Royaume-Uni : les congés comme alternative au licenciement
publié le 2009-07-13

Chômage partiel, année sabbatique, congé sans solde, baisse de salaire. Le Royaume-Uni expérimente les alternatives au licenciement. Une grande première !
L’organisation d’employeurs CBI (Confederation of British Industry – Confédération Britannique de l’Industrie a publié un rapport proposant des alternatives aux licenciements. Elle fait appel au gouvernement pour mettre en place un schéma alternatif précis (Alternative to Redundancy – ATR). Il permettrait de libérer le salarié pendant six mois, avec en contrepartie une indemnité correspondant au double de l’indemnité chômage (Job seekers allowance) financée à 50-50 par l’Etat et l’employeur. Pendant la période ATR le salarié aurait la possibilité de chercher un autre travail et l’employeur pourrait le réintégrer à la fin de la période ATR ou plus tôt si les affaires reprennent. S’il n’est pas réintégré, le salarié conserve ses droits liés au licenciement. Pour la CBI, ce schéma permettrait de retenir les compétences tout en donnant plus de garanties au salarié. Le TUC (Confédération des syndicats britanniques) ne soutient pas cette proposition, argumentant qu’il est préférable de maintenir les gens au travail ou en formation, même sous forme de CDD. Les syndicats britanniques font campagne pour des revenus compensatoires comparables au reste de l’Europe.
Le rapport du CBI suit également les propositions de British Telecom d’offrir aux salariés une réduction de salaire de 75% en échange d’une année sabbatique, le reste du salaire étant payé en avance. BT qui emploie 100 000 salariés et a subi une perte de 1,3 milliards de livres (1,5 milliard d’Euros) au premier trimestre 2009, a également proposé une prime de £1000 (1 150€) pour encourager les salariés à se mettre à temps partiel et laisser aux parents l’opportunité de travailler aux horaires scolaires. Le secrétaire général adjoint du syndicat des travailleurs de la Communication (Communication Workers Union) estime que le « congé sabbatique empêcherait des licenciements obligatoires. Les personnes concernées pourrait en profiter pour voyager, étudier ou faire d’autres activités, notamment passer du temps avec leurs enfants pendant les vacances scolaires, sachant qu’ils ont un emploi vers lequel retourner à la rentrée ».
De son côté, British Airways déclare que sur ses 40 000 salariés plus de 1 000 ont volontairement accepté de passer à temps partiel ou de prendre un congé sans solde d’un mois à un an dans le cadre du plan de réduction des coûts. L’entreprise a enregistré une perte record de 401 million £ (461 M€) et cherche à réduire ses effectifs de 3 700 équivalents temps plein cette année. L’entreprise va même plus loin en suggérant à son personnel de suivre l’exemple de son PDG de travailler bénévolement pendant un mois, la réduction de salaire étant étalée sur trois à six mois. Les syndicats, en colère, se sont insurgés. Avec 62 000£ (73 000€) de revenu mensuel le PDG pouvait se permettre un mois de bénévolat, alors que leurs membres eux ne le peuvent pas. Un responsable national du syndicat GMB déclarait « Tant que les cadres de British Airways n’accepteront pas de changements durables de leurs rémunérations et primes, il me semble difficile que les salariés considèrent sérieusement leur propositions ».
Lire aussi :
Le rapport CBI (en anglais)
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