par Albane Flamant
Depuis leur apparition, les machines ont toujours soulevé bien des interrogations. Que ce soit dans les œuvres de fiction (Les Temps Modernes ou encore Dune) ou dans le monde académique (John Maynard Keynes formula vers le milieu du XXème siècle le concept de « chômage technologique »), les auteurs ont été nombreux à prédire notre dépendance croissante à des robots plus ou moins intelligents. En 2014, deux professeurs d’Oxford décrivaient la possible informatisation de 47% des métiers du marché du travail américain dans les vingt ans à venir. Metis vous invite à aller y voir…
Carl Frey et Michael Osborne, les auteurs de « The Future of Employment : How susceptible are jobs to computerisation », ont un objectif ambitieux : déterminer le nombre d’emplois qui pourraient être affectés par l’innovation robotique dans l’espoir de fournir des pistes pour réinventer le système éducatif américain. 47% des métiers pourraient être informatisés, ce qui met en question l’avenir des emplois peu qualifiés. Plus un environnement de travail est organisé, avec des paramètres constants (répartition de l’espace, température, types d’objets présents, etc.), plus il se prête à être informatisé. C’est le cas par exemple des usines et des entrepôts. Comme le soulignent les auteurs, les créateurs de nouvelles machines réinventent et simplifient parfois la façon d’accomplir ces métiers. A l’inverse, des métiers tels que technicien de surface ou puéricultrice, qui s’exercent à l’intérieur de domiciles particuliers composés d’objets et d’espace changeants, et qui demandent des interactions humaines, restent pour l’instant inaccessible à des remplaçants mécaniques.
Osborne et Frey ont aussi remarqué l’apparition progressive de robots dotés d’une certaine capacité de jugement qui leur donnera à terme accès à des rôles tels qu’arbitres sportifs ou même techniciens juridiques. Le secteur des services (tout particulièrement les métiers de bureau et tout ce qui touche à la logistique et à la production) pourrait donc lui aussi être partiellement informatisé dans les années à venir. Inquiétant, puisque c’est ce secteur qui a généré le plus d’emplois aux Etats-Unis au cours des dernières décennies. Cependant, les robots restent incapables d’accomplir des tâches demandant des compétences créatives et sociales poussées. Ce qui limite l’impact de cette automatisation sur par exemple les métiers du commerce, de l’éducation, des arts, des média, qui comprennent tous des éléments d’interactions sociales et de développement d’idées originales.
Metis vous invite à consulter cet article interpellant sur le futur du travail dans les pays développés.
Références
Frey, Carl & Michael Osborne. « The Future of Employment : How Susceptible Are Jobs to Computerisation? » September 17, 2013.
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