Rasa est une jeune suédoise énergique. Comme le footballeur star du PSG, Zlatan Ibrahimovic, elle est née pas très loin de Malmö de parents musulmans venus de l'ex-Yougoslavie et comme lui (jusqu'à ses 17 ans si on en croit sa biographie) elle ne va jamais dans la ville pourtant proche. Mais la comparaison s'arrête là.
Parue le 16 mai dernier dans de nombreux quotidiens européens dont Le Monde, la tribune « Travail. Démocratiser. Démarchandiser. Dépolluer » avait reçu alors le soutien de plus de 3 000 chercheurs de plus de 650 universités sur les 5 continents. Parce qu’elle envisage le monde « d’après » en tenant résolument ensemble politique, économie et écologie, parce qu’elle pose le gouvernement d’entreprise comme un enjeu crucial, Metis a voulu en savoir plus auprès d’Isabelle Ferreras, l’une de ses trois initiatrices avec Julie Battilana (Harvard) et Dominique Méda (Dauphine).
A l'instar de ces livres du Moyen-âge dont il fallait faire parallèlement une lecture exotérique et ésotérique pour en saisir toute la force, le nouveau livre de David Graeber, Bullshit Jobs, recèle un secret derrière cette dénonciation des « boulots à la con » : une vision du travail propre à l'individu contemporain. En lisant ce livre, Denis Maillard fait un point très actuel sur les exigences contradictoires du travail et de ceux qui travaillent.
A Paris, les grilles du Jardin du Luxembourg accueillent l’exposition ÊtreS au Travail, en l’honneur du centenaire de l’OIT. Il s’agit d’un éventail très riche de 80 photos, prises par 34 photographes contemporains de l’agence Magnum ou indépendants. Elles nous dévoilent le travail moderne dans toute sa diversité et sous toutes les latitudes — 23 pays et 4 continents représentés, 38 secteurs d’activité et 57 métiers mis en avant. Ces photos, ces instantanés d’existence, sont devant les grilles : elles libèrent notre étonnement.
Gilles-Laurent Rayssac et Martin Richer sont les co-auteurs, avec Danielle Kaisergruber, d'un rapport de Terra Nova intitulé « Délibérer en politique, participer au travail : répondre à la crise démocratique » (26 février 2019) sur lequel l'amphi-débat, co-organisé par l'UODC et Metis Europe, se basera.
« Tu fais quoi comme travail ? »« Je suis entre-deux. »Entre un job et un autre dans le meilleur des cas. Entre une formation et un emploi à trouver (ce serait bien s'il pouvait correspondre à cette formation un peu pointue que j'ai suivie durant trois mois). Au chômage. Au chômage et avec un petit boulot à côté (on appelle ça « activité réduite » et ce système s'est massivement développé depuis qu'il a été créé par accord entre les partenaires sociaux). À la charge de mon mec. À la charge de ma copine.
L'époque aime les grandes oppositions binaires, fondement facile d'une rhétorique médiatique envahissante. Il en va ainsi de la fracture territoriale : la France des villes qui va bien et la France des champs qui souffre. Manque de pot : c'est au cœur de nombreuses villes et dans les proches banlieues des métropoles que se concentre le plus de pauvreté. C'est qu'en fait l'opposition entre villes et campagnes qui a structuré le débat d'une partie du 20e siècle - souvenons-nous, Paris Et le désert français de Jean-Michel Gravier en 1947 - n'est plus de mise.
Lorsqu'ils parlent de leur travail, les cadres en viennent vite à évoquer leurs responsabilités vis-à-vis d'autres acteurs, collègues, subalternes ou supérieurs dans la hiérarchie. Ils sont pris dans l'écheveau des relations sociales du service et de l'entreprise, pour le meilleur et pour le pire. Les statistiques ou les définitions conceptuelles sur leur fonction ou leur statut peinent à saisir le travail réel, l'engagement subjectif dans cette activité de tissage. Les « récits de travail » nous en rapprochent. Comment les cadres vivent-ils leur position singulière ? Comment s'en débrouillent-ils ? Les extraits réunis par Patrice Bride de la Coopérative Dire le Travail témoignent d'une grande diversité.
Parce qu'en quelques mois ils n'ont sans doute pas beaucoup changé leur définition du bonheur, Metis vous invite à lire de nouveau ce papier qui raconte les résultats d'une enquête adressée aux jeunes.Lundi 8 décembre c'était « le Grand oral du bonheur » aux Grands Voisins, à Paris. Y était réunie une bonne centaine de jeunes (par jeunes, entendez 18-35 ans). Chacun avait, comme plus de 50 000 de leurs pairs, répondu entre septembre et octobre 2016 à une enquête en ligne d'un genre nouveau : « Que du bonheur - l'enquête qui te donne la parole ». L'idée de l'association Génération Cobayes et de son partenaire Domplus était de sonder cette génération, connaître ses aspirations et sa définition du bonheur et ainsi ouvrir le dialogue avec les décideurs politiques, bien souvent dans l'incapacité de la comprendre.
Jean-Louis Dayan analyse pour Metis la place des seniors dans le marché du travail en France. Grace à eux, les taux d'activité remontent. Mais à quel prix ? La transition emploi-retraite reste pour beaucoup peu sécurisée.
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