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Sachez le, lorsqu’un patron a un enfant, la rémunération nette de ses employés risque de diminuer, surtout si c’est un garçon. Quant à ses propres revenus, ils augmentent, quel que soit le sexe de l’enfant.

 

orang outan

« Tout se passe comme si la naissance d’un enfant conduisait le patron à mobiliser davantage les ressources financières de son entreprise au profit de sa famille et au détriment de ses employés. » Du bashing de chefs d’entreprise ? Ce sont trois éminents professeurs, Michael S. Dahl, Cristian L. Dezső et David Gaddis Ross des universités de Aalborg, du Maryland et de Columbia qui l’affirment. Ils publient un rapport fouillé dans lequel ils étudient la question de l’incidence de la paternité sur les valeurs masculines et, plus précisément, en quoi la paternité des patrons (les patronnes ne sont pas concernées) affecte la rémunération de leurs employés. Rares sont les travaux des sociologues et des psychologues sur ces questions, d’où les travaux de ces trois économistes.

 

Le sexe, facteur déterminant
Les naissances chez les chefs d’entreprise affectent différemment les rémunérations de leur personnel selon que l’enfant est une fille ou un garçon, mais aussi selon que leurs salariés sont des femmes ou des hommes. Le rang de naissance joue également un rôle important.

En moyenne, lorsqu’un patron a un fils, la rémunération du personnel féminin diminue de 0,2% alors que celle des salariés masculins perd 0,5%. Mais lorsque ce fils est un premier né, les femmes bénéficient d’une augmentation de 0,8% quand les hommes subissent une régression de 0,5%.

Lorsque l’enfant est une fille, en moyenne la rémunération des femmes augmente de 0,1% quand, à l’inverse, celle des employés masculins diminue de 0,1%, l’incidence de cette naissance est quasi négligeable. Par contre, le rapport souligne avec étonnement que si cette fille est une première née, la rémunération des employées s’accroît de 1,1% et celle de leurs collègues masculins de 0,8%.

Rivalité masculine sous jacente lorsque l’enfant est un garçon, protection du sexe faible quand c’est une fille ? Certains atavismes de mâles dominants seraient-ils encore à l’œuvre ?

 

L’augmentation de la rémunération du chef d’entreprise varie aussi en fonction du sexe de l’enfant. Si cette augmentation est en moyenne de 4,9%, elle monte à 6,3% lorsque c’est un garçon, mais n’est que de 3,5% si c’est une fille.

 

Où les chercheurs font-ils ces constatations ? Loin de chez nous ? Non, en Europe. L’étude, qui couvre la période 1996-2006, porte sur les employés, les patrons et les familles de toutes les entreprises privées danoises (sauf celles de moins de 10 salariés), soit : 10655 entreprises, près de 5 millions d’employés/an et plus de 58000 patrons/an. L’étude s’appuie sur les données statistiques recueillies par les pouvoirs publics danois.

 

Le modèle danois n’est décidément plus ce qu’il était !

 

Pour en savoir plus

Fatherhood and Managerial Style How a Male CEO’s Children Affect the Wages of His Employees

 

 

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