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par Mike Ramsey, Barbara Ehrenreich

Les robots potes avec les salariés ? Plutôt contre intuitif non ? Et pourtant… Metis reprend ici une actualité publiée par le site www.prospective.fr

 

Blue RobotIl y a une quarantaine d’années, c’est avec animosité que les employés d’une usine de fabrication de camions de l’Ohio ont vu arriver un robot soudeur. Les ouvriers de la ligne de montage craignaient qu’une vague d’automatisation ne mette leurs emplois en danger.

 

Dans l’atelier de montage de camions, le robot a été d’emblée surnommé : « Scabby » (« le moche »). Quarante ans plus tard, l’attitude des ouvriers envers les robots a changé. Ils admirent, voire respectent ces géants mécaniques et numériques capables d’accomplir le travail de plusieurs personnes. Ils les considérèrent presque comme des collègues, en tout cas comme des membres de l’équipe, plus du tout intimidants. Lors des visites d’usine, on les reprogramme même pour leur faire faire un numéro d’amuseur public.

 

Et on leur donne, un peu partout dans le monde, des surnoms sympathiques : les noms de superhéros de BD sont très en vogue, ou bien des petits noms comme « Mac » et « Whooper », qui mettent bien en évidence leur insertion dans la vie de tous les jours et leur proximité avec leurs « collègues ». Un ingénieur d’une usine de fabrication d’automobile de voitures de courses dit ne pas se lasser de regarder deux super-robots travailler de concert : tandis que « Godzilla » installe le moteur, « T-Rex » installe la suspension arrière.

 

Effectivement, la robotisation a supprimé beaucoup de postes de travail et pas seulement dans les lignes de montage. Des algorithmes sont capables de rédiger des traductions, des textes, des relectures de manuscrit … Cela signifie moins d’emplois … mais pas moins de travail pour les humains. L’ère des robots n’a pas, contrairement à ce qu’on prévoyait dans les années 1950, fait émerger la société du loisir. Sans interlocuteur humain en face d’eux, les consommateurs passent infiniment plus de temps sur leur ordinateur à organiser un voyage ou interroger un service après-vente.

 

Mike Ramsey – The Wall Street Journal – 17 avril 2015
Barbara Ehrenreich – The New York Book Review – 17 mai 2015

 

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