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par Hélène Zwick

Quelle est la situation actuelle des marchés du travail ? Le projet de rapport de la Commission sur l’emploi présente un diagnostic sur l’évolution structurelle des marchés du travail réaliste, mais préoccupant. Hélène Zwick, chargée de recherche à Confrontations Europe, dissèque les objectifs de la Stratégie UE2020 dans un article publié sur Fenêtre sur l’Europe. Extraits.

 

emploi

Réaliste, mais préoccupant : le taux de chômage de l’UE-27 stagne à 9,6 % depuis presque une année, l’emploi reprend une dynamique positive pour la première fois depuis deux ans néanmoins timide (+ 0,2%), le chômage de long terme est en hausse, l’éloignement structurel du marché du travail de catégories de population (les jeunes, les peu qualifiés, les immigrés) se confirme, l’augmentation de la productivité du travail est faible (+2%, après une période négative de six mois).

 

Deux éléments de constat émergent de ce projet de rapport : l’articulation formation-emploi d’une part et le débat sur la productivité du travail d’autre part. Concernant le triptyque formation-emploi-production, la crise a confirmé l’insuffisante adéquation entre offre et demande de compétences sur les marchés du travail nationaux. La Commission se veut néanmoins prudente en annonçant timidement l’existence éventuelle d’une « inadéquation entre les qualifications des personnes à la recherche d’un emploi et les compétences requises pour les emplois disponibles » alors que les projections mises en avant dans l’initiative New skills and Jobs en font état de façon criante.

La Commission européenne présente quatre mesures prioritaires.

Il s’agit en premier lieu de rendre les marchés du travail plus attractifs, en passant par une réorientation de la charge fiscale, par les abattements fiscaux et par l’investissement dans les structures de garde d’enfants. A défaut de viser à la requalification des chômeurs, le deuxième élément de réforme des marchés du travail correspond à la réinsertion des chômeurs selon l’approche du « Making Work Pay » qui part du principe selon lequel le fonctionnement des systèmes sociaux peut exercer une influence négative sur le comportement des acteurs du marché du travail.

 

En ce sens, on peut regretter le fait que la Commission se focalise davantage sur la diminution des revenus alternatifs au travail (revenu de remplacement et allocations chômage) que sur une augmentation des revenus nets issus de l’emploi et qu’elle n’évoque aussi pas la dimension requalification des chômeurs.

 

Il s’agit en troisième lieu de réformer les systèmes de retraite, objectif qui s’impose dans un contexte de vieillissement démographique et d’assainissement budgétaire : au programme, avancée de l’âge de départ à la retraite, réduction des systèmes de retraite anticipée, soutien au développement de l’épargne privée complémentaire, réexamen de la directive sur les fonds de pension et présentation des nouvelles mesures dans le cadre du suivi du livre vert sur les retraites. Enfin, il s’agit de poursuivre dans la voie de la conciliation entre la sécurité et la flexibilité. Soigneusement éludé des documents, le principe de flexicurité (qui n’apparait qu’une seule fois dans l’ensemble des textes diffusés) est abordé sous deux angles : d’une part, via les types de contrat de travail proposés (les CDI devraient être davantage utilisés) et d’autre part, via la simplification des systèmes de reconnaissance des qualifications professionnelles, priorité identifiée dans le Single Market Act du Commissaire Barnier et qui nécessitera un engagement fort des Etats pour l’engager.
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Lire l’intégralité de l’article publié sur Fenêtre sur l’Europe

 

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