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par C E Triomphe avec Huffington Post, Libération

Depuis août 2012, Brittni Nicole Colleps, enseignante d’anglais dans un lycée du Texas et âgée de 28 ans, mariée et mère de trois enfants purge une peine de prison ferme de cinq ans. Pour quel motif ? Pour avoir eu, à son domicile, des relations sexuelles consentantes avec cinq de ses étudiants âgés de plus de 18 ans.

 

puritanisme

La voilà donc derrière les barreaux, du fait d’une décision de la justice texane, pour une histoire de mœurs qui, en Europe et à ce jour, n’en serait pas une. Il ne s’agit donc pas d’un viol sur mineur, mais il faut savoir que la loi texane interdit à tout enseignant d’avoir des relations sexuelles avec ses élèves, quel que soit leur âge. En conséquence, cette enseignante, se retrouve derrière les barreaux.

 

L’acte de Brittni Colleps et la sanction qui en découle posent maintes questions : d’une part, il n’y a eu aucune violence et la relation s’est déroulée entre adultes. En outre, trois des présumées «victimes» ont affirmé durant le procès qu’elles ne se considéraient pas comme telles, et qu’elles ne souhaitaient pas que leur ex-professeure soit emprisonnée. Par ailleurs, ce type de «délit» n’existe plus depuis longtemps dans la plupart des pays développés et, last but not least, on est en droit de s’interroger sur la proportionnalité entre sanction infligée et gravité de l’acte, si tant est que celui-ci soit délictuel.

Cette décision de justice montre l’impact que la religion exerce toujours sur la morale sexuelle dans un pays, qui, parallèlement, abrite la principale industrie mondiale de matériaux pornographiques en tous genres. Elle s’inscrit aussi dans un contexte où les politiciens locaux souhaitaient faire un exemple auprès de leur électorat conservateur, les crimes sexuels étant «vendeurs».

 

L’Europe est-elle à l’abri d’une telle dérive ? Pour l’instant oui, mais au train où vont les choses… une affaire comme celle-ci ne peut pas être catégoriquement exclue : il en va ainsi des codes de conduite de certaines entreprises multinationales, aujourd’hui très proches de la philosophie texane en termes d’interdiction comme de sanctions.

 

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