par La rédaction
Comme annoncé dans notre newsletter de la semaine dernière, jeudi 2 février a eu lieu une conférence bien ancrée dans l’actualité politique… et de Metis : « Revenu Universel et/ou centralité du travail ? »
Travail et Politique et Atemis, dans le cadre de leur cycle de conférences consacré à la politique et au travail en cette période de campagne présidentielle, ont organisé ce débat sur la base de la brochure de Metis « Revenu universel : idées et expérimentations en France et dans le monde ». La question à laquelle les trois intervenants – Danielle Kaisergruber pour Metis, Jean-Marie Bergère pour Travail et Politique et Christian du Tertre pour Atemis – ont tâché de répondre était ardue : comment la thèse de la centralité du travail qui associe les processus d’émancipation aux dynamiques de transformation du travail et de l’emploi se conjugue-t-elle avec les perspectives ouvertes par le revenu universel ?
François Hubault, le maître de cérémonie, a ouvert la séance et posé les règles du jeu. « Le rôle du politique c’est de rendre possible ce qui est souhaitable. » Il n’était alors pas question – ou pas temps – de parler financements, applications ou moyens mais bien de désirabilité. Le revenu universel est-il souhaitable ? Le revenu doit-il ou peut-il être décroché du travail, ou en tout cas de l’emploi ?
Danielle Kaisergruber a pris soin de présenter ce qu’est ce revenu universel par ses différentes motivations – des pères fondateurs à l’expérimentation finlandaise visant à simplifier les aides sociales jusqu’à la lutte contre la pauvreté en Inde. Et certaines interrogations soulevées demeureront. Quid de la place des femmes ? À l’image d’autres combinaisons entre une allocation et un emploi, le revenu universel ne risquerait-il pas de devenir une trappe à bad jobs ?
Jean-Marie Bergère a prolongé la réflexion en se centrant sur la démocratie, aujourd’hui mal en point. Le revenu universel serait-il une ressource dans la capacité d’agir des personnes ou un faux semblant qui aggraverait les inégalités ? Il a insisté sur la notion d’universalité comme vecteur pour faire société. Allier inconditionnalité et universalité d’un revenu, avec un plus grand pouvoir de négociation des travailleurs, est peut-être l’ouverture vers une démocratie de participation et non plus d’autorisation.
Enfin, Christian du Tertre, est revenu sur la valeur fondamentale du travail qui est, selon lui, bien trop souvent analysée en termes d’emploi et de revenu. Pourtant, la façon dont on va contribuer à une valeur utile, d’usage ou de service, va donner un sens à ce que l’on fait, un sens à la vie, une reconnaissance sociale.
L’échange s’est ensuite poursuivi avec la salle, une centaine de personnes y ont pris part. Le débat continue.
Pour aller plus loins :
Vous pouvez voir le débat dans son intégralité en suivant ce lien
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