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par Alejandro Cercas

Alejandro Cercas, eurodéputé socialiste espagnol au Parlement européen depuis 1999, membre de la Commission parlementaire de l’emploi et des affaires sociales fait le point sur l’actualité européenne

parlement

On va enfin pouvoir à commencer à travailler sérieusement selon de nouvelles règles. Il y a maintenant 90% de chances que le Traité de Lisbonne entre en vigueur. Même s’il n’est pas parfait, c’est une perspective réjouissante. Cela va enfin clore la discussion politique qui nous a pris tant d’énergie ces dix dernières années. Finies les discussions dans les couloirs du Conseil qui mélangeaient la fin (l’approfondissement de l’Union) et les moyens (l’adoption du Traité). Les résultats du referendum irlandais sont si bons qu’ils ont beaucoup affaibli la position tchèque et ceux qui la partagent comme les conservateurs britanniques. Il n’est pas pensable que les Tchèques persistent à faire obstruction. Imaginez-vous, qu’un président aille contre l’avis de 500 millions d’Européens !

 

 

La crise économique et sociale est maintenant la préoccupation première des Européens. Ils ont besoin qu’il y ait une cohérence entre ce que leurs responsables politiques disent et ce qu’ils font. Il faut donc rétablir les économies européennes, mais on ne peut pas régler la question économique en laissant se déliter la cohésion sociale. C’est pourquoi j’ai posé le 8 octobre dernier une question ouverte à la Commission européenne sur l’application des aides financières dans les Etats-membres, je pense qu’on devrait les dispenser sous garantie d’application sociale.

 

Le principe des questions ouvertes agace la Commission, pas seulement les commissaires, mais tous les fonctionnaires qui sont derrière. Ils sont très jaloux de préserver leurs relations privilégiées avec les Etats-membre, sans que le Parlement interfère. Le Conseil et la Commission ont tendance à penser surtout à la diplomatie et oublient la dimension du débat politique. Une des fonctions du Parlement est justement de veiller au respect des acquis communautaires et à la préservation des modèles sociaux.

 

Nous attendons à présent la nouvelle Commission pour observer de près les programmes des nouveaux commissaires. Nous n’avons encore aucun nom. Chaque commissaire passe devant la commission parlementaire qui correspond à son portefeuille. Pour l’emploi et les affaires sociales, comme pour les autres, le candidat est entendu longuement. Il doit présenter son programme et répondre à nos questions.

 

Personnellement, j’attends un engagement clair et net du nouveau commissaire à l’emploi sur la dimension citoyenne et sociale de l’Europe. L’Union n’est pas qu’un marché unique. Même si la gauche européenne est affaiblie, nous disposons d’une marge de liberté sur ce qui va se décider lors de la seconde moitié de novembre, au plus tard début décembre lors de la présentation des nouveaux commissaires.

 

 

Le parcours d’Alejandro Cercas 

Né en 1949

Maîtrise de droit (1974). Conseiller juridique auprès d’une compagnie d’assurances (1974). Conseiller juridique auprès du Service de vulgarisation agricole (1975). Fonctionnaire du corps technique supérieur de la Sécurité sociale (1977-1982). Fonctionnaire détaché (depuis 1982).

Membre du bureau des Jeunesses socialistes (1974-1977). Membre du comité fédéral du PSOE (1979-2000). Secrétaire de district du bureau du PSOE (1984-1996).

Député de Madrid au Congrès des députés (1982-1989); député de Cáceres au Congrès des députés (1989-1999); président de la commission de la politique sociale et de l’emploi du Congrès des députés (1982-1986); porte-parole pour les affaires sociales (1986-1999).

Député au Parlement européen (depuis 1999).

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