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Déception chez Uni-Europa France. Son directeur, Oliver Röthig considère que les décisions du sommet européen ont manqué l’essentiel : responsabiliser les acteurs de la finance, du guichetier à l’actionnaire.

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Le 19 juin dernier, les chefs d’Etat et de gouvernements européens se sont mis d’accord pour renforcer la régulation financière. Le compromis prévoit la mise en place de trois nouvelles autorités de supervision au niveau européen pour contrôler les marchés financiers : les banques, les assurances et les agences de notation.

« A notre avis, la régulation ne va pas assez loin, estime Oliver Röthig. Il faut plus de transparence. Une régulation n’a de sens que si on éradique aussi la chambre noire, qui camoufle certains processus décisionnels. Il ne devrait plus être possible d’opérer via d’autres entreprises, par exemple via des intermédiaires, si ceux-ci n’apparaissent pas sur le bilan. Réguler ne se limite pas à contrôler ces résultats et bilans. Il aurait fallu associer les salariés des groupes financiers et des assurances. Leur permettre d’offrir à leurs clients des produits plus responsables. »

Bien conseiller : un devoir ?

Principal regret d’Uni-Europa Finance justement : les salariés du secteur financier ne sont pas au cœur du renouveau du secteur. Cette garantie compromet la sécurité des clients. UNI réclamait des garanties pour que les consommateurs aient accès à des conseils appropriés, et pour que les employés de la finance aient le droit de leur donner de ces conseils (« customers have the right to good advice, finance workers have the right to give good advice »).

La section européenne d’UNI a pourtant participé aux échanges entre les organisations internationales et européennes (FMI, Programme de Stabilité, Parlement et Commission européenne). « Le dialogue est permanent, explique Oliver Röthig. Au niveau des entreprises, certaines ont compris qu’elles agissaient dans leur intérêt. En France, dans les pays du Benelux et en Scandinavie, les salariés du secteur sont plutôt bien informés. En Allemagne et au Royaume-Uni, certains employeurs renâclent plutôt à observer ces recommandations. »

Enfin, la régulation a manqué de s’attacher aux fonds spéculatifs, fonds souverains et aux sociétés de capital-investissement, qui devraient également être assujettis aux mêmes règles de transparence que les banques et les compagnies d’assurance, comme l’indique une résolution mise en ligne sur le site d’UNI.

Repère :

Uni Global union, (UNI) est la confédération syndicale internationale des services. Elle regroupe 900 syndicats et 20 millions de salariés.

Voir aussi :

Observatoire de la crise financière : en anglaisen français

Danielle Kaisergruber : Services financiers : ce que change la crise (1),                                           Services financiers : les nouveaux modèles (2)

 

 

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