L’atelier du tripalium. Non, travail ne vient pas de torture !

S’il fallait prouver l’extrême difficulté à définir ce qu’est le travail, il suffirait de mettre côte à côte ce qu’en dit un économiste, un sociologue, un ergonome, un anthropologue, un philosophe, un moraliste, sans oublier un politique, un syndicaliste et le travailleur lui-même. Chacun nous ouvre les yeux sur une dimension du travail, des plus utilitaires aux plus existentielles. À juste titre nous nous méfions de la prétention à prendre un aspect particulier pour le tout et « la » vérité du travail. Mariette Darrigrand est sémiologue. Dans un livre malicieux, L’atelier du tripalium. Non, travail ne vient pas de torture ! elle analyse les discours, les mots, qui, d’une époque à l’autre, d’une langue à l’autre, accompagnent le travail et l’idée qu’on s’en fait. Elle ouvre des perspectives qu’aucun autre point de vue n’offrait.

Par |2024-09-11T10:16:52+02:008 septembre 2024|

A propos de « La cité du travail »

J'ai bien connu Bruno Trentin : la revue dont je m'occupais à l'époque Dialectiques et la CGIL ont entretenu des rapports étroits. Je garde de lui cette image très italienne d'un bel homme, convaincant et séduisant, exigeant aussi. Un dirigeant syndical qui était aussi un grand intellectuel. Et qui travaillait les idées en permanence, un chercheur cultivé et rigoureux. C'est une caractéristique suffisamment rare pour être soulignée. « Il nous parle savamment de choses dont il a l'expérience », écrit Alain Supiot dans son introduction

Par |2024-07-11T16:02:15+02:001 juillet 2024|Mots-clés : , , , , |

Conjuguer progrès et sobriété

Nous vivons depuis bien longtemps dans une société du travail et de la croissance synonyme de progrès. Beaucoup remettent en cause son évidence. La crise sanitaire y contribue à sa manière. Au-delà des comportements individuels, la sobriété collective est-elle à l’ordre du jour ? À partir de ses lectures, Jean-Marie Bergère dessine des chemins.

Par |2024-04-08T13:26:53+02:008 avril 2024|

Les Français aiment-ils toujours le travail ?

Philippe d’Iribarne a marqué les univers de la sociologie et de la gestion en avançant le concept original et durable, de « la logique de l’honneur » à la française. À l’occasion de la sortie de son dernier ouvrage, Le grand déclassement (Albin Michel, 2022), il a accordé à Metis un entretien retraçant son parcours d’enquêtes et de recherches. Il les confronte à la montée du mal-être dans les organisations de travail d’aujourd’hui.

Par |2023-12-12T10:40:26+01:0011 décembre 2023|

Voisins de passage. Une microhistoire des migrations

Dans Voisins de passage. Une microhistoire des migrations, Fabrice Langrognet, choisit « d’observer le passé à une échelle très serrée ». Il décrit de façon détaillée la vie de celles et ceux qui habitent entre 1882 et 1932 dans les immeubles mitoyens des numéros 96 à 102, rue de Paris à Saint-Denis. Plus de 500 personnes d’origine provinciale, étrangère ou coloniale, y louent, pour des durées très variables, de minuscules appartements. Les usines alentour embauchent.

Par |2023-11-27T11:36:30+01:0026 novembre 2023|

Que sait-on du travail ? Une boîte à outil pour agir

« Que sait-on du travail ? » La Bible utilise le même mot pour "connaître" et pour "faire l’amour". Alors, ce livre roboratif publié en octobre va-t-il contribuer à nous faire aimer le travail ? Oui, certainement, car il invite à reconsidérer le reconsidérer comme facteur d’épanouissement pour les salariés et levier d’action pour apporter du progrès dans nos entreprises, trop longtemps aveuglées par l’omnipotence de l’emploi.

Par |2023-11-06T11:16:51+01:004 novembre 2023|

Les bureaux du cœur

Des entreprises accueillent dans leurs locaux des personnes sans domicile, à la rue. Incroyable, non ? C’est pourtant le cas.

Par |2023-10-16T12:41:57+02:0015 octobre 2023|

Éloge du bricolage. Souci des choses, soin des vivants, liberté d’agir.

D’emblée, l’éditeur nous prévient, cet Éloge du bricolage : « n’est pas un livre de bricolage ». Pourtant son titre n’est pas une simple provocation, un contrepied malicieux à l’injonction qui nous est faite de « cesser de bricoler ». Il dit précisément l’objet du livre de Fanny Lederlin. Philosophe, auteure en 2020 d’un remarqué Les dépossédés de l’open space, elle nous propose de prendre au sérieux les manières de faire du bricoleur, sa capacité à « s’arranger avec les moyens du bord », ses « pratiques buissonnières », son « souci des choses », au travail comme dans le monde social et politique.

Par |2023-10-16T09:52:22+02:0015 octobre 2023|
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