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Redonner du sens au travail, une aspiration révolutionnaire — À propos du livre de Thomas Coutrot et Coralie Perez
Pandémie, dérèglement climatique, épuisement des ressources : autant de crises grosses de dangers, mais qui ont au moins cette vertu de rendre brusquement aigus et palpables des problèmes qui sans elles resteraient la préoccupation de quelques penseurs, groupements et lanceurs d’alerte, condamnés à prêcher dans le désert du déni collectif. Ainsi en va-t-il du travail : les alertes n’ont pas manqué sur ses dérèglements, mais il aura fallu la pandémie pour que la « Grande démission » donne à la question son ampleur et son urgence. C’est tout l’intérêt du livre, Redonner du sens au travail, que publient Thomas Coutrot et Coralie Perez que de s’en saisir.
Pour un travail social indiscipliné
Le livre de Jean-Louis Laville et Anne Salmon, Pour Un travail social indiscipliné. Participation des citoyens et révolution des savoirs, est composé de deux parties titrées respectivement « Agir sur les publics » et « Agir avec les publics ». C’est un livre engagé qui ne se contente pas de décrire deux options possibles, ad libitum.
Le care : en 1974 déjà ! A propos du livre de Madeleine Riffaud, Les linges de la nuit
En 1974, Madeleine Riffaud se glissait dans la peau d'un agent hospitalier. Dans Les Linges de la nuit, elle faisait le récit de cette immersion incognito. Cinquante ans après, le livre est réédité chez Michel Lafon.
Les paroles de plainte au travail
Que faire des paroles de plainte ? Sont-elles le signe avéré d’une propension à honorer notre réputation de vivre dans un pays d’éternels râleurs, peuplé de salariés jamais contents et, qui feraient mieux d’aller « voir comment ça se passe ailleurs », ou au contraire, un signal qui doit nous alerter sur la souffrance de celui qui s’exprime et nous contraindre à lui répondre en urgence ? Sont-elles rituelles ou une incitation à agir ?
Dossier « Les travailleurs du quotidien » : quelques lectures et films
Dans le Parlement des invisibles, Pierre Rosanvallon rappelle le rôle des grands romans du XIXe siècle : « Balzac, Hugo, Flaubert ou Zola, pour ne mentionner que les géants, ont mêlé l’exploration de l’intime et la saisie du collectif, dépassé l’opposition entre le registre de la fiction et celui de la pensée ». La collection Raconter la vie, maintenant arrêtée, avait l’ambition, non seulement de raconter les vies ordinaires, mais aussi, grâce à ça, d’ouvrir la voie « à la définition de nouvelles catégories d’analyse permettant de mieux saisir les problèmes et les potentialités de la société ».
Le vigile et la société de consommation – À propos du livre de Gauz : « Debout payé »
Paru en 2014, le livre de Gauz porte la mention « roman ». Comme de nombreux écrits et récits d’aujourd’hui, il raconte la vie, plus exactement la vie des agents de sécurité ou vigiles, ceux qui travaillent « debout » juste pour être payés. Et tout ce qui se passe à côté, comme une sorte de docu-fiction, car « debout payé » on observe le monde, les boutiques, la consommation et la ville.