National-social : la dangereuse construction d’une crédibilité 

Qui se propose de passer de 500 000 à 700 000 apprentis au bout d'un quinquennat ? Qui veut assurer une « formation de qualité sur les savoirs de base » afin de lutter contre l'illettrisme ? Le Front National français qui vient de franchir une nouvelle et inquiétante étape dans son enracinement électoral. Qui veut développer l'apprentissage comme alternative à l'enseignement supérieur et travailler à la qualification des tuteurs ? L'UKIP britannique, qui se propose aussi de réduire l'échec scolaire de 50% ! Ce ne sont bien sûr que des extraits mais les programmes socio-économiques de ces partis recèlent des dispositions qui les rendent audibles voire crédibles, tant sur certains points ils empruntent à leurs adversaires ! Comment réagir alors que les élections récentes ou à venir dans de nombreux pays européens ont fait ou devraient faire la part belle à la droite de la droite ?

Que dire ? Que faire ?

Les scores aux dernières européennes, du FN en France, de l'UKIP au Royaume Uni, de la NVA en Flandres, du Parti du peuple au Danemark sans parler du Jobbik hongrois, des « vrais Finlandais » et autres, étaient attendus. Ils ont été hélas confirmés. Absence de projet et de vision, discrédit des élites politiques, économiques ou sociales, construction européenne à la dérive, peur et rejet de l'autre, corruption endémique et j'en passe : à Metis, nous n'avons cessé d'alerter sur ces signaux qui se sont multipliés puis ont fini par se cristalliser autour d'une offre politique délétère mais qu'il serait fou de traiter à la légère. Et l'affliction, pas plus que des manifestations contre le FN ou autres vaines dénonciations ne sauraient tenir lieu de ripostes appropriées.