5 minutes de lecture

par Blanca Jiménez García

En général plus jeunes que les populations natives, les populations immigrées se trouvent dans une position majeure de risque d’exclusion sociale: elles obtiennent un salaire plus faible, elles ont moins de probabilités de trouver et de garder leur travail que la majorité de la population. Elles doivent faire face à des barrières linguistiques et culturelles, à la difficulté d’obtenir les papiers nécessaires, à des discriminations dans les processus de recrutement et, partant, à des conditions de travail inégales. Telles sont quelques-unes des conclusions du rapport de l’OCDE « Trouver ses marques: Les indicateurs sur l’intégration des immigrés 2012 ».

 

Chômage de longue durée

En moyenne dans l’OCDE entre 2000 et 2010, le taux de chômage de longue durée des immigrés a diminué de 35,8% à 32,1% mais il reste néanmoins plus élevé (+1,8%) que celui des personnes nées dans le pays. Cette différence est d’autant plus marquée que le niveau d’études est élevé. Dans tous les pays, le taux de chômage de longue durée a diminué mais de manière variable. Ainsi les pays où il a le plus diminué sont la Belgique (de 64% à 53,1%) et l’Espagne (de 35,2% à 26,3%) alors qu’ailleurs il a diminué plus faiblement: de 54% à 49% en Allemagne, de 48% à 44% en France, de 41% à 38,4% en Italie et de 28,8% à 27,6% au Royaume-Uni.

 

En ce qui concerne l’éducation, pour tous les pays de ce rapport, les différences de taux de chômage varient avec les niveaux d’études.

D’autre part, deux tendances distinctes se dessinent entre ces pays concernant la différence des taux de chômage. 

  • D’une part, en Italie, Espagne et Royaume-Uni, le taux de chômage des immigrés est moins élevé que celui des personnes nées dans le pays : -5,8% en Espagne, -9,6 % en Italie et -1,2% au Royaume-Uni. Cependant ces pays présentent des caractéristiques propres: l’Espagne a le taux de chômage le plus élevé de l’OCDE et les différences de taux de chômage en Italie commencent à se combler (passant de -21,5% à -9,6% sur 10 ans). 
  • D’autre part, à l’inverse de l’Espagne, de l’Italie et du Royaume-Uni, le taux de chômage de longue durée des immigrés en Allemagne, Belgique, France et Pays-Bas est plus élevé que celui des personnes nées dans le pays: +9,3% en Belgique, +8,3 % en France et + 12 % aux Pays-Bas.

 

Niveaux d’éducation

En moyenne, dans les pays de l’OCDE, 30% de la population est faiblement éduquée et il n’y a pas de grandes différences selon le pays d’origine des personnes. Toutefois, en regardant le niveau d’éducation supérieur, les différences de niveaux d’éducation sont remarquables: les personnes sont plus éduquées (30% atteignent un niveau d’éducation supérieur) que les personnes nées dans le pays (25%).

Si, pour la grande majorité des pays européens, le pourcentage de personnes ayant un faible niveau d’éducation est plus élevé chez les personnes nées à l’étranger que chez les natifs du pays d’accueil (France, 45% contre 30%; Belgique, 42% contre 30%; Pays-Bas, 39% contre 30%; Allemagne, 38% contre 18%), il y a des exceptions. Davantage de personnes ayant un niveau d’éducation faible natives des pays d’accueil (Espagne, 50% contre 48%; Royaume-Uni, 42% contre 28%). Seule l’Italie présente une égalité de pourcentage pour les deux types de populations: 48%.

Pour les personnes ayant atteint un niveau d’éducation important, la part des personnes ayant atteint un niveau d’éducation élevé est plus importante pour les natifs que pour eux nés à l’étranger dans la plupart des pays : Belgique (30% contre 27%), Pays-Bas (29% contre 25%), France (25% contre 23%), Espagne (30% contre 22%), Allemagne (23% contre 18%) et Italie ( 12% contre 10%). Seul le Royaume Uni présente une caractéristique inverse avec des pourcentages plus élevés pour les personnes nées à l’étranger en comparaison des natifs : 45% contre 25%.

 

Travailleurs exerçant une activité faiblement qualifiée

En comparant le pourcentage de travailleurs nés à l’étranger dans l’ensemble des emplois et le pourcentage de ceux présents dans les professions peu qualifiées, la présence des étrangers est en moyenne plus importante dans les emplois peu qualifiés: 22% des étrangers sont dans les emplois peu qualifiés contre 12% pour ce qui concerne l’ensemble des emplois.

Cette différence est plus marquée dans certains pays, comme l’Espagne (39% contre 18%), l’Italie (35% contre 11%), l’Allemagne (30% contre 15%) et les Pays-Bas (22% contre 10%). Elle est du même ordre de grandeur que la moyenne de l’OCDE en France (20% contre 10%) et en Belgique (20% contre 12%). Enfin, le Royaume-Uni est un des seuls pays à avoir un écart inférieur à la moyenne de l’OCDE: 18% contre 12%.

 

Diversité des générations

Les indicateurs d’intégration varient selon les générations d’immigrants: la première génération d’immigrants a un niveau d’éducation inférieur à celui des personnes nées dans le pays tandis que la deuxième génération a réussi à obtenir le même niveau d’éducation. De même, dans la deuxième génération, les immigrants d’origine non-européenne sont désavantagés dans le marché du travail tandis que ceux d’origine européenne ont comblé les différences avec les personnes nées dans le pays. 

 

Accès immédiat à l’emploi

La carte ci-dessous représente les pays où l’accès immédiat à l’emploi est le plus favorable pour les immigrants (couleur rose: Espagne, Portugal, Italie et Suède) et ceux où il est le moins favorable (en bleu, les autres pays). Source: MIPEX

 

 

 

Immediate acces to employment

 

 

Print Friendly, PDF & Email
+ posts