|

Voisins de passage. Une microhistoire des migrations

Dans Voisins de passage. Une microhistoire des migrations, Fabrice Langrognet, choisit « d’observer le passé à une échelle très serrée ». Il décrit de façon détaillée la vie de celles et ceux qui habitent entre 1882 et 1932 dans les immeubles mitoyens des numéros 96 à 102, rue de Paris à Saint-Denis. Plus de 500 personnes d’origine provinciale, étrangère ou coloniale, y louent, pour des durées très variables, de minuscules appartements. Les usines alentour embauchent.

Par |2023-11-27T11:36:30+01:0026 novembre 2023|

Que sait-on du travail ? Une boîte à outil pour agir

« Que sait-on du travail ? » La Bible utilise le même mot pour "connaître" et pour "faire l’amour". Alors, ce livre roboratif publié en octobre va-t-il contribuer à nous faire aimer le travail ? Oui, certainement, car il invite à reconsidérer le reconsidérer comme facteur d’épanouissement pour les salariés et levier d’action pour apporter du progrès dans nos entreprises, trop longtemps aveuglées par l’omnipotence de l’emploi.

Par |2023-11-06T11:16:51+01:004 novembre 2023|

L’avenir confisqué. Inégalités de temps vécu, classes sociales et patrimoine

Dans L’avenir confisqué. Inégalités de temps vécu, classes sociales et patrimoine, Nicolas Duvoux propose de prendre au sérieux la subjectivité dans l’analyse du monde social. Il ne le fait pas pour souligner l’écart entre nos « sentiments » (de déclassement, d’insécurité,…) et la réalité objective des faits, des conditions matérielles d’existence et des intérêts, et discréditer dans le même mouvement ce que chacun ressent. Il souligne au contraire le risque qu’il y a à ne voir que le temps présent et à négliger « l’épaisseur temporelle de l’existence humaine, le sentiment de faire face à un implacable destin ou, à l’inverse, de maîtriser son avenir au point de pouvoir prétendre à une inscription dans une très longue durée ». Pour savoir quoi changer dans la réalité concrète, il faut déterminer « comment les gens construisent et ressentent subjectivement leur univers ».

Par |2023-12-01T10:22:49+01:0030 octobre 2023|

Éloge du bricolage. Souci des choses, soin des vivants, liberté d’agir.

D’emblée, l’éditeur nous prévient, cet Éloge du bricolage : « n’est pas un livre de bricolage ». Pourtant son titre n’est pas une simple provocation, un contrepied malicieux à l’injonction qui nous est faite de « cesser de bricoler ». Il dit précisément l’objet du livre de Fanny Lederlin. Philosophe, auteure en 2020 d’un remarqué Les dépossédés de l’open space, elle nous propose de prendre au sérieux les manières de faire du bricoleur, sa capacité à « s’arranger avec les moyens du bord », ses « pratiques buissonnières », son « souci des choses », au travail comme dans le monde social et politique.

Par |2023-10-16T09:52:22+02:0015 octobre 2023|

Le droit au service de la richesse ?

Katharina Pistor est une juriste allemande, professeure de droit comparé, spécialiste, en particulier, de la réglementation financière internationale. Dans ce livre, elle apporte une analyse approfondie des nouveaux modes de construction du droit par les avocats, des acteurs privés donc. À l’époque où de nombreux militants tentent de s’appuyer sur le droit pour mettre en cause les entreprises et les États, c’est une lecture particulièrement passionnante.

Par |2023-09-11T15:56:03+02:0011 septembre 2023|

Alain Alphon-Layre : Et si on écoutait les experts du travail, ceux qui le font.

Le conflit à propos de l’âge de départ en retraite a paradoxalement révélé l’urgence de poser collectivement la question du travail, son organisation, ses conditions d’exercice, le sens qu’il peut prendre pour chacun. L’engagement d’Alain Alphon-Layre pour qu’un débat ait lieu sur ces questions est plus ancien. Il a porté les « questions du travail » tout au long d’un parcours militant et pendant une dizaine d’années au sein de la direction nationale de la CGT, à l’intérieur de la Confédération syndicale comme à l’extérieur. Il publie aujourd’hui Et si on écoutait les experts du travail ? Ceux qui le font.

Par |2023-07-01T12:47:48+02:0030 juin 2023|

Travail : à la recherche du lieu idéal

Le livre de Jean-Pierre Bouchez Le travail et ses espaces invite à un parcours historique et géographique des évolutions du travail au travers du prisme des espaces : l’usine fermée sur elle-même, le gratte-ciel de fer et de verre, les bureaux paysagers plus ou moins utopiques, les open spaces, le flex-office, le télétravail à la maison : autant de formes qui modifient le sens du travail.

Par |2023-07-17T10:46:07+02:0030 juin 2023|

La fabrique du consommateur

Le concept de « société de consommation » questionnait notre propension à faire de la possession des choses le principe et la finalité de nos vies. La consommation est simultanément, et souvent contradictoirement, vue sous des angles différents. L’un d’eux est économique. Consommer est une question de prix et de pouvoir d’achat. Un autre est utilitaire. L’objet qui me rendrait service est-il disponible ? Des considérations politiques, éthiques et écologiques peuvent intervenir, comme lorsque nous décidons de ne plus consommer d’aliments carnés. Le livre d’Anthony Galluzzo en explore la portée symbolique. Il retrace les grandes étapes de « notre conversion à la consommation » qui a fait « des objets et des pratiques de consommation les dispositifs centraux de la définition et de la mise en scène de soi ».

Par |2023-05-08T14:20:29+02:0021 avril 2023|
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