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Après avoir exploré pour Metis les lieux de co-living et co-working au Mexique, en Argentine et à Berlin, Irène Valdelomar présente Yayem, une jeune entreprise pour travailleurs nomades.

Work and play your way est la phrase qui ouvre le site de Yayem, une communauté inspirée à la fois des anciens clubs sociaux anglais et américains, de la tech, du logement éphémère et du travail à distance.

Son fondateur, Nicolas, est un ingénieur au parcours atypique. Il a commencé sa carrière dans le conseil et la finance au Royaume-Uni, pour continuer ensuite à l’international dans le monde entrepreneurial. Son expérience de manager lui a permis de devenir chef de recrutement chez Uber en 2012 et de travailler avec des équipes du monde entier.

Il a ensuite travaillé au développement et à la création de coliving urbain en Israël et New York ce qui lui a donné l’idée de créer ce social club sans frontières avec Lindsey,  une ancienne collègue d’Uber.

Avec l’aide de leurs économies et le soutien d’anciens réseaux professionnels, ils ont réussi à réunir les fonds nécessaires pour lancer cette grande aventure. Aujourd’hui, ils ont levé plus de 2,5 M$

Concrètement, c’est quoi Yayem ?

Yayem s’inspire des anciens clubs sociaux anglais et du modèle d’expériences airbnb. Nicolas décrit Yayem comme un concept de club privé « sélectif, mais pas exclusif ». L’intérêt de ce club réside dans sa communauté internationale et sa proposition d’expériences locales. L’offre de services est similaire partout dans le monde.

Yayem veut permettre à ses membres de se sentir comme « un poisson dans l’eau » à chaque fois qu’ils arrivent dans une ville : lieu de travail, wifi, networking, activités sportives ou culturelles pour qu’ils puissent profiter facilement d’une vie itinérante. 

Ce social club possède aujourd’hui plusieurs espaces physiques (à Lisbonne et à Mexico), mais ne propose pas de logement en direct (à la différence du coliving). Néanmoins, il propose une communauté en ligne où l’on peut retrouver toutes les informations nécessaires pour profiter de la nouvelle ville (liste de logements recommandés, meilleurs bars et événements culturels, activités sportives). Elle permet aussi de se connecter avec d’autres membres de la communauté sur place, Yayem est « une sorte de Tinder amical et professionnel ».

L’ambition de cette entreprise internationale est de proposer dans le futur une offre d’accompagnement 100 % personnalisée via son application smartphone. Aujourd’hui, les membres de Yayem interagissent via WhatsApp et des outils numériques participatifs comme Slack ainsi que sur leur propre application téléphone qui s’enrichit au quotidien.

L’offre est aujourd’hui divisée en deux catégories :

  1. une offre mondiale pour l’accès à la communauté digitale, la communauté « explorers », au concierge via WhatsApp et aux expériences partout dans le monde. La cotisation d’entrée est de 500 dollars/an.
  2. Une offre prémium, pour les membres qui ont leur résidence principale près d’un espace physique (Mexico ou Lisbonne), avec une cotisation supplémentaire d’environ 2500 dollars/an (ou équivalent en euros).

Aujourd’hui, Yayem rassemble plus de 300 membres dans les villes où il y a les espaces physiques, avec un taux de croissance qui augmente chaque jour. Ses responsables prévoient une augmentation de plus 50 % d’ici à la fin de l’année, notamment pour la communauté « explorers ».

Nicolas précise que ce projet trouve sa raison d’être dans l’évolution du marché du travail à distance, qui est passé de 20 millions de personnes à plus de 100 millions après le covid. Selon Nicolas, « le monde du travail de demain est encore en train de se dessiner. Aujourd’hui on voit clairement une tendance vers un monde hybride et Yayem veut apporter une solution à ce monde de demain. Yayem peut accompagner les entreprises et leurs salariés dans cette période de transition en proposant des activités qui compensent l’absence du physique et s’adaptent au quotidien des personnes ».

À propos de l’évolution du travail, Nicolas estime que nous vivons dans une période charnière dans laquelle culture personnelle et culture d’entreprise fusionnent. Pour lui, les jeunes ont une quête de sens et de flexibilité dans leur travail, et ceux qui veulent revenir en arrière se trompent. Ce sont ces jeunes qui répondent aujourd’hui à l’appel de la « grande démission ».

En tant que digital nomad avant le covid, Nicolas a développé une culture de travail décentralisée (« travaille où tu veux ») et un fort goût de l’entreprenariat.

L’équipe de Nicolas est constituée aujourd’hui de 14 personnes sur le terrain et d’une équipe centrale très internationale qui s’étoffe jour après jour. Yayem voudrait se développer en 2023 grâce à la création de plusieurs lieux physiques et la croissance de ses membres.

En somme, une proposition différente du coliving, mais qui s’inscrit dans la même démarche, le besoin de se retrouver et de fusionner le digital avec le présentiel.

Plus d’articles sur les lieux de co-living et co-working dans le monde

Co-living et co-working autour du monde : épisode 1 – Le Mexique, Metis, juin 2022
Co-living et co-working autour du monde : épisode 2 – L’Argentine, Metis, juin 2022
Coconat, un lieu où travail rime avec nature, Metis, septembre 2022

Suivez Irene dans ses découvertes de lieux de co-working et co-living sur son compte Instagram : @colivinginspiration

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Après des études en Droit et Economie à l’international et en France, Irene a décidé d’orienter sa carrière vers le volet économique et social.

Elle a rejoint d’abord le département ESS de la Caisse des Dépôts, l’associatif auprès du Secours Catholique et le Ministère de la Transition écologique et solidaire dans le cadre du programme le French Impact. Aujourd’hui, elle a fondé le cabinet Sustainable Move pour promouvoir l'ESS et la RSE comme leviers de changement partout dans le monde.

Curieuse et extravertie, passionnée par la pratique du yoga et sa philosophie, elle est toujours à la découverte de nouvelles cultures et nouvelles formes de travail.