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Convergence des murmures : quand des échos positifs vous remontent à la fois du côté des cercles patronaux et de celui des syndicats de salariés, à propos de quelqu’un(e) qui vient d’être nommé(e) ministre du Travail, c’est qu’il se passe quelque chose. Pas seulement rue de Grenelle, mais dans les tréfonds du monde du travail. Astrid Panosyan-Bouvet, encore inconnue de la plupart des Français, prend en main des enjeux difficiles. Mais que pense-t-elle (vraiment) du travail ?


Le9thermidor, CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons

Le travail ne tient que très rarement le rôle d’un personnage principal dans la dramaturgie politique. Comme toujours, il est phagocyté par la tyrannie de l’emploi et plus récemment par celle du pouvoir d’achat, qui captent toute la lumière. Pourtant, les Français entretiennent un rapport très riche avec le travail, avec leur travail. Lorsqu’un candidat parvient à s’emparer de cette thématique et à faire résonance avec les enjeux du moment, comme François Mitterrand en 1981, Jacques Chirac en 1995, Nicolas Sarkozy en 2007 ou Emmanuel Macron en 2017, une alchimie s’opère (voir dans Management & RSE : « Le travail et l’entreprise, passagers clandestins des campagnes présidentielles », avril 2022).

Astrid Panosyan-Bouvet l’a bien compris et a entrepris d’élever le niveau stratégique et politique de la prise en considération du travail par l’action publique. D’autres avant elle, l’ont fait par opportunisme : on les reconnaît à la frénésie avec laquelle ils sautent comme des cabris en criant « le travail », « le travail », qui se conjugue avec la vacuité de leur discours. On peut, me semble-t-il, donner crédit à la nouvelle ministre de le faire par conviction.

Note de l’auteur : les lettres entre parenthèses, comme (DP) ou (TM), renvoient à la source des documents mobilisés, qui figurent ci-dessous dans la section « Pour aller plus loin ».

A contre-courant des parcours traditionnels

Astrid Panosyan-Bouvet cultive ses singularités. Elle a raison car peu de ministres du Travail avaient une formation de dirigeant d’entreprise (Sciences Po, HEC puis la Harvard Kennedy School, cette dernière financée avec une bourse Fulbright). Paradoxalement, peu de ministres du Travail pouvaient faire valoir une expérience de l’entreprise, encore moins de la grande entreprise privée, cotée en bourse, et qui plus est, à des postes de cadre dirigeant, c’est-à-dire, pour beaucoup, dans l’antichambre de l’enfer. Parfaitement représentative des « premières de cordée », elle rappelle la première ministre du travail du premier quinquennat Macron, Muriel Pénicaud, qui avant de prendre son poste ministériel avait exercé les fonctions de directrice générale adjointe du groupe Dassault Systèmes, puis de directrice générale des ressources humaines du groupe Danone.

Après des débuts au sein du cabinet de conseil AT Kearney, Astrid Panosyan-Bouvet rejoint le groupe AXA en 1998, puis Groupama en 2002, dont elle devient secrétaire générale en 2011. En septembre 2015, elle rejoint Unibail-Rodamco-Westfield, leader européen de l’immobilier commercial, où elle occupe plusieurs postes stratégiques jusqu’en 2022. En tant que directrice générale des ressources humaines et de la RSE, elle a su gérer des enjeux sociaux en adoptant une vision axée sur le développement durable, une thématique qui occupe désormais une place centrale dans ses engagements publics.

A Catherine Vautrin, elle dit lors de la cérémonie de passation de pouvoirs au ministère du Travail : « Je suis très heureuse de m’inscrire dans vos pas de femme venant du monde de l’entreprise. (…) Je suis aussi convaincue du rôle que l’entreprise peut jouer pour le plein-emploi et pour un travail de qualité. C’est un producteur de prospérité et de fiertés collectives, avec ses opportunités mais aussi ses contraintes économiques que je connais » (DP).

Elle a rejoint très tôt Emmanuel Macron, en devenant conseillère en charge de l’attractivité, des territoires et des services au cabinet du ministre de l’économie en septembre 2014, puis co-fondatrice du mouvement En Marche début 2016, dont elle sera trésorière jusqu’en septembre 2022. Elle entre à l’Assemblée nationale lors du second quinquennat Macron, lors des législatives de juin 2022 en battant avec 55% des voix Brigitte Kuster, la députée LR sortante de la 4ème circonscription de Paris (les peu populaires 16 et 17ème arrondissements).

Une députée animée par de fortes convictions

En deux ans à l’Assemblée, Astrid Panosyan-Bouvet a continué à exprimer ses deux moteurs, le travail et la RSE. Elle y a coprésidé le groupe d’études ESS et RSE. Prenant le contrepied de la polarisation croissante des groupes politiques, elle a cofondé et coprésidé « Travail en Commun ! », un groupe de réflexions transpartisan, lancé en octobre 2023 sur les grandes mutations du travail, qu’elle a coordonné avec Dominique Potier (député PS de Meurthe-et-Moselle) et Stéphane Viry (député LR des Vosges), réunissant 27 députés de 6 partis des LR à EELV, issus de commissions diverses, afin d’approfondir la question des mutations du travail et leurs dynamiques. Ce groupe s’étoffera par la suite pour finir par réunir une quarantaine de députés (Challenges, 21 septembre 2024).

Elle n’a pas hésité à faire entendre une voix dissonante à celle d’Emmanuel Macron. Par exemple, lors de la réforme des retraites, « elle n’a pas critiqué le report de l’âge légal de départ à 64 ans mais s’est souvent inscrite dans les pas du leader de la CFDT Laurent Berger, regrettant que la question du travail soit absente des réflexions » (Huffington Post, 23 septembre 2024). Il ne lui a pas échappé que lors des manifestations, « on entendait moins parler de retraites en soi que de salaires et de pénibilité » (TF2).

Dans une tribune intitulée « Penser enfin la question du travail », publiée en 2023 (TF2), soit en pleine contestation de la réforme, elle avait aussi appelé à mieux considérer « la première et la deuxième ligne de la crise sanitaire » (voir dans Management & RSE : « Le travail à l’épreuve du coronavirus : 4 lignes de front », février 2021). Non seulement elle n’a pas voté la loi immigration, mais sensible aux besoins en main d’œuvre de plusieurs branches professionnelles, elle plaidait en faveur d’une régularisation de travailleurs sans-papiers. Elle regrettait publiquement que la majorité centriste ait abdiqué devant Les Républicains sur cette question.

Elle s’est aussi montrée hostile à la réforme de l’assurance-chômage. Dans une tribune intitulée « Se cantonner à une diminution de la durée d’indemnisation de l’assurance-chômage passerait à côté d’une très grande partie du problème » (Le Monde, 14 décembre 2023), elle récuse le simplisme de la réforme proposée et met l’accent sur les autres freins au retour à l’emploi : conditions de travail, manque de formation professionnelle, discriminations à l’embauche. Elle persiste et signe lorsqu’elle affirme durant son discours de passation de pouvoirs que « la réforme de l’assurance chômage n’est pas une urgence ».

Comme le relève le quotidien La Tribune, « il s’agit d’une véritable rupture avec la position du gouvernement précédent. Gabriel Attal, à Matignon, comme Bruno Le Maire à Bercy, n’avaient de cesse, avant la dissolution, de marteler que le durcissement des droits des demandeurs d’emploi devait se faire sans attendre » (Fanny Guinochet, « Retraites, assurance chômage : Astrid Panosyan-Bouvet veut être une ministre plus sociale », La Tribune, 24 septembre 2024). Gabriel Attal, désormais président du groupe parlementaire Ensemble pour la République (EPR), tient toujours autant à sa réforme, telle qu’elle était initialement conçue, qui devait entrer en vigueur le 1er décembre 2024, avant d’être reculée au soir du premier tour des élections législatives.

Durant son mandat de députée, elle n’a pas hésité à affirmer ses convictions, à rebours de la culture de bon nombre de « macronistes godillots ». « En 2022, pendant l’examen du projet de réforme de l’assurance chômage, Astrid Panosyan-Bouvet, alors députée Renaissance de Paris, a écopé d’un rappel à l’ordre de la part de la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, pour avoir qualifié de « xénophobe » le parti de Marine Le Pen. Des propos qu’elle a confirmés par la suite et qui lui ont valu le soutien de nombreux députés macronistes et de gauche » (« Astrid Panosyan-Bouvet : la ministre a du Travail », Décideurs, 30 septembre 2024).

Elle n’esquive pas le débat et la confrontation avec les autres bords, comme en témoigne la vivacité de ses interventions publiques et notamment la conversation avec François Ruffin, député La France Insoumise de la Somme, animée par Bruno Palier à Sciences Po en octobre 2023, à l’occasion de la sortie du livre « « Que sait-on du travail ? », dont j’ai dit dans Metis tout le bien que j’en pense (voir dans Metis : « Que sait-on du travail ? Une boîte à outil pour agir », novembre 2023 ).

Elle n’a pas approuvé la dissolution, « qui devait être un moment de ‘respiration’ et de ‘clarification’ démocratique, [mais] a été avant tout, pour beaucoup, un moment d’angoisse » (TM). La tête du chef de l’État a d’ailleurs disparu de ses affiches lors de la campagne législative de juin-juillet. Au lendemain des législatives, elle appelle dans une tribune du Monde publiée début juillet, une « grande coalition entre ceux qui partagent des valeurs démocrates, républicaines et pro-européennes ». Elle considère que « le NFP est très loin d’une majorité absolue » mais aussi que : « une coalition Ensemble-LR n’est pas suffisante non plus », si bien que « la seule solution efficace est viable » est cette grande coalition. Ce constat résonne avec d’autant plus de force aujourd’hui que c’est bien cette coalition Ensemble-LR, insuffisante donc, qui soutient le gouvernement de Michel Barnier.

Elle revient dans son discours de passation de pouvoirs sur le changement de posture rendu indispensable par la coalition : « Je veux aussi incarner un changement de méthode, à l’image des propos du Premier Ministre. Comme il l’a souligné lors de sa prise de fonction, ‘personne n’a le monopole des bonnes idées’. J’ajouterais : personne n’a le pouvoir de relever seul les défis que je viens d’évoquer. La réussite viendra de l’engagement de tous et de la volonté de chacun de trouver un chemin commun. En Scandinave que je suis par mes origines, je sais que le compromis n’est pas la compromission » (DP).

Quels infléchissements veut-elle apporter à la charge de ministre du Travail et de l’Emploi ? Deux changements se détachent de son discours de passation de pouvoirs. D’abord la notion d’impact – et c’est bien la première fois que j’entends ce terme, fortement teinté de RSE, dans la bouche d’un ministre : « Trop souvent, les ministres sont évalués à l’aune d’une énième augmentation de crédits ou d’une loi qui porte leurs noms. Les temps changent et doivent être aujourd’hui à la capacité d’impact et à l’excellence dans l’exécution des politiques publiques ».

Ensuite le temps long, car toucher au travail, c’est modeler de la pâte humaine : « Ce ministère ne doit pas être seulement celui des urgences et des crises. Il doit aussi être celui de l’anticipation et des sujets au temps long, comme l’adaptation des métiers à l’intelligence artificielle ou à la transition écologique, la montée en gamme de notre économie vers la réindustrialisation ou vers le numérique, mais aussi les enjeux de productivité comme l’a souligné le rapport Draghi ».

Et finalement, on peut relever qu’il en faut, des convictions (et peut-être même du toupet !), pour se trouver à l’aise dans ce gouvernement, elle qui se définit comme « sociale-démocrate et libérale » (L1). Un gouvernement dont le casting parachève l’évolution progressive du « macronisme » vers la droite : « ce sont désormais les ministres issus des rangs de la gauche macroniste que l’on recherche désespérément – à l’exception d’Agnès Pannier-Runacher et d’Astrid Panosyan-Bouvet, » comme le relève Thierry Pech, directeur général de Terra Nova (« Un gouvernement en territoire inconnu » , La Grande conversation, septembre 2024).

Derrière la tyrannie de l’emploi, il faut toujours chercher la vitalité du travail

« Depuis sept ans, les gouvernements se sont beaucoup concentrés sur le plein-emploi. C’était indispensable et les efforts entrepris ont commencé à payer, » dit-elle dans son discours de passation de pouvoirs. « C’était essentiel tant le chômage de masse a rongé la société française depuis la fin des Trente Glorieuses » (TF2). Les effets délétères d’un chômage de masse prolongé et de conditions de travail dégradées se combinent pour provoquer la situation singulière de la France, confrontée à la peur du déclassement et au pessimisme (voir dans Management & RSE : « Soutenabilité du travail et opportunités d’emploi : la position singulière de la France en Europe », août 2023).

Deux points d’attention sont clairement énoncés, face à la stratégie du plein emploi.

Tout d’abord, la lutte pour le plein emploi est loin d’être terminée. « En plus de l’attractivité des métiers, nous devons aussi lever les freins à l’accès au travail et aux mobilités professionnelles. Je veux parler ici d’apprentissage et de formation continue, de lutte contre les discriminations, d’égalité professionnelle et d’inclusion des travailleurs en situation de handicap » (DP). Et les solutions simplistes n’y viendront pas à bout. Ah oui, au fait : « Peu de chômeurs le sont de leur plein gré, » écrit-elle dans une tribune (TF).

Ensuite, le plein emploi ne suffit pas si on ne s’intéresse pas tout autant au travail. C’est vrai sur le plan politique : « le plein-emploi n’a pas empêché certains pays européens – Autriche, Norvège, Suède – de basculer vers des coalitions gouvernementales incluant l’extrême droite. Il ne saurait constituer à lui seul un projet de société, car il ne répond pas aux attentes de nos concitoyens quant au travail » (TF2). C’est vrai aussi sur le plan social : « le plein emploi ne doit pas être la seule priorité. C’est aussi ce que nous ont dit clairement les Français. Le plein emploi n’est pas le travail. Il ne dit rien de sa réalité individuelle et subjective. Le travail, c’est un lieu de construction de l’estime de soi et du lien social. C’est le moyen d’une vie qui doit être digne et décente » (DP).

Un retour du dialogue social ? Chiche !

On en a tellement entendu… des promesses et des fermes résolutions de quitter la posture jupitérienne, qu’on a du mal à les croire encore… Membre de la commission des Affaires sociales de l’Assemblée, la nouvelle ministre est connue des leaders syndicaux qui ont souvent échangé avec elle. En novembre 2023, elle appelait à « renouer avec les syndicats, avec les corps intermédiaires, » estimant que la macronie n’avait pas été « au rendez-vous sur la question du renouvellement de la promesse démocratique et de l’exercice du pouvoir » (« Astrid Panosyan-Bouvet, une macroniste à la fibre sociale au Travail », Challenges, 21 septembre 2024).

Donnons-lui le bénéfice non pas du doute, mais de son désir de renouer le dialogue avec les partenaires sociaux et plus largement, les corps intermédiaires : « Je crois en la démocratie sociale et en la légitimité de la société civile et des partenaires sociaux, organisations syndicales comme patronales. (…) Les liens se sont parfois distendus ces dernières années. Je m’emploierai à les restaurer et à les consolider » (DP). « Liens distendus », que voilà un joli euphémisme : syndicats et patronat s’accordent pour déplorer des atteintes au paritarisme et le manque de considération des gouvernements successifs d’Emmanuel Macron à leur égard.

Après tout, elle a souligné dans ce même discours, ses origines scandinaves (ascendances norvégiennes par sa mère), haut lieu de la négociation sociale en Europe ! Et j’entends des chefs d’entreprise et des syndicalistes favorablement étonnés par sa démarche d’aller-vers : « tiens ! une ministre qui au lieu de nous convoquer rue de Grenelle, vient nous voir chez nous… ».

C’est aussi le sens des réalités qui la motive à mobiliser le dialogue social. Pour elle, « adhérents » et « militants » des organisations syndicales comme patronales « ont des choses à dire de la réalité de notre pays et du monde du travail. Ils ont un rôle prépondérant à jouer face aux défis qui se posent à nous » (DP).

En effet, elle va sur le terrain, sur les lieux de conflit, et pas seulement lorsque les pneus brûlent dans la cour, à l’ouverture du JT de 20 heures. En décembre 2022, elle est allée soutenir des auxiliaires de vie en grève à Caen, employées par Domidom, une filiale du groupe Orpea spécialisée dans l’aide à domicile [NdA : depuis, Orpea s’est re-nommée Emeis]. « On était en plein hiver, il faisait froid, nous n’avions plus de salaires et nous étions en survêtement sur notre piquet de grève. Nous avons été surprises d’avoir le soutien d’une députée, » raconte Séverine, la porte-parole des grévistes. « Cela a été une super rencontre. Astrid, c’est une éponge : elle a absorbé tout ce qu’on lui a dit et compris nos souffrances, nos problèmes. Sa présence a légitimé nos revendications et nous a donné de la force » (F1).

Le député de La France Insoumise François Ruffin était aussi à leurs côtés. Une alliance inattendue s’est créée entre les deux élus. Ensemble, ils ont appuyé les grévistes lors de la négociation avec Orpea, au siège de Puteaux. Après 45 jours de grève, les employées ont finalement obtenu gain de cause. Les deux députés ont déposé une demande de mission d’information sur les aidants familiaux. Ces deux-là se reverront. Ils ont des choses à échanger.

Et du côté du Medef ? On ne va quand même pas pousser le bouchon jusqu’à faire preuve d’esprit d’innovation plus qu’il ne convient. Astrid Panosyan-Bouvet a exprimé son désaccord sur la réforme de l’assurance chômage prévue par Gabriel Attal ? Très bien, le Medef joue la carte Barnier ! « Je ne crois pas me tromper en disant que ce que déclare une personne, en l’occurrence Astrid Panosyan-Bouvet quand elle était députée, n’est pas forcément ce qu’elle dira et fera en tant que ministre », a fait remarquer le président du Medef, Patrick Martin, dans un entretien publié le 23 septembre 2024 par Le Parisien/Aujourd’hui en France. « Si elle a accepté de rentrer dans ce gouvernement, c’est qu’elle est alignée avec ce que veut le Premier ministre, » estime le dirigeant patronal (MI).

Une semaine plus tard, lors de son discours de politique générale du 1er octobre, Michel Barnier actait implicitement l’abandon de la réforme Attal, en demandant aux organisations syndicales et patronales de « négocier dès les prochaines semaines à propos du système d’indemnisation du chômage ». Le Medef a joué la carte Barnier mais celui-ci a répondu avec la carte Panosyan !

Le test de l’écoute des organisations syndicales va s’ouvrir très vite sur un second chantier, le débat sur la réforme des retraites. A cette étape, il est heureux de constater que le gouvernement réintègre le travail dans le débat, là où le gouvernement d’Edouard Philippe l’avait soigneusement évacué. Dans un entretien sur France 2 dimanche 22 septembre, Michel Barnier a jugé « qu’il y a beaucoup de progrès possibles sur la prise en compte de la pénibilité, des mères de famille, des carrières longues ». Le 6 septembre, le nouveau Premier ministre s’était déjà déclaré favorable à l’ouverture d’un « débat sur l’amélioration de cette loi pour les personnes les plus fragiles ». Promettant d’y associer « les partenaires sociaux », le Premier ministre avait cependant prévenu : « On ne va pas tout remettre en cause » (MI). Le débat sur les retraites va reprendre à l’Assemblée nationale le 31 octobre lors de l’examen de la proposition de loi d’abrogation de la réforme présentée par le groupe RN.

Le travail comme effort et pénibilité : le rapport instrumental

Le travail présente trois facettes, comme l’ont montré les travaux de Simone Weil et Hannah Arendt (voir dans Management & RSE le Triangle du Travail dans « Les Assises du Travail : vers une refondation du rapport au travail », février 2023). La première est celle de l’effort, de la pénibilité, du « tu gagneras ton pain à la sueur de ton front ». C’est le rapport instrumental au travail.

Comme son Premier ministre Michel Barnier, Astrid Panosyan-Bouvet s’est engagée à poursuivre la réforme des retraites. Soucieuse de garantir la pérennité financière du système, elle reconnaît que des efforts sont nécessaires pour rendre cette réforme « plus soutenable pour tous ». Oui : pour tous ! « Travailler deux ans de plus dans un pays où, passé 55 ans, on a le sentiment qu’on n’a plus tout à fait sa place dans le monde du travail ou, quand le métier que l’on exerce n’est plus tenable – car oui il y a des métiers qui ne sont pas tenables toute une vie – peut apparaître comme très anxiogène » (DP).

Dans une tribune sur l’emploi de seniors (TF), elle rappelle les obstacles que sont « l’âgisme, de loin la première discrimination à l’embauche » et « les inaptitudes physiques (…), qui concernent plus de 30% des ouvriers peu qualifiés et 20% des aides à domicile de plus de 50 ans ». Dans son compte-rendu des débats au sein du Club Landoy, elle ajoute : « Près d’un tiers [du déficit de la France en matière de taux d’activité des seniors] est dû au manque de formation professionnelle et à l’obsolescence des compétences », d’où une exigence : « Travailler plus longtemps commence plus tôt ».

D’où aussi l’importance de trois facteurs : « la prévention de l’usure professionnelle, une amélioration de la formation professionnelle et la lutte contre les discriminations sont nécessaires, » auxquelles elle ajoute : la « possibilité de la reconversion en milieu de carrière est probablement la solution la plus prometteuse ». Pour cela, il faut changer notre comptage de la pénibilité en introduisant une notion de « présomption d’usure professionnelle » associée à un « droit à la reconversion » pour les métiers les plus pénibles qu’il est irraisonnable d’exercer trop longtemps, « fusionner les comptes (CPF, C2P, CET…) pour permettre une utilisation individuelle simplifiée en milieu de carrière, simplifier les dispositifs de reconversions collectives, introduire une visite médicale plus tôt que 45 ans et accompagnée d’un bilan de compétences pour les métiers les plus pénibles à nouveau, ou encore accélérer sur la mise en place du grand service public de la VAE » (Landoy).

L’anxiété des travailleurs âgés, qui redoutent de ne pouvoir « tenir » jusqu’à leur retraite « traduit la spécificité très française d’une relation complexe au travail. Contrairement au monde anglo-saxon, où la relation professionnelle reste avant tout contractuelle, le travail est vécu chez nous comme une ‘logique d’honneur’ et de fort investissement personnel, tel que le souligne le chercheur Philippe d’Iribarne. A la faveur de l’intensification des rythmes de travail, de l’individualisation des rapports professionnels et de la transformation du tissu économique qui a accéléré la fin des collectifs de la grande usine fordiste, le travail est devenu, pour de nombreux concitoyens, le long purgatoire de ce ‘bonheur différé’ qu’est la retraite, selon la formule de l’historien Jean-François Sirinelli (« La sortie précoce des seniors du marché du travail n’est pas une fatalité », tribune dans Le Monde, 21 janvier 2023).

On retiendra aussi son attention à la problématique des accidents du travail, plus aigüe en France qu’ailleurs. « Je pense à Fabienne et Laurent, Caroline, Véronique et Laurent, du Collectif Familles : Stop à la mort au travail, dont les enfants sont morts au travail » (DP).

Les chantiers qu’elle a lancés au sein de son groupe « Travail en Commun ! » lui ont permis d’aiguiser son regard sur les mutations du monde du travail : « Depuis quarante ans, nous avons perdu la moitié de nos emplois industriels. Nos nouveaux ouvriers sont caristes, transporteurs, caissiers ou aides-soignants… Ils ont souvent été la première et la deuxième ligne de la crise sanitaire. Dans ce glissement, les gouvernements n’ont pas suffisamment appréhendé les nouvelles pénibilités du monde des services » (TF2). En particulier, la ministre considère que la formation professionnelle doit être adaptée aux réalités d’un marché du travail en constante évolution, avec l’accélération de la transition numérique et écologique.

Le travail comme facteur d’émancipation et d’insertion : le rapport social

Le travail n’est pas que pénibilité, à l’inverse de ce que voudraient nous faire croire les tenants de la légende du tripalium (voir dans Metis « L’atelier du tripalium, non, travail ne vient pas de torture », septembre 2024). Le travail est aussi un facteur d’émancipation et d’insertion dans la société.

Dans un autre papier, j’ai essayé de montrer que l’émancipation par le travail a constitué une thématique puissante dans le jeu disruptif d’Emmanuel Macron lors de sa campagne de 2017. Pour des raisons diverses, cette thématique n’a pas été réactualisée par la suite, ni dans l’action gouvernementale du premier quinquennat, ni dans la campagne de 2022 et les législatives de 2024 (voir dans Management & RSE « Le travail et l’entreprise, enjeux du duel des Présidentielles 2022 », avril 2022 ). Emmanuel Macron a changé de pied. Mais pas Astrid Panosyan-Bouvet, restée fidèle aux racines du « macronisme ».

De ce point de vue, je suis d’accord avec le paradoxe soulevé par Thomas Engrand dans Le Figaro : « Il y a quelque chose d’ironique à voir celle qui est peut-être la plus pure incarnation du macronisme originel arriver aux responsabilités au moment même où ce dernier entame son déclin » (« Astrid Panosyan-Bouvet, une ministre du Travail concernée », Le Figaro, 23 septembre 2023).

« C’est par le travail qu’on peut renouer avec la promesse républicaine : quand on travaille et qu’on respecte la règle commune, on doit pouvoir se construire une vie meilleure pour soi et ses enfants, » (DP) affirme la nouvelle ministre du Travail. « J’entends ce ressentiment et ces doutes autour du travail qui ne paie pas assez, de l’accès au logement qui devient très compliqué, de la qualité et de l’accès des services publics. C’est la promesse républicaine en somme qu’il nous faut réparer » (Débat lors de C Politique sur France 5, « Les classes moyennes sont-elles en train de craquer ? », 1er octobre 2023). On entend ici des accents oubliés, ceux de la promesse républicaine, du refus de « l’assignation à résidence », que le « macronisme officiel » ne met plus en avant depuis longtemps.

Le travail est ainsi au cœur de la société, de ce qui la fait tenir ensemble. « Il y va aussi d’un projet de société où chacun a sa place à tous les âges de la vie et où l’avenir n’est pas confisqué par l’angoisse du déclassement » (TF). C’est aussi le moyen de concrétiser la promesse initiale du « macronisme », qui semble bien éloignée aujourd’hui, de tout faire pour empêcher l’arrivée au pouvoir de Marine Le Pen : « Ne laissons pas le sentiment légitime de déclassement individuel et d’impuissance collective perdurer, au seul bénéfice du RN » (TF2).

Pour cela, il faut s’occuper du travail, des contingences du travail quotidien, qui parfois bloque l’insertion sociale. « Transport, gardes d’enfants, logement… ce sont des enjeux du quotidien et des sujets de préoccupations majeurs en particulier pour toutes les femmes qui élèvent seules leurs enfants – très majoritairement des femmes exerçant des métiers que l’on dit essentiels. Ce ministère, riche d’une grande histoire, ne pourra lever seuls ces freins périphériques à l’emploi. J’inscrirai donc mon action dans une démarche résolument interministérielle » (DP).

Elle est sans doute la seule dans les équipes des derniers gouvernements, à parler des « invisibles », ces travailleurs de l’ombre, qui ont permis au pays de tenir debout pendant les confinements et à qui Emmanuel Macron avait adressé des promesses de reconnaissance vites tombées dans les oubliettes ministérielles. « Je pense à Séverine et Angelica, aides à domicile à Caen, à Juliette, à Orvault, qui ne réussissent pas à vivre dignement de leur métier qu’elles adorent alors même que sans elles et toutes leurs collègues, ce sont des familles entières qui ne tiendraient pas debout » (DP).

Il faut donc s’attaquer au problème des bas salaires. « D’abord, le travail doit payer. Je l’ai déjà dit : le SMIC peut être un salaire d’entrée dans la vie active mais ne peut pas rester un salaire à vie. Il faut regarder la question des bas salaires » (DP). Dans sa tribune du Monde (TM), elle affirme qu’il faut traiter « en priorité le pouvoir d’achat par le travail qui paye sans mettre en péril les entreprises ».

Les obstacles ne manquent pas. « Le problème des bas salaires est qu’ils s’assimilent à un ‘plancher collant’ – d’après les termes du cercle de réflexion Terra Nova en 2022 –, où les travailleurs se retrouvent coincés pendant des années, voire des décennies. La réalité est surtout que le ‘smic à vie’ va à l’encontre des valeurs d’effort, de mérite et de reconnaissance si essentielles à notre contrat social et républicain. C’est alors une machine à alimenter le ressentiment et le vote pour l’extrême droite » (« La question des bas salaires va bien au-delà des rémunérations », Tribune dans Le Monde du 5 septembre 2023). « Les salariés à revenus modestes sont coincés : les hausses successives du smic et les effets de seuil des exonérations de charges patronales ont peu à peu tassé le bas des grilles salariales » (TF2).

Mais des solutions existent. « Questionnons la pertinence d’exonérations de cotisations patronales sur certains salaires, tel que le suggère le Conseil d’analyse économique. Ouvrons le débat sur la conditionnalité à la performance sociale et environnementale des aides publiques aux entreprises. Comme suggéré par le rapport Erhel, l’État pourrait soutenir plus activement les revalorisations salariales par les branches professionnelles, par exemple en favorisant dans les appels d’offres publics les entreprises rémunérant dignement leurs salariés plutôt que les moins disantes sur le prix » (TF2).

Il faut aussi poursuivre et concrétiser les expérimentations en cours dans plusieurs départements, visant à aider les bénéficiaires du Revenu de solidarité active (RSA) à revenir vers le travail. « Nous devons poursuivre les efforts de la réforme de France Travail ou de l’accompagnement des bénéficiaires du RSA. Et, sur cette dernière question, je me réjouis d’y œuvrer sans attendre avec toi, cher Paul Christophe [ministre des Solidarités, de l’Autonomie et de l’Égalité entre les femmes et les hommes] » (DP).

Comme on l’a vu plus haut, il faut aussi persister dans la réforme de l’indemnisation du chômage… mais sans se tromper de combat et en se tenant à distance des idées trop simples. « Notre système d’indemnisation du chômage n’est pas plus généreux que celui de nos voisins, car il faut rappeler que dans les pays où la durée d’indemnisation est plus faible, le taux de remplacement est plus élevé et l’accompagnement au retour à l’emploi plus efficace » (TF).

Oui, le travail est ce qui nous accroche à la société, ce qui nous donne notre place et crée des solidarités professionnelles et collectives. Un ministre du travail est celui, celle, qui met du lien entre les acteurs sociaux. « Je veux être, vous l’aurez compris, la ministre de ceux qui travaillent, de ceux qui veulent travailler et de de ceux qui créent du travail » (DP).

Le travail comme œuvre : le rapport expressif

Le travail n’est pas qu’un gagne-pain (rapport instrumental) ou qu’un facteur d’émancipation (rapport social), il est aussi une activité dans laquelle les humains mettent en jeu leur subjectivité, leur envie de faire et de contribuer. Le travail est une réalisation de soi. C’est le rapport expressif, ce qu’Hannah Arendt appelle l’œuvre. C’est sur cet aspect que la ministre (si je peux me permettre…) doit progresser. Malgré l’ampleur des sources mobilisées, je n’ai pas pu identifier une seule prise de position de sa part sur cette thématique essentielle, mais, il est vrai, un peu éloignée de la zone de compétence traditionnelle de l’Etat jacobin.

Après tout, il y a de bonnes dispositions. Si j’en crois ce que me disent ses amis, c’est par la confrontation concrète avec la matière travail qu’elle est venue à s’intéresser au sujet. D’abord à l’occasion de difficultés en matière de risques psychosociaux chez Unibail Rodamco, qui ont ouvert des réflexions sur la souffrance au travail. Puis, lors de la maladie de son mari, le politologue Laurent Bouvet, ancien militant socialiste, grand défenseur de la laïcité et cofondateur en 2016 du Printemps républicain, atteint de la maladie de Charcot diagnostiquée à l’été 2019, qui l’emportera en décembre 2021, à 53 ans. Ces épreuves vécues, notamment les deux dernières années de son mari, pris en charge en soins palliatifs, et qu’elle a accompagné jusqu’au bout, lui ont fait connaître charnellement le travail du personnel soignant, si impliqué et peu reconnu, qu’il s’agisse de la machinerie hospitalière ou du travail à domicile, ou encore de l’aidance.

Peut-être le lien avec le travail provient-il de plus loin, comme souvent de l’éducation. Elle se confie à Libération : « Pour mes parents, l’école et le travail étaient vecteurs d’intégration et d’ascension sociale. (…) Je connais les valeurs du travail et de l’argent » (L1). Ses parents ? Un père ingénieur arménien d’Istanbul, une mère norvégienne originaire d’une bourgade au sud d’Oslo.

Des épreuves de la fin de vie de son mari, vient son intérêt sincère pour le travail des invisibles, ceux que les Américains appellent « les essentiels ». « La question des vulnérabilités doit revenir au premier plan », défend-elle devant le Figaro (F1). Cette attention aux plus fragiles fonde son engagement politique : « Pendant les débats à l’Assemblée nationale, plusieurs choses m’ont rappelé pourquoi je n’étais pas LR, comme la proposition de supprimer une prime de rentrée pour les bénéficiaires de minima sociaux » (L1).

Et si les difficultés s’accumulent, raison de plus pour se concentrer sur l’essentiel : « les services publics, l’éducation, un travail qui redonne du sens et soutenable tout au long de la vie ». Au sein de la commission des affaires sociales, elle a pris à bras-le-corps les sujets de l’accompagnement des personnes âgées, handicapées, des 10 millions d’aidants qui prennent soin d’un proche, et de la fin de vie. Elle fait de cette attitude une éthique de vie : « La manière dont on écoute et on s’adresse aux vulnérables dit beaucoup de nous-mêmes comme d’une société » (F1).

Conclusion

Après sept années de réformes centrées sur l’emploi, les Français sont dans l’attente d’une politique du travail, un thème trop longtemps passé sous silence. Pour aborder ces rivages, l’Etat doit changer de posture. Autant les politiques de l’emploi sont verticales et descendantes, autant la politique du travail doit s’enraciner sur le terrain, dans les activités de travail, avant d’irriguer les organisations. La nouvelle ministre est prête à ce changement de posture : « l’État renouvelé, moins centré sur la réparation a posteriori par les subsides de la solidarité nationale que sur la mise en place a priori d’un environnement économique et social propice au travail digne et productif » (TF2).

Dans son discours de politique générale (1er octobre), le premier Ministre Michel Barnier a promis « une double exigence » (réduction de la dette publique et écologique), « une méthode » (« écoute, respect, dialogue ») et « cinq chantiers prioritaires » (pouvoir d’achat, services publics, sécurité, immigration, fraternité). Dans chacun de ces compartiments de l’action publique, une politique du travail serait à même d’apporter une contribution majeure. Et cela sans exploser les budgets, ce qui par temps de disette, est un atout certain, surtout dans un ministère qui, selon les lettres plafonds, a d’ores et déjà perdu 3 milliards d’euros de budget pour 2025…

Que peut faire l’Etat dans le domaine du travail ? Astrid Panosyan-Bouvet sait où il faut chercher, elle qui affirmait en février 2023 : « Les Assises du travail, qui nourriront le futur projet de loi France travail, sont une première étape » (TF2). Les Assises se sont tenues, même si leur verticalité a en partie obéré leur potentiel créatif. Elles ont donné lieu à des propositions concrètes, pertinentes et formalisées, que ses prédécesseurs se sont employés (avec une efficacité certaine) à enfouir à bonne profondeur (voir dans Management & RSE : « La crise du travail est une crise de la régulation », mars 2023). Déterrer ces propositions pour en faire l’ossature d’une politique du travail serait une belle manière de « Re-considérer le travail » (voir le rapport des garants des Assises du travail « Assises du travail, Re-considérer le travail », Conseil national de la refondation, avril 2023).

Pour aller plus loin

(DP) Discours prononcé par Astrid Panosyan-Bouvet, ministre du Travail et de l’Emploi, lors de la cérémonie de passation de pouvoirs du 23 septembre 2024

(TM) « Astrid Panosyan-Bouvet, députée Renaissance : La seule solution efficace et viable est une grande coalition entre ceux qui partagent des valeurs démocrates, républicaines et pro-européennes », Tribune d’Astrid Panosyan-Bouvet, députée (Renaissance) de Paris, Le Monde, 9 juillet 2024

(TF) « Les mesures que le gouvernement devrait défendre pour favoriser l’emploi des seniors », Tribune par Astrid Panosyan-Bouvet, Dominique Potier et Stéphane Viry, Le Figaro, 28 mars 2024

(TF2) « Astrid Panosyan-Bouvet : Penser enfin la question du travail », Tribune dans Le Figaro, 23 février 2023

(Landoy) « Débat au Club Landoy – L’emploi des seniors », 24 janvier 2024

(F1) « Astrid Panosyan- Bouvet ou la force de la vulnérabilité », Le Figaro, 30 Juin 2023

(L1) Virginie Bloch-Lainé, « Astrid Panosyan-Bouvet, (re)naissante », Libération, 25 août 2022

(MI) « Assurance-chômage, réforme des retraites : que va faire la nouvelle ministre du Travail ? », Merci pour l’Info, 24 septembre 2024

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J’aime le débat, la délibération informée, folâtrer sur « la toile », lire et apprécier la vie.

J’ai effectué la plus grande partie de mon parcours professionnel dans le Conseil et le marketing de solutions de haute technologie en France et aux États-Unis. J’ai notamment été directeur du marketing d’Oracle Europe et Vice-Président Europe de BroadVision. J’ai rejoint le Groupe Alpha en 2003 et j’ai intégré son Comité Exécutif tout en assumant la direction générale de sa filiale la plus importante (600 consultants) de 2007 à 2011. Depuis 2012, j’exerce mes activités de conseil dans le domaine de la responsabilité sociétale des entreprises (RSE) au sein du cabinet que j’ai créé, Management & RSE. Je suis aussi administrateur du think tank Terra Nova dont j’anime le pôle Entreprise, Travail & Emploi. Je fais partie du corps enseignant du Master Ressources Humaines & Responsabilité Sociale de l’Entreprise de l’IAE de Paris, au sein de l’Université Paris 1 Sorbonne et je dirige l'Executive Master Trajectoires Dirigeants de Sciences Po Paris.