par Publico et AFP
Ce 22 mars, c’est grève générale au Portugal. La Confédération générale des travailleurs portugais (CGTP) a appelé à manifester contre les mesures de rigueur adoptées par le gouvernement de centre droit de Pedro Passos Coelho. Il s’agit de « la huitième grève depuis le 25 avril 2011 », précise le journal, mais, cette fois, la CGTP s’est lancée seule dans la bataille.
L’UGT, proche du Parti socialiste, n’y participe pas. La CGTP s’oppose notamment à la réforme du Code du travail négociée par le gouvernement et acceptée par l’UGT. La CGTP l’a catégoriquement rejetée qualifiant de « retour au féodalisme » l’assouplissement du marché du travail en matière d’horaires et de licenciements et la suppression de jours fériés et de jours de congés que le gouvernement de centre-droit veut promouvoir.
Troisième pays de la zone euro, après la Grèce et l’Irlande, à obtenir une assistance financière, le Portugal a reçu en mai 2011 de l’UE et du FMI un prêt de 78 milliards d’euros en échange d’un plan de reformes, marqué par des mesures de rigueur sans précédent.
Divers analystes doutaient toutefois que la CGTP puisse gagner le pari de la mobilisation. « Statistiquement l’adhésion aux grèves en temps de crise est réduite car les gens savent qu’elle n’aura pas d’effet », estimait le politologue Antonio Costa Pinto. Les analystes relevaient également que la contestation des mesures d’austerité n’a jamais eu au Portugal l’ampleur qu’elle a connu dans d’autres pays européens, en Grèce en particulier.
Le mouvement ne devait pas affecter outre mesure les transports aériens mais de nombreux services publics -écoles, hôpitaux, tribunaux, administrations, postes, bibliothèques, musées, ramassage des ordures ménagères- pouvaient être perturbés.
Les mesures d’austérité du gouvernement ont provoqué un ralentissement de l’économie portugaise qui, selon des prévisions officielles, devrait, cette année, se contracter de plus de 3% tandis que le taux de chômage devrait s’établir à 14,5%.
Ces mauvaises prévisions ont alimenté des craintes selon lesquelles le Portugal pourrait avoir besoin d’une aide supplémentaire, d’autant que les milieux financiers doutent qu’il puisse, comme il en a l’intention, revenir sur les marchés privés de la dette en septembre 2013.
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