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par le dialogue social[/fusion_title]

par Agnès Baritou

Entretien avec John Ball, membre de la confédération syndicale TUC et chargé de projet au sein de la South East England Development Agency (SEEDA).

Quel est le rôle des agences régionales de développement ?

Ces agences publiques ont été créées par le gouvernement travailliste de Tony Blair en 1999. Il en existe neuf en Angleterre. Leur but est de réunir tous les partenaires économiques d’une région afin de travailler ensemble à sa prospérité, en aidant les entreprises à être plus compétitives, en formant une main d’œuvre qualifiée, en soutenant les communautés, tout en protégeant les ressources naturelles et l’héritage culturel. Elles sont financées par le gouvernement (Department of business, enterprise and regulatory reform), mais aussi par l’Union Européenne.

L’agence pour laquelle vous travaillez, SEEDA, est la seule agence régionale qui a mis en place un forum de dialogue social. D’où vient cette initiative ?

L’idée vient du syndicaliste Barry Camfield, membre du conseil d’administration de SEEDA en 2002. Il a su convaincre le conseil d’instaurer un dialogue social permanent et structuré au niveau de la région. Il s’agit de s’intéresser à la dimension sociale du travail, et de développer des bonnes pratiques.

Quels sont les sujets abordés ?

Transport, productivité, parité salariale, drogue et alcool au travail, équilibre travail/famille, diversité… entre autres. Par exemple, nous avons développé un projet sur l’optimisation de l’emploi de la main d’oeuvre dans l’industrie marine. Cette industrie est très importante dans le sud-est de l’Angleterre ; or, la charge de travail sur les chantiers étant cyclique, des entreprises se retrouvent souvent avec une main d’oeuvre soit trop abondante, soit manquante. Nous sommes allés voir ces entreprises, et avons développé un partenariat de mise en commun des compétences. Dorénavant, elles se partagent la main d’oeuvre – si celle-ci se porte volontaire -, ce qui permet également d’améliorer les compétences des travailleurs. Autre exemple : le projet « Créer un lieu de travail sain », motivé par la volonté gouvernementale d’améliorer la vie au travail. Au sein du forum, nous avons mené des séminaires réunissant syndicats, employeurs, ainsi que les agences gouvernementales HSE et ACAS. Nous avons travaillé sur trois thèmes : stress, drogue et alcool, et gestion de l’absentéisme. Tout le monde a réfléchi à des solutions, aidés par nos guides de bonnes pratiques.

Quels sont les avantages de ce dialogue social ?

Tout d’abord, les relations entre employeurs et syndicats s’en trouvent renforcées, la discussion est préférée à la négociation ! Et puis nous promouvons de bonnes pratiques, qui sont bénéfiques aux employés, mais qui participent également à la prospérité économique de la région.

Etes-vous optimiste quant à l’avenir du forum de dialogue social ?

Oui, car nous avons reçu des fonds pour une année supplémentaire. Tant que le gouvernement travailliste reste au pouvoir en Grande-Bretagne, l’avenir du forum semble assuré. La situation changerait avec les Conservateurs ! Par contre, en ce moment une consultation inquiète TUC et le CBI. Le gouvernement voudrait que le financement de SEEDA soit contrôlé par les autorités locales, au lieu de la South East England Regional Agency (SEERA). Si cela était le cas, nous craignons une forte baisse de l’engagement des syndicats locaux. La discussion est en cours.

Propos recueillis par Agnès Baritou

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