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Fabienne Tatot, propos recueillis par Michèle Tallard

En 2022, l’UGICT (Union générale des ingénieurs, cadres et techniciens-CGT) a lancé son Radar Travail Environnement. Outil au service des salariés, acteurs des solutions à venir et du développement des commissions Environnement dans les Comités économiques et sociaux (CSE), la décision est prise de le déployer au niveau Confédéral de la CGT. Pour cela le travail de formation réalisé par la commission confédérale ETAP (Environnement et Transformation de l’Appareil Productif) est essentiel. Fabienne Tatot, secrétaire nationale de l’UGICT, membre du CESE, pilote ce Radar Travail Environnement. Michèle Tallard l’a rencontrée pour Metis.

Avant de nous présenter le Radar Travail environnement, pourriez-vous aborder sa genèse ?

Fabienne Tatot : À la fin du 18e congrès de l’UGICT en 2018, le document d’orientation donnait mandat à la direction de prendre en considération les questions sociales posées par le dérèglement climatique. À l’issue du mandat, nous avons abouti à l’élaboration d’un Manifeste pour la responsabilité environnementale qui pose 10 enjeux sociaux liés au dérèglement climatique (voir encadré).

Manifeste pour la Responsabilité environnementale (UGICT)

Ce manifeste liste 10 enjeux structurant la responsabilité environnementale:

1 – Obtenir de nouveaux droits sur les questions environnementales

2 – Se réapproprier l’outil de production (droit des IRP et place des salariés dans les CA)

3 – Relocaliser la production

4 – Révolutionner les modes de production et de consommation grâce à l’économie circulaire

5 – Diversifier notre mix énergétique

6 – Miser sur la recherche

7 – Maitriser notre consommation d’énergie

8 – Développer les services publics et les infrastructures

9 – Suivre un nouveau modèle de croissance fondé sur le développement humain et écologique

10 – Pour une société de bien-être (l’utilité sociale comme « boussole » de la production ; investir dans l’économie des soins et des liens….)

Les travaux du 19e congrès en novembre 2021 ont mis l’accent sur l’impact de la transition écologique sur les entreprises avec les conséquences en termes d’activité, de conditions d’emploi et de travail et de responsabilité pour réorienter la chaine de valeur et les chaines de production de l’entreprise, dans un contexte où les rapports du GIEC et ceux de l’IPBES[1] alarmaient sur l’urgence de la situation. Face à cette urgence, il est apparu indispensable de passer à l’action.

Alors que la loi Climat et résilience d’aout 2021 ouvrait des possibilités d’action pour les CSE avec notamment la possibilité de créer des commissions Environnement, nous avons vite constaté qu’en dépit du fait que les catégories cadres et techniciens se sentent très concernées par ces enjeux écologiques — mobilisation dans les marches du climat et au travers de diverses associations environnementales — nos représentants syndicaux sont souvent démunis en termes de revendications. Nous avons donc cherché un dispositif qui permettait de répondre aux préoccupations exprimées par ces salariés, leur donnait des possibilités d’expression et de s’en nourrir pour poser des revendications. Partir d’un état des lieux factuel des politiques environnementales des entreprises (et des administrations) pouvait servir de point d’appui afin de faire vivre ces préoccupations dans le travail et donner les moyens de faire coïncider les préoccupations professionnelles des catégories visées avec leur travail. On a donc réfléchi à un outil, un questionnaire d’évaluation des politiques environnementales qui s’appuierait sur les équipes syndicales et sur les salariés. Nous avions initialement élaboré avec les seules équipes syndicales un questionnaire, qui est vite apparu trop long et impraticable et risquait de mettre ces équipes en échec. Le besoin d’expertise s’est alors imposé. Nous avons donc répondu à un appel à projets de l’ANACT, permettant un financement dans le cadre du FACT (Fonds d’amélioration des conditions de travail) pour développer un outil et des pratiques syndicales qui cibleraient aussi les PME. Le Comité de suivi de ce projet était composé de représentants de l’ANACT, de l’UGICT, et du bureau d’études SECAFI (expertise CSE). Lorsque j’ai rejoint la direction de l’UGICT au dernier congrès, je suis devenue pilote de ce projet.

Dans la phase de test, Sophie Binet, alors secrétaire générale de l’UGICT, a rencontré des représentants du collectif « Pour un réveil écologique » qui a rejoint le projet en début d’année 2022. C’est un collectif de jeunes ingénieurs en formation qui, constatant que leurs études ne prenaient pas en compte la question écologique, ont lancé un manifeste pour pousser à l’intégration de ces questions dans leur programme de formation et affirmer leur volonté d’aller travailler dans des entreprises soutenables, ayant une véritable démarche écologique. Ce manifeste avait recueilli plus de 34 000 signatures.

Pouvez-vous revenir sur le lancement, le contenu et le fonctionnement du Radar ?

F.T. : Le Radar a été lancé en novembre 2022, et son déploiement s’est opéré tout au cours de l’année 2023 avec un impact cependant important des mobilisations contre la réforme des retraites. Concrètement, dans les entreprises, il est mis en place en 4 étapes sachant que chacune prend 15 jours à un mois.

Dans la phase 1, l’état des lieux de la politique environnementale de l’entreprise est fait par les équipes syndicales à partir d’un positionnement de l’entreprise suivant 7 axes :

  • lutte contre le réchauffement climatique
  • lutte contre l’effondrement de la biodiversité
  • réduction de la consommation de ressources
  • lutte contre les pollutions
  • implication des parties prenantes de l’entreprise
  • implication des salariés
  • mise en cohérence de sa stratégie économique

La réponse à ces 40 questions de l’état des lieux permet de former les équipes syndicales (syndiqués et représentants du personnel) qui peuvent également s’appuyer sur un site internet dédié au Radar. Les équipes peuvent solliciter les responsables Environnement des entreprises pour construire cet état des lieux qui pourra servir de base aux échanges avec la direction afin d’inscrire les représentants des salariés comme acteurs du changement à conduire. Dans ce processus, l’UGICT est au service des syndicats en transmettant par exemple les documents nécessaires, mais elle ne fait pas à leur place.

À l’issue de cette phase 1, qu’on peut assimiler à un « Check point », on visualise cet état des lieux par une cible de la politique environnementale de l’entreprise : une petite cible verte — ce qui est fait — dans un grand espace rouge de ce qui pourrait être fait.

Dans la phase 2, centrée sur les propositions — mais comprenant aussi des questions fermées sur la formation et la contribution des salariés —, la cible est communiquée aux salariés afin qu’ils partent de leur expertise respective pour exprimer leurs besoins et porter des propositions. La participation des syndiqués à cette phase de consultation est très importante. Sur 75 syndicats engagés dans la démarche, une bonne dizaine a franchi l’étape 2.

Dans la Phase 3 d’élaboration de la stratégie, on propose aux salariés de participer au choix des propositions qui seront remontées afin d’aboutir à une définition des priorités la plus démocratique possible. Dans cette phase, on travaille avec les salariés, on concrétise les capacités, le pouvoir d’agir des salariés.

La Phase 4 est centrée sur la mise en œuvre des revendications : les élus portent les revendications issues de cette démarche avec l’appui des salariés contributeurs et proposent à l’ensemble des salariés des formations pour agir dans la durée.

Comment l’UGICT accompagne-t-elle cette démarche ?

F.T. : Du côté de l’UGICT nous avons construit, avec Secafi et le collectif Pour un réveil écologique, une proposition de formation en 2 étapes : une série de webinaires, destinée largement aux salariés, sur les responsabilités environnementales des entreprises, les enjeux posés dans le cadre du travail dans l’entreprise, les enjeux du travail syndical, les leviers d’action ; des formations destinées plus spécifiquement aux équipes syndicales, pour équiper leur action en matière de maitrise des enjeux environnementaux, maitrise des prérogatives du CSE (comment monter une commission Environnement…), plus généralement pour qu’ils inscrivent dans leur plan d’action les prérogatives environnementales et sociales. Parallèlement au déploiement de l’outil Radar, nous avons réalisé une série d’entretiens auprès de PME pour élaborer un guide des entretiens à mener.

Quels sont les enjeux globaux dans lesquels s’insère le Radar ?

F.T. : Il s’agit d’abord de positionner les salariés comme acteurs des solutions à venir, de créer du rapport de force avec les salariés pour que les entreprises honorent leurs responsabilités sur le sujet de la crise climatique. On est dans une société de surcroissance qui ne tient pas compte des limites planétaires, des externalités. Nous voulons faire des salariés les acteurs de contre-propositions, pour en revenir aux besoins, pourquoi on produit, à quoi ça sert, comment on produit pour ne pas altérer notre environnement et laisser un monde vivable aux générations futures.

Nous voulons également inscrire les questions sociales dans les enjeux climatiques : par exemple, l’adaptation des bâtiments pour faire face aux intempéries et notamment les canicules ; ça veut dire faire des investissements afin de se prémunir contre les risques liés à la santé. Mais aussi se poser la question de la pertinence de toujours produire plus. Les gains de productivité aujourd’hui vont principalement aux actionnaires, à la spéculation, quel retour pour les salariés en termes de salaires, d’amélioration des conditions de travail et de baisse du temps de travail ?

Il faut aussi tenir compte de questions plus transversales comme : comment repense-t-on le management au vu de ces nouveaux enjeux, par exemple en favorisant les échanges professionnels entre diverses qualifications pour penser le monde de demain. Les enjeux d’égalité doivent également être pris en compte : les questions environnementales pèsent plus fortement sur les femmes que sur les hommes, elles sont dans les métiers les moins reconnus, où encore dans ceux où les enjeux d’articulation vie professionnelle et vie privée se posent avec acuité, il s’agit de ne pas exacerber les inégalités existantes.

Sans oublier les enjeux de santé : les salariés sont soumis aux effets de la production, et notamment aux pollutions (air, chimie) si on veut relocaliser, par exemple ouvrir des mines de lithium, il faut prendre en considération l’impact de ces productions sur la santé des salariés et plus largement l’impact sanitaire.

Voilà ce qu’on voudrait travailler mieux dans le cadre des entreprises et on voudrait aussi que les entreprises assument leurs responsabilités au niveau de l’aménagement du territoire avec notamment la question de l’emploi. Aujourd’hui, face aux difficultés, les entreprises ferment le site et vont ailleurs. Or les décisions des entreprises concernent le territoire donc il faut que les décisions de l’entreprise intègrent cette dimension territoriale, qu’elles fassent l’objet d’un dialogue avec les acteurs du territoire, c’est une question de démocratie.

Pourriez-vous nous donner des exemples concrets de prise en compte des revendications issues du Radar ?

F.T. : On peut prendre l’exemple de ST Micro qui produit des composants électroniques, cela a un fort impact sur la consommation d’eau dans la région de Grenoble. Il y a donc des enjeux très forts en termes d’aménagement du territoire et de partage des ressources : l’eau est utilisée et restituée, mais dans quel état, peut-on faire des économies sur les ponctions d’eau en favorisant le recyclage de l’eau en interne, etc… ça nécessite des investissements et non de délocaliser ailleurs. Le Radar nous donne des capacités de sensibiliser les salariés sur ces questions et d’intervenir sur les stratégies : le Radar a contribué aux débats sur les questions de disponibilités de l’eau pour la collectivité territoriale et permit d’établir un rapport de force autour ces questions.

On a 4 ou 5 entreprises en phase 3, celle de la stratégie et de l’élaboration des revendications. Le travail autour du radar a permis la création de commissions Environnement au sein des CSE, en posant la question du périmètre et des moyens de fonctionnement de cette commission. Il s’agit de faire en sorte qu’elle ne soit pas uniquement une instance de descente d’information, mais qu’on définisse ses prérogatives et de nouveaux moyens pour les investir notamment en termes de formation financée par l’employeur pour les membres du CSE.

Quel est le poids du Radar dans la CGT ?

F.T. : Depuis le 23e congrès de la CGT, la commission exécutive a validé le fait de confédéraliser le Radar afin que toutes les organisations s’approprient ce levier d’action. Avec la confédéralisation du Radar, on aimerait que tous les syndicats de la CGT qui ne sont pas dans l’urgence — quand c’est le feu des plans sociaux, il n’est plus temps de défricher, il faut arroser ­— s’emparent de cet outil et deviennent force motrice sur ces sujets. Pour cela il y a un gros besoin de formation que nous traitons dans la commission confédérale ETAP (Environnement et Transformation de l’Appareil Productif) à laquelle je participe. Il s’agit de diffuser la connaissance de cet outil et de son fonctionnement, de déployer un réseau d’accompagnement des équipes qui choisissent de mettre en œuvre le Radar. Pour ceux qui ne l’ont pas encore mis en place, il est compliqué de comprendre à quoi ça va mener. Il y a un énorme enjeu à former de manière approfondie à ce qu’est le Radar, comment s’en servir et ce que cela nous apporte, à former les membres de la commission Etap et jusqu’aux premiers dirigeants. Plus largement il s’agit de former un réseau de référents qui seraient mandatés par l’organisation pour travailler sur ces questions.

On est dans une période où dans la CGT se développe la mise en place de commissions Environnement dans les organisations. Le réseau se structure petit à petit. Le Radar est un outil qui s’intègre dans un ensemble plus important où le cœur du projet confédéral est d’avoir un projet alternatif ayant pour finalité de faire vivre le territoire et préserver l’emploi. Nous voulons que la CGT soit force de proposition et le Radar est un outil pour mettre le pied à l’étrier dans cet objectif. Il s’est développé dans un périmètre encore restreint, mais l’objectif cette année est qu’on ait suffisamment formé ceux qui sont en responsabilité pour que le Radar passe en phase de « déploiement industriel » et qu’on ait les moyens de gérer ce déploiement afin que ces questions environnementales et sociales soient pleinement intégrées au sein du plan de travail de la CGT.

En quoi la méthode qui sous-tend le Radar rejoint-elle des objectifs plus généraux de la CGT ?

F.T. : Le Radar invite nos organisations, les syndicats à travailler avec les représentants des salariés dans l’esprit de la charte confédérale « Élus et mandatés ». Les élus sont happés par le dialogue social et délaissent parfois la vie syndicale, ils manquent de plus en plus de temps. L’outil permet aussi de faire revivre la vie syndicale en se ré-adressant aux syndiqués et aux salariés, il recrée de la proximité au moment où les salariés se plaignent de ne jamais voir un syndicat. Il s’agit de redonner une priorité au fait d’agir avec les salariés, cela permettra de nourrir le désir d’adhésion et le désir d’engagement au sein de la CGT, alors que ces questions environnementales et sociales sont des thèmes importants dans les aspirations des personnels très qualifiés qui souhaitent faire coïncider leur travail et leurs aspirations dans le domaine environnemental. Si la CGT s’en empare et les traite, on espère susciter l’envie chez ces salariés de rejoindre la CGT, de la renforcer. C’est donc aussi se donner plus de moyens de lutte au moment où les ordonnances ont raréfié ces moyens.

Vous travaillez avec le collectif « Pour un réveil écologique ». Avez-vous été affecté par la rupture, lors du dernier congrès de la CGT, de l’alliance avec des ONG dans le cadre du collectif « Plus jamais ça » ?

F.T. : Le Radar existait avant que la CGT n’intègre le dispositif « Plus jamais ça ». Au congrès, ce qui s’est passé est très sain, car les organisations ont manifesté une critique sur la démarche : il n’y a pas eu de débat interne avant d’entrer dans ce collectif et le congrès a permis de remédier à ce dysfonctionnement. On a fait le choix de se retirer de ce collectif, mais aussi de la réouverture d’une démarche de contact avec les ONG sur la base de discussions en interne afin de faire prévaloir le débat démocratique dans la CGT, ce qui permet de construire plus solidement. Les relations ne sont pas coupées, mais le cadre qui avait été élaboré a été contesté. La nouvelle direction a décidé de retravailler ces sujets, mais en s’appuyant sur ses organisations.

Avec le collectif « Pour un réveil écologique », on se nourrit mutuellement, en termes d’expertise pour les responsables de l’UGICT, en termes d’apprentissage des questions sociales pour les jeunes de ce collectif. Ce travail en commun est très pertinent au regard de l’importance du nombre d’ingénieurs syndiqués à la CGT et affiliés à l’Ugict-CGT. Notre ADN est de travailler les convergences dans l’organisation, la convergence des revendications à l’opposé d’un syndicalisme catégoriel. Cela nous aide beaucoup, on est plus ouvert à l’altérité.

Pour terminer, peut-on faire un bilan chiffré du Radar ?

F.T. : Malgré l’impact important du plan de charge des syndicats, élections, campagnes électorales, PSE… 74 syndicats sont entrés dans la démarche. Cela représente 39 entreprises, 22 administrations, 13 collectivités territoriales[2]. Pour ces deux dernières, nous avons adapté l’outil : il s’agit d’infléchir les politiques publiques dans les services de l’État et de tenir compte à la fois du caractère d’employeur et d’aménageur du territoire des collectivités territoriales.

En savoir plus

  • Magazine OPTIONS n° 678 : « Transition écologique : Au travail », hiver 2023 ;

À la suite de la parution de ce numéro se sont déroulées le 14 décembre 2023, les rencontres d’OPTIONS « Climat : transformer le travail pour répondre à l’urgence » dont on peut écouter en podcast les trois principales séquences.

  • Chronique Internationale de l’IRES n°184, décembre 2023 : « Les syndicats face aux défis environnementaux », voir notre compte-rendu.

[1] L’IPBES, considérée comme l’équivalent du GIEC en matière de biodiversité, est la plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques fondée en 2012 à l’initiative de l’ONU pour apporter une expertise scientifique sur la biodiversité.

[2] Dans une même entreprise, il y a théoriquement un syndicat ICTAM et un syndicat employés ouvriers mais il y a rarement deux structures.

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Sociologue, chercheure CNRS honoraire, j’ai mené mes activités au sein de l’IRISSO (Institut de recherche interdisciplinaire en sciences sociales) à l’Université Paris-Dauphine-PSL. J’y reste associée et depuis mi-2019, je suis également associée à l’IRES. Mes travaux ont porté sur les transformations réciproques de l’action publique et de la négociation collective, en particulier dans le domaine de la formation professionnelle. De janvier 2016 à sa dissolution en décembre 2018, j’ai présidé, en tant que personnalité qualifiée, le Conseil national d’évaluations de la formation professionnelle (CNEFP), instance d’évaluation qui relevait de la sphère paritaire.
Je poursuis, dans ces divers cadres, ainsi qu’au sein de Metis, une veille sur les mutations des relations collectives de travail depuis le début des années 2000 qui me conduit à participer à des collectifs de recherche sur cet objet.