par Véronique Antoinette, Nouvelle Europe
La Pologne a terminé sa transition vers l’économie de marché, laissant émerger de nouvelles élites, surtout dans les domaines culturels et économiques, comme l’explique cet article paru dans Nouvelle Europe.
Il est rare en Pologne, qu’une personne trentenaire fasse partie de l’élite économique. Après le changement de système économique en 1990, la Pologne a pourtant connu un réel bouleversement. L’absence de propriété privée durant le système socialiste empêchait l’émergence d’une telle élite. En revanche, avec l’adoption du libéralisme dès 1990, les privatisations ont concernés tous les secteurs. Cette entrée dans le libéralisme a été effectuée selon la « thérapie de choc » du plan Balcerowicz (Ministre des Finances de la Pologne dans le premier gouvernement non communiste de septembre 1989), ce plan qui mettait en place la mutation de la Pologne vers l’économie de marché et encourageait la privatisation. Celle-ci a pris différentes formes selon le type d’entreprise.
(…) Ce qui a marqué cette période de privatisation est l’importance des investisseurs étrangers qui ont acquis les entreprises souvent les plus rentables du pays. Cela n’a pas empêché certains investisseurs polonais d’investir dans ces entreprises nouvellement privatisées et de devenir les jeunes élites économiques polonaises. La liberté d’investissement et d’entreprenariat a aussi permis le développement de cette élite (…).
Dans l’administration
Le domaine politico-administratif est à l’opposé du domaine culturel et économique pour ce qui est de la reconnaissance. En effet, celle-ci ne se mesure pas grâce à des récompenses mais par une certaine vision sur la scène publique. Or, celle-ci ne peut avoir lieu qu’après une certaine carrière. En effet, si on regarde la composition du gouvernement polonais actuel, la majorité est née au tournant des années 1950-1960 et a donc été formée par le système socialiste. Pour affirmer avoir affaire à une nouvelle élite politico-administrative, il faut attendre la reconnaissance des personnes issues de la première promotion de l’Ecole nationale de la Fonction publique (Krajowa Szkoła Administracji Publicznej, KSAP) créée mai 1990 et inaugurée le 4 septembre 1991. On peut donc espérer voir arriver la toute nouvelle élite politico-administrative dans quelques années.
En effet, cette école est chargée par l’État polonais de former et de préparer les fonctionnaires de la fonction publique ainsi que les cadres de l’administration nationale. L’objectif est qu’ils soient apolitiques, compétents et responsables dans la gestion des affaires publiques. C’est le Premier ministre, chef suprême du service civil, qui exerce la tutelle de l’École, notamment en nommant son directeur. Cette école est en coopération avec d’autres écoles administratives en Europe dont l’ENA en France. (…) Lire la suite
Lire l’article entier sur le site de Nouvelle Europe
Laisser un commentaire