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par OIT

Selon le rapport du BIT « Tendances mondiales de l’emploi des jeunes 2013 », le chômage des jeunes et les stigmates qu’il entraîne se font particulièrement sentir dans les économies développées et l’Union européenne, au Moyen‐Orient et en Afrique du Nord.

 

chomage

Dans ces trois régions, les taux de chômage des jeunes ont continué de grimper depuis 2008. La hausse du chômage des jeunes a atteint 24,9 pour cent dans les économies développées et l’Union européenne entre 2008 et 2012, et le taux de chômage des jeunes s’élevait à 18,1 pour cent en 2012, un niveau qui est resté constant pendant une décennie. Selon les projections actuelles, le taux de chômage des jeunes dans les économies développées et l’Union européenne ne redescendra pas au‐dessous de 17 pour cent avant 2016.

 

Le redressement de l’économie mondiale a marqué le pas en 2012 et 2013, ce qui a encore aggravé la crise de l’emploi des jeunes et les files d’attente pour les emplois offerts s’allongent de plus en plus pour certains malheureux jeunes demandeurs d’emploi. Elles s’allongent tellement, en fait, que beaucoup de jeunes abandonnent leur recherche d’un emploi. La crise prolongée de l’emploi oblige aussi les jeunes de la génération actuelle à se montrer moins difficiles dans le choix du type d’emploi qu’ils sont prêts à accepter, une tendance qui était déjà évidente avant la crise. Ils sont de plus en plus nombreux à se tourner vers les emplois à temps partiel offerts ou à se retrouver cantonnés dans l’emploi temporaire. La sécurité de l’emploi qui était autrefois la norme pour les générations précédentes – au moins dans les économies avancées – est plus difficile à obtenir pour les jeunes d’aujourd’hui. Avec 73 millions de jeunes au chômage en 2013, le niveau mondial de chômage des jeunes est proche du sommet qu’il avait atteint durant la crise. Parallèlement, l’emploi informel chez les jeunes demeure très répandu et la transition vers le travail décent est lente et difficile.

 

Les coûts économiques et sociaux du chômage, le chômage de longue durée, le découragement et les nombreux emplois de qualité médiocre pour les jeunes continuent d’augmenter et compromettent le potentiel de croissance des économies. L’inadéquation des compétences renforce la crise de l’emploi des jeunes. L’inadéquation des compétences entre l’offre et la demande de main‐d’œuvre sur les marchés du travail des jeunes est devenue une tendance persistante et croissante. La suréducation et la surqualification coexistent avec la sous‐éducation et la sous‐qualification, et de plus en plus avec l’obsolescence des compétences qu’entraîne le chômage de longue durée.
À cause de cette inadéquation, il est plus difficile de trouver des solutions à la crise de l’emploi des jeunes et il faut plus de temps pour les mettre en œuvre. En outre, dans la mesure où les jeunes sont effectivement surqualifiés pour l’emploi qu’ils occupent, la société perd leurs compétences valables ainsi que le gain de croissance de la productivité qu’elle aurait réalisé si ces jeunes avaient été employés à leur niveau de qualification approprié.

Il y a donc un prix à payer pour accéder au marché du travail en période de difficultés économiques. On a beaucoup appris sur les « stigmates » subis en termes de capacité de gain future et de voies d’accès pour la transition vers le marché du travail (BIT, 2010b). Mais les stigmates peut‐être les plus graves concernent la défiance de la jeune génération actuelle à l’égard des systèmes socio‐économiques et politiques. Cette défiance des jeunes s’est en partie exprimée dans les manifestations politiques comme celles qui se sont produites en Grèce et en Espagne pour protester contre les mesures d’austérité.

Lire le rapport du BIT

 

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