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Pays-Bas : justice et travail forment un couple-modèle… ou presque

publié le 2009-01-22

ing

Lodewijk de Waal, 58 ans, ancien secrétaire général de la Fédération des syndicats néerlandais (FNV), a été nommé fin octobre par l’Etat au conseil d’administration de la banque ING. A ce poste, il devrait veiller à la fin d’une culture de fortes primes pour les directeurs de cette multinationale de la finance. Il revient sur les enjeux auxquels les Pays-Bas sont confrontés, en termes de justice dans l’entreprise.

Il a beaucoup été question des salaires des grands patrons ces derniers mois aux Pays-Bas. Etes-vous déterminé à utiliser votre droit de veto au conseil d’administration d’ING pour limiter ces excès ?

Tous les directeurs d’ING ont renoncé à leur prime pour 2008, et nous allons discuter en 2009 des primes pour 2010. Je ne vais pas utiliser mon droit de veto, mais tout faire pour que la question soit réglée par la voie du dialogue. Cependant, dans la situation actuelle, la question des primes n’est peut-être pas si centrale. Elle relève d’un problème plus général de culture, qui fait que l’un des partenaires dans l’entreprise, l’actionnaire, prend plus d’importance que les autres, les salariés et les consommateurs. Cette culture tourne autour du statut, du pouvoir, avec ces comparaisons que font les PDG entre eux – vous avez 20 millions, moi j’en ai 40… L’argent n’est qu’un symbole. Les pratiques du capitalisme d’aujourd’hui seront très difficiles à modifier.

Qu’est-ce qui vous parait fondamentalement injuste dans la gouvernance des entreprises aujourd’hui ?

Les grands enjeux de justice sociale ont été résolus… Il ne s’agit plus de pré-retraites ou d’assurances sociales, ces problèmes ont été résolus ces dernières années – non sans mal. Nous avons connu des manifestations monstre en 2004 sur la question des pré-retraites. Le principal enjeu, est désormais d’un autre ordre, il porte sur la « mobilité », la flexibilité dans le travail. Dans un pays où le vieillissement de la population rend le marché du travail plus étroit, les entreprises vont devoir faire en sorte de garder leurs effectifs avec de bonnes conditions de travail.

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