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Un syndicat hollandais face aux travailleurs clandestins

publié le 2007-10-01

Jos Van Dijk, porte-parole d’Abvakabo, syndicat de fonctionnaires affilié à la Fédération des syndicats néerlandais (FNV) revient sur un projet avorté de création d’un syndicat dédié aux employés de maison sans papier.

Pourquoi le nouveau syndicat pour travailleurs clandestins, un moment évoqué en 2006, n’a-t-il pas vu le jour ?

Nous n’avons jamais eu l’intention de lancer un syndicat spécial pour les travailleurs clandestins, pour la simple raison que les employés en situation irrégulière ont toujours pu adhérer sans formalités à tous les syndicats de la FNV. Nous ne demandons pas leurs papiers aux salariés avant de les admettre comme membres. La création d’une branche spéciale pour clandestins n’a été qu’un malentendu avec la presse. Un journal en a parlé, et tout le monde a repris l’information.

Une association de femmes de ménage et “filles au pair” originaires des Philippines semblait être fortement impliquée dans ce projet. A-t-elle un peu trop vite rêvé de ce nouveau syndicat ?

Peut-être, mais la FNV, sûrement pas ! Nous travaillons avec les clandestins, en ce moment même, pour les défendre. La branche Abvakabo a été sollicitée parce qu’elle défend non seulement les fonctionnaires, mais aussi les travailleurs sociaux, les personnels de santé et les gardes d’enfant, à domicile.

Combien de clandestins comptez-vous parmi vos adhérents ?

Nous n’avons pas de chiffres précis, mais ils sont quelques centaines. Nous les avons toujours défendus, parce que nous partons du principe que tout travailleur aux Pays-Bas a le droit d’être bien traité. Cela dit, il n’y a jamais eu de grand conflit impliquant des clandestins. La nature de leur position rend le conflit précaire : ils ont peur de s’élever à titre individuel contre leurs employeurs, sachant qu’ils peuvent être virés sans formalités. Aussi, nous veillons à ce que les clandestins disposent de contrats standard, qu’ils soient payés au salaire minimum et bénéficient de conditions de travail normales.

L’arrivée de Polonais et de travailleurs d’Europe de l’Est, ces dernières années, s’est-elle traduite par un changement de politique au sein de la FNV ?

Pas vraiment, non. Les clandestins ont toujours été là, dans la restauration ou l’horticulture. Et ils seront toujours là…

Propos recueillis par Sabine Cessou à Amsterdam

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