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Aegon, compagnie d’assurance néerlandaise, vient d’achever sa première grande enquête internationale sur la retraite. Son objectif : comprendre l’évolution des représentations et des attentes des futurs retraités. 9000 personnes ont été interrogées en Allemagne, Espagne, France, Hongrie, Pays-Bas, Pologne, Suède, Royaume Uni et Etats-Unis. Principaux enseignements.

 

Le pessimisme des futurs retraités se généralise
71% des futurs retraités estiment que leur situation sera moins bonne que celle des retraités actuels. Leurs principales préoccupations : le niveau de leur pension et l’âge de leur départ.

 

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Les Hongrois, suivis des Français et des Allemands sont les plus pessimistes, les Américains les plus optimistes. En moyenne, les femmes (73, 9%) sont plus pessimistes que les hommes (68,7%), le fait qu’elles touchent des retraites inférieures d’un bon tiers à celle des hommes, n’y est sans doute pas étranger, mais l’écart se resserre.

Pour Aegon, « ce pessimisme s’accompagne d’une prise de conscience, celle de la responsabilité individuelle dans la constitution de revenus suffisants ». Plus de 70% des personnes interrogées estiment qu’elles sont personnellement responsables de l’épargne qu’elles doivent assembler pour assurer leur retraite, mais elles ne sont que 15% à penser qu’elles arriveront à atteindre le niveau de revenu souhaité.

Si une majorité de salariés compte sur les régimes publics ou sur les entreprises pour leur assurer une pension suffisante, ils sont en même temps inquiets ou sceptiques. 74% pensent que le revenu provenant des régimes publics baissera du fait de la réduction des dépenses publiques, 54% estiment vraisemblable que les pensions versées par leurs employeurs seront réduites et 62% considèrent que leur épargne personnelle s’est amenuisée du fait de la crise financière.

 

Les futurs retraités résistent à un recul de l’âge de départ à la retraite
Partout, les pouvoirs publics actionnent le levier du recul de l’âge de départ pour assurer un équilibre des régimes de retraite. Or, 47% des enquêtés se prononcent contre ce recul, même si l’espérance de vie s’accroît. On constate néanmoins de grandes disparités sur cette question. 65% des Hongrois s’opposent à un recul de l’âge de départ, 61% des Polonais, 50% des Allemands mais seulement 37% des Français, 36% des Britanniques, 34% des Néerlandais et 32% des Américains.
Les réponses des différents nationaux à cette question renvoient aux réformes dores et déjà adoptées par leurs différents gouvernements dont, par exemple, les dispositions sur l’âge légal de départ : 67 ou 68 ans à moyen ou long terme dans une majorité de pays enquêtés, 62 ans en France et 65 ans en Hongrie.

 

Oui à une réforme du financement des régimes publics de retraite
9 personnes sur 10 estiment nécessaire une réforme des régimes publics de retraite mais pas n’importe laquelle.
Pour réduire les déficits des régimes publics de retraite, plus des deux tiers des personnes interrogées se prononcent en faveur d’une augmentation des prélèvements. 42% opteraient pour une solution panachée d’augmentation des prélèvements et de réduction des pensions, 27% privilégieraient la seule augmentation des prélèvements.

 

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Une participation équilibrée des pouvoirs publics, entreprises et salariés au financement des pensions
Le rôle des pouvoirs publics dans l’allocation de pensions est très majoritairement privilégié (79%). Mais, la plupart des enquêtés, 73%, pensent également qu’une approche équilibrée des sources de financement est nécessaire, pouvoirs publics, entreprises et salariés ayant un rôle équivalent.

 

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La retraite progressive se substitue à la retraite couperet
La retraite couperet, moment où le salarié arrête totalement de travailler et accède à temps plein à la retraite, est une formule qui appartient de plus en plus au passé. Prendre sa retraite est envisagé comme une phase de transition comportant d’une manière ou d’une autre une activité à temps partiel. Alors que 54% des retraités actuels sont passés directement de la vie active à la retraite inactive, 60% des salariés s’attendent à connaître une phase d’activité partielle. Les salariés américains sont en pointe sur le sujet, ils ne sont que 18% à envisager de s’arrêter totalement de travailler avant de bénéficier d’une retraite à temps plein alors que les Français sont à l’inverse les plus favorables à une cessation totale d’activité (45%).

 

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L’enquête Aegon confirme néanmoins que les salariés tiennent à profiter de leur retraite. Voyager est une aspiration commune et prioritaire quelque soit le pays concerné avec un score de 68%. Les Polonais recueillent le score le plus élevé (78%), (un sixième d’entre eux souhaite d’ailleurs prendre sa retraite à l’étranger), pour 31% des Suédois et 21% des Britanniques.

Aegon souligne que les représentations de la retraite changent très rapidement, la crise n’a fait qu’accélérer cette tendance. Pour Aegon, une vie active plus longue et une phase d’activité partielle pourraient aider à combler les diminutions de revenus et contribuer à maintenir du lien social. Les « entrepreneurs gris » devraient augmenter car bon nombre d’entre eux imaginent combiner nouvelle activité économique, voyages et loisirs pendant leur retraite.

Pour en savoir plus

Enquête Aegon The changing face of retirement

Enquête Aegon retraite monographie France

 

 

 

 

 

 

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