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par La rédaction, Maylis de Kerangal

« Derrière la porte du bloc, l’anesthésiste vérifie la mise en place du matériel destiné à la surveillance de la patiente : pose d’électrodes pour la vigilance cardiaque, pose des cathéters pour lire la tension en continu sur le scope, et cet appareil qui pince le bout des doigts pour surveiller le taux d’oxygène dans le sang. »

 

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 Maylis de Kerangal, Réparer Les vivants, Gallimard, 2014

 

« Derrière la porte du bloc, l’anesthésiste vérifie la mise en place du matériel destiné à la surveillance de la patiente : pose d’électrodes pour la vigilance cardiaque, pose des cathéters pour lire la tension en continu sur le scope, et cet appareil qui pince le bout des doigts pour surveiller le taux d’oxygène dans le sang. Elle installe la perfusion, suspend la poche de liquide translucide, contrôle les fermetures – des gestes simples, modélisés par une expérience de trente ans, parfaitement exécutés -, bien, on va pouvoir y aller, tout le monde est là ?

 

L’avion atterrit au Bourget à minuit cinquante. Le temps se radicalise. Coordination logistique impeccable, une voiture les attend. Celle-là n’est pas un taxi mais une voiture spécialisée dans ce type de mission, et thermiquement réglée – les portières affichent l’inscription : véhicule prioritaire, don d’organe… A hauteur du stade de France, ça bloque. Merde, Viriglio se redresse, immédiatement se contracte. Qu’est-ce qu’ils foutent encore là ? Le chauffeur ne bronche pas. C’est le match, ils ne veulent pas rentrer chez eux. »

 

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