3 minutes de lecture

par Albane Flamant

Quand Airbus avait annoncé en décembre dernier la disparition de plus de 2.000 emplois en Allemagne, les boucliers s’étaient levés à l’unisson. Tom Enders, le président du groupe, a augmenté la pression en annonçant aujourd’hui que si la nouvelle coalition gouvernementale restreignait davantage les exportations d’armes, de nouveaux licenciements devraient être envisagés dans les usines Airbus situées en Allemagne.

« Je suis réellement interpellé par les restrictions croissantes imposées par le gouvernement allemand sur les exportations d’armes, » a indiqué ce lundi le président du groupe Airbus dans une interview à Reuters. « Cela pourrait déclencher des licenciements supplémentaires en Allemagne, au-delà de nos plans de restructuration actuels. Si cela continue, nous devrons même envisager la fermeture de sites entiers ou de chaînes de production. »

Cette déclaration fait suite à une annonce de Sigmar Gabriel, le ministre allemand de l’économie, qui avait prévenu la semaine dernière que le gouvernement se montrerait plus prudent quant aux autorisations d’exportation d’armes.

Les exportations d’armes allemandes avaient en effet augmenté au cours du mandat de la coalition précédente. Les socio-démocrates, qui font maintenant partie du gouvernement, avaient sévèrement critiqué cette augmentation du fait que ces armes serviraient dans des régions potentiellement instables.

Ces licenciements font partie d’une plus large stratégie de restructuration des départements militaire et spatial du groupe Airbus (qui, jusqu’en janvier 2014, était connu sous le nom d’European Aeronautic Defence and Space company – EADS) en réponse à la diminution des budgets nationaux destinés à la défense. La France et l’Espagne avaient également souffert de cette stratégie en décembre dernier, avec des réductions annoncées de 1260 et 557 emplois respectivement.

De nombreux syndicats allemands avaient alors vivement réagi à ces perspectives de licenciement avec des manifestations organisées à travers le pays. IG Metall, qui représente les travailleurs de la métallurgie, s’était d’ailleurs targué d’obtenir des compensations généreuses pour ses membres, sans se soucier du temps qu’ils prendraient à les obtenir.

Print Friendly, PDF & Email
+ posts