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Serge Volkoff, directeur du Centre d’Etudes de l’emploi, envisage la question de l’emploi des seniors sous l’angle des conditions du travail et distingue trois type de pénibilité

 

penibilite

Dans le débat social en France la question du travail des seniors s’est invitée sous l’égide du débat sur la pénibilité. Le terme recouvre des situations très diverses, car il existe grosso modo trois pénibilités expliquait Serge Volkoff lors d’une intervention au Ministère du Travail dans le cadre du mercredi des retraites organisé par M. Eric Woerth.

 

A l’évidence, il s’agit d’abord de parcours professionnels qui peuvent nuire à la santé de certains salariés, qui sont pris en compte dans le calcul de la retraite. « L’effet probabiliste de certains métiers est bien établi » insiste Serge Volkoff. Il concerne l’exposition à des toxines cancérogènes, l’effet du travail de nuit sur l’appareil cardio-vasculaire, les très grands efforts physiques (qui n’ont pas d’effet sur l’espérance de vie, mais sur l’état de santé au grand âge). Cette forme de pénibilité est inscrite dans la négociation, dont le raisonnement est si le travail paie la retraite, le principe d’égalité doit compenser les effets néfastes du travail sur la santé. Il serait légitime d’élargir le dispositif amiante à ces métiers. Cette pénibilité laisse deux autres pénibilités dans l’ombre.

 

D’une part la pénibilité due à l’état de santé. Certains ont eu des accidents, des cancers, en ont gardé des séquelles, ils sont en difficulté dans leur travail, ou sont dans un état de fatigue général. Quels sont les dispositifs : l’arrêt maladie, l’invalidité. Cette sphère de pénibilité est difficile à évaluer. Une étude récente estime que 11% des quinquas auraient pu arrêter de travailler pour inaptitude. Quelles pourraient être les mesures pour endiguer cette pénibilité : l’aménagement de poste, la reconversion par la formation (or les quinquas ont très peu de possibilité de formation).

 

D’autre part, on néglige la forme de pénibilité la plus répandue : lorsque les relations de travail ne sont pas bonnes. Une réorganisation qui s’est mal passée, un travail ennuyeux, un salarié qui déplore que le métier qui lui plaisait a changé. Dans ces cas-là, l’entreprise a tendance à traiter ces salariés en retraite anticipée. Or il est question des conditions de travail et de travail tout au long de la vie.

Les mesures institutionnelles ne sont pas les plus adaptées pour déclencher des comportements vertueux de la part des chefs d‘entreprises. La promotion de la vie professionnelle tout au long de la vie devrait se faire au niveau local. Il existe un plan d’Action concerté depuis 2006 en France, en relation avec le ministère du travail qui soutient des initiatives locales.

 

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