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par Public Sénat

Les dépenses de l’Etat seront gelées « en valeur », c’est-à-dire qu’elles ne prendront plus en compte l’inflation. Autrement dit, elles baisseront. Luc Chatel assure que tous les Français seraient concernés par la politique de lutte contre le déficit public.

 

Après la Grèce, la rigueur arrive-t-elle en France ? Le (gros) mot n’est pas lâché, mais ça commence à y ressembler sérieusement. A l’issue d’un séminaire gouvernemental consacré à la lutte contre le déficit public, François Fillon a annoncé un gel des dépenses pour les trois années à venir : « Pour les 3 années à venir, il a confirmé que les dépenses de l’Etat, hors charges d’intérêt de la dette et hors dépenses de pensions, seront gelées en valeur », indique le communiqué publié par Matignon. Précédemment, les dépenses de l’Etat n’augmentaient pas plus que l’inflation chaque année. Pour ce qui est de 2010, François Fillon a demandé aux ministres « de veiller à ce que la dépense soit strictement tenue au niveau prévu par la loi de finances votée par le Parlement ».

 

Les dépenses d’intervention qui regroupent essentiellement des aides économiques (à la construction de logements…), des aides à l’emploi (contrats aidés,…) et des aides sociales (aide au logement, allocation adulte handicapé…) seront soumis à « un réexamen », avertit aussi le Premier ministre. Le porte-parole du gouvernement Luc Chatel a lui assuré à l’issue du séminaire que tous les Français seraient concernés par la politique de lutte contre le déficit public, excluant cependant une politique de rigueur avec une « augmentation massive des impôts ». A la question de savoir si tous les Français vont être touchés dans cette politique de lutte contre les déficits, Luc Chatel a répondu : « Bien sûr, il y a un caractère d’exemplarité. Il faut que tous les Français soient touchés. Ca a été évoqué à plusieurs reprises au cours du séminaire » de préparation du budget triennal 2011-2013. Le porte-parole, qui est aussi ministre de l’Education, a toutefois repoussé l’idée d’une politique de rigueur.

 

« Nous préférons à la rigueur qui a tendance à asphyxier l’économie une politique budgétaire sérieuse et qui prenne en compte la réalité de la situation actuelle », a-t-il dit, évoquant la poursuite du non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux, « la réduction des dépenses de fonctionnement de l’Etat et un travail en profondeur sur les niches fiscales ». François Fillon a en effet dit la veille sur TF1 que le gouvernement compte réaliser « en deux ans cinq milliards euros d’économies sur les niches fiscales ». Philippe Marini (UMP), rapporteur général de la commission des Finances au Sénat, a estimé pour sa part qu’il « faudra faire des économies dans tous les secteurs » dans le prochain budget de la France. Il doit être reçu par le premier ministre ce jeudi à 18 heures.

 

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