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En Allemagne, la responsabilité sociale semble une évidence pour les entreprises. Le théologue Hans Küng est même à l’origine d’un manifeste mondial adopté par l’ONU en octobre 2009. Retour sur une vision économique « morale » qui essaime.

 

Au début de la décennie, tous les acteurs économiques allemands ont commencé à mettre en pratique des méthodes responsables. « Tous les acteurs financiers ont participé : la bourse de Francfort, a réorganisé son système et ses critères de classement, le gouvernement allemand a promulgué une loi renforçant notamment les conseils de surveillance dans les entreprises et les entreprises elles-mêmes ont élaboré leur propre code déontologique. La Nachhaltigkeit (développement durable) appliquée à l’entreprise se focalise sur deux critères : le gouvernement d’entreprise et l’environnement », écrivait Claire Stam de l’ONG Novethic en 2003.

 

L’Etat a mis au point le Corporate Governance Kodex, qui oblige les entreprises à publier les informations sur leur action. Les entreprises font toujours de la résistance sur certains aspects, notamment ceux qui concernent la publication du montant des revenus des dirigeants. Le ministère du travail devrait bientôt publier le bilan d’un an de réflexion sur la RSE en Allemagne.

 

Au-delà de la RSE, l’économiste allemand Josef Wieland, qui dirige ce groupe de réflexion, prône l’application du « Wertemanagement ». « La notion de « Wertemanagement » littéralement « le management par les valeurs » désigne une gouvernance d’entreprise guidée par les valeurs éthiques. RSE ou déontologie en font partie et sont l’expression d’une gestion par les valeurs éthiques, mais cela pourrait aussi inclure la gestion par la diversité. Ce type de management est le terme générique pour désigner une politique d’entreprise basée sur des valeurs fondamentales ».

 

Josef Wieland a justement supervisé la rédaction d’un manifeste passé plutôt inaperçu en France : « Global Economic Ethic – Consequences for Global Businesses ». Il affirme la nécessité de principes internationalement reconnus d’éthique et les normes morales dans les affaires de tous les jours. Réuni autour du théologue Hans Küng, économistes, juristes, entrepreneurs ont présenté cet appel en octobre 2009 au siège de l’ONU.

 

Quelle peut-être la portée de ce document dans la crise ? « Ce document est une proposition, explique Josef Wieland. Un appel à toutes les parties prenantes au sein de l’économie à s’entendre sur des normes éthiques d’économie au niveau mondial. C’est un fondement éthique du Pacte mondial, qui guide le nouveau système de régulation mondiale. Le manifeste fixe des obligations éthiques qui constituent un ciment moral pour l’humanité toute entière ».

 

 


Télécharger le manifeste (anglais, allemand, espagnol, portugais)

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