15 minutes de lecture

Créée le 1er janvier 2015, la métropole de Lyon remplace la communauté urbaine et, dans le territoire de celle-ci, le département du Rhône. Elle exerce à la fois les compétences d’un département et celles d’une métropole. C’est un cas unique en France : il est donc particulièrement intéressant, au moment où on reparle de décentralisation, de se pencher sur les possibilités qu’ouvre en matière de travail, d’emploi et d’insertion ce cumul de compétences. On ne sait jamais, cela pourrait donner des idées à d’autres métropoles. 

métropole Lyon

métropole Lyon

Métropole de Lyon et dynamique partenariale

Pour la première fois en mars prochain, des conseillers communautaires vont être élus au suffrage universel direct au sein de circonscriptions ne recouvrant pas, sauf exception, des frontières communales : premier moment d’évaluation, premier vrai moment de construction stratégique.

Qu’en est-il dans le champ de l’emploi, du travail, de la formation et de l’insertion ? Deux documents formalisent les grandes intentions de la métropole dans ces domaines : le schéma métropolitain de l’insertion et le programme de développement économique du Grand Lyon (2015), surtout son volet « une métropole apprenante ». Le premier est issu de la compétence antérieure du département, le second de celle de la communauté urbaine. La lecture de ces deux documents amène à la conclusion qu’on a à faire à une juxtaposition et non à une intégration des préoccupations : objectif social d’un côté, objectif économique de compétitivité de l’autre. La source d’un projet innovant est donc claire : intégrer les deux préoccupations !

Aux domaines du développement économique et de l’insertion à travers le RSA, il faut ajouter ceux des collèges et de l’école élémentaire avec des ouvertures sur l’orientation. Le management des ressources humaines de la métropole comme des organismes publics associés constitue également un levier important d’action et d’innovation dans le champ du travail et de l’emploi.

Pour construire une politique économique et sociale intégrée de la métropole une notion apparaît centrale, celle de qualité du travail : du processus de travail, de son organisation, de son management, et la qualité du produit du travail. Elle génère à la fois la qualité de vie et la satisfaction au travail, la performance et la compétitivité de l’entreprise et donc in fine l’emploi durable, objectif de toute politique économique et sociale territoriale.

Deux axes forts de « dynamique partenariale » nouvelle se dégagent : l’un concerne le développement économique et la formation qui doivent aller ensemble, et l’autre concerne l’insertion sociale et l’emploi qu’il faut traiter de manière concomitante. Dans la construction institutionnelle des concertations entre parties prenantes ces deux axes doivent-ils être radicalement séparés ?

Quatre axes d’innovations pour la métropole

Avoir une approche globale de l’insertion sociale et professionnelle et des acteurs à mobiliser

La prise en charge de l’insertion est aujourd’hui totalement dichotomique : l’insertion sociale prise en charge par les CCAS des communes et les ex « maisons du département » devenues « maisons de la métropole » et l’insertion professionnelle prise en charge par les différents opérateurs du conseil en évolution professionnelle. Or la réalité politique et institutionnelle d’aujourd’hui est le traitement séparé de l’insertion sociale et de l’insertion professionnelle. Cela ne peut pas marcher, l’une ne peut pas aller sans l’autre : on ne peut pas travailler ou se former si par ailleurs on n’a pas les moyens de se loger, de se soigner, de se déplacer… et de se nourrir ! Et cela doit être synchrone. Certes on ne peut pas demander à un accompagnant particulier d’être omniscient, omni compétent et d’avoir personnellement à sa disposition tous les leviers pour répondre aux problèmes spécifiques de la personne accompagnée. C’est le système institutionnel qui doit être pensé et organisé pour mettre en œuvre une insertion globale.

Cela veut dire deux choses au niveau de la métropole :

  • Qu’au niveau politique, celui de la conception de la stratégie et de l’organisation, mais aussi du suivi et de l’évaluation, l’objet est bien le système global.
  • Qu’au niveau de la mise en œuvre, au niveau des agents et des services, chacun connaît suffisamment les missions, les moyens et les compétences des autres pour pouvoir dialoguer et travailler ensemble de manière efficace et transparente pour les bénéficiaires.

Le retour à l’emploi doit-il être l’indicateur unique de réussite ? Cela peut conduire à s’occuper des plus facilement insérables au détriment des autres. On peut pour autant ne pas être totalement convaincu par l’explication liée à un effet d’éviction d’une population par une autre ; ce raisonnement part de l’hypothèse d’un stock donné d’emplois et d’une file d’attente. La réalité socio-économique ne fonctionne pas comme ça.

Faut-il imposer une unicité des pratiques au niveau de la métropole ? Il serait indispensable que le secteur de l’insertion sociale fonctionne avec des processus permettant l’innovation permanente et donc le partage de pratiques à travers des démarches de progrès ; cela suppose du coup l’acceptation d’une variété de pratiques, ce qui n’est pas forcément la culture de l’administration. Sur cette base se ferait la sélection organisée et pas seulement naturelle. Le progrès naît d’un peu de bordel et de beaucoup d’organisation.

Faut-il concentrer les actions d’insertion sur le retour rapide à l’emploi (privilégier l’insertion professionnelle sur l’insertion sociale) ou au contraire mettre en suspens l’objectif de retour à l’emploi pour miser sur l’insertion sociale ? Il n’y a pas de « one best way ». Il y a des cas d’urgence absolue où les problèmes de santé ou de logement doivent primer. Mais dans la grande majorité des cas, l’expérience montre que l’activité, sinon l’emploi, doit primer : le reste va se construire autour ; comment choisir un logement sans connaître un lieu de travail, surtout quand on ne dispose pas d’un moyen de transport ? L’activité est un moyen extrêmement puissant (le seul ?) de resocialisation quand on a perdu tous les autres.

Faut-il attribuer une position stratégique plus substantielle aux grandes associations dans le pilotage et la définition des politiques d’insertion, afin de produire des innovations communes ou leur laisser (sous-entendu seulement) le rôle de mise en œuvre d’innovations définies par la collectivité ? L’innovation sociale naît de la pratique, y compris l’innovation de rupture ; elle ne se conçoit pas en chambre ou en laboratoire. La liberté, l’initiative, les marges de manœuvre en sont des conditions indispensables. Mais les collectivités font également un travail de terrain. La vérité ne semble donc ni qu’elles « s’en remettent au secteur associatif pour faire progresser les politiques d’insertion » ni qu’elles imposent des pratiques issues de leur seule expérience interne ; la co-construction, voilà la bonne démarche. Elle demande bien sûr la mise en place d’une excellente ingénierie de concertation, la création de relations de confiance… les deux exigeant à la tête du service compétent, comme de l’élu en charge, une forte compétence et crédibilité. Bref un expert.

Le Plan d’investissement sur les compétences, le PIC, a certes mis en place des appels d’offre sur l’innovation, avec des innovations comme les comités de sélection composés de bénéficiaires… mais la Région Auvergne Rhône-Alpes a refusé de le signer !

Renforcer la place du travail dans la formation et l’orientation

La formation et l’orientation sont des domaines d’action publique à acteurs multiples dans lesquels les Régions sont censées jouer un rôle essentiel. La loi de septembre 2018 « Pour la liberté de choisir son avenir professionnel » a renforcé leur rôle en matière d’orientation, mais l’a diminué en matière d’apprentissage et de formation des demandeurs d’emploi. L’État et les branches professionnelles ont renforcé le leur dans ces deux derniers domaines. Du coup une collectivité de la taille de la métropole lyonnaise (1,4 millions d’habitants) a les marges de manœuvre, si elle le souhaite, en partenariat avec tous ces acteurs, de jouer un rôle majeur en les faisant travailler en réseau. Si les conditions politiques étaient remplies, elle pourrait constituer un puissant relais de la Région sur un territoire d’une taille et d’une complexité qui rendent difficile une action directe d’une Région de la taille d’AuRA.

Le rôle que depuis de nombreuses années le Grand Lyon, bien avant la création de la métropole, s’est donné en matière de développement économique et sa proximité avec les acteurs économiques devraient faciliter l’instillation de la problématique travail dans ses actions en matière de formation et d’orientation. Elle pourrait se donner le cahier des charges suivant :

  • Faire évoluer l’image de l’alternance, en particulier dans le cadre de l’orientation en provoquant une prise de conscience de tous les acteurs de l’importance du lien formation/travail dans l’acquisition des savoirs et des compétences.
  • Favoriser, à tous les stades du cursus scolaire, le contact avec l’activité professionnelle, le travail, les métiers : pas de tourisme en entreprise, de simple observation, mais accomplissement de gestes professionnels et une véritable activité de travail.
  • Communiquer sur l’alternance en jouant sur la concentration dans le temps, pourquoi pas une semaine de l’alternance, sur la proximité et sur les moyens préférés des jeunes, internet et les réseaux sociaux, et montrer la variété des voies ouvertes par une formation qui permet d’acquérir des compétences transférables à une large palette de métiers.
  • Développer la formule des « campus des métiers » pour renforcer la coopération entre monde éducatif et monde économique autour d’une filière.
  • Faire fonctionner en réseau un ensemble d’établissements de formation, d’entreprises avec des apprenants sous statuts différents
  • Favoriser la construction de parcours longs sous statut varié, contribuant à renforcer une vision positive de l’alternance
  • Favoriser une ingénierie partagée par l’ensemble des parties prenantes
  • Renforcer une alternance proactive pour limiter les ruptures de parcours
  • Améliorer la continuité des parcours en alternance

Renforcer l’orientation et l’accompagnement des jeunes et des actifs dans leur parcours professionnel 

La loi du 5 mars 2014 instaure la Région comme chef de file du Service public régional de l’orientation (SPRO) ; elle assure la coordination des acteurs, leur mise en réseau, leur professionnalisation, l’homogénéisation de leurs pratiques, et fournit en partie leurs outils d’information. La loi de septembre 2018 a renforcé ces compétences (1).

Le décrochage scolaire constitue un enjeu majeur : il a très souvent pour cause une orientation contrainte vers une spécialité de formation professionnelle. Dans 70 % des cas, les parents jouent un rôle déterminant dans l’orientation de leurs enfants. Il faut agir le plus tôt possible, agir sur l’entourage, impliquer les acteurs institutionnels de l’orientation, donner l’occasion aux personnes d’approcher la réalité et la diversité des métiers et du travail.

Dans cette perspective, deux voies de progrès peuvent être explorées :

  • Améliorer la mise en réseau des acteurs de l’orientation initiée par le CARIF-OREF (Présents dans chaque région, les CARIF-OREF constituent un réseau d’opérateurs en relation avec les partenaires sociaux et les acteurs de la formation professionnelle.), intitulé en AuRA Via compétences. C’est indispensable, et la métropole est une bonne échelle pour cela. On pourrait demander l’appui du CARIF-OREF en lui donnant quelques moyens. De plus la Région AuRA fait de la mission orientation son cheval de bataille puisqu’elle a perdu l’apprentissage et restreint volontairement son champ sur la formation des demandeurs d’emploi. Une opportunité de conventionnement fort avec la nouvelle agence de l’orientation en création, y compris pour des innovations, semble s’ouvrir. Une ouverture aux lycées, dont la Région a la charge, devrait être faite pour aller vers une cohérence globale de l’orientation dans le second degré.
  • Revisiter avec les partenaires sociaux les outils de prise de connaissance de la réalité des métiers: formation des acteurs de l’orientation (stages en entreprise) et des modalités de contact des apprenants ou des actifs avec les employeurs, y compris publics.

L’essentiel est le renforcement de l’accompagnement social ET professionnel dans toutes les dimensions de la vie personnelle et professionnelle.

 Structurer un processus de gestion territoriale des emplois et des compétences

Une démarche de GTEC répond à de multiples objectifs potentiels :

  • Mieux informer les employeurs sur l’offre et les dispositifs de formation et l’offre de service des territoires ; mieux informer les actifs sur le marché du travail d’aujourd’hui et de demain et sur les dispositifs de formation et d’évolution professionnelle ; mieux recenser les besoins des employeurs (besoins en emploi et compétences, besoin de candidats, de formation, de services RH)
  • Mieux mutualiser les compétences (prêt de main-d’œuvre, groupements d’employeurs.), les moyens de formations.
  • Encourager, soutenir et sécuriser les projets des employeurs (adaptation des compétences et des organisations en anticipation des mutations, formation des publics fragiles, repérage des compétences transversales, coopération inter-entreprises sur le volet emploi-formation), les projets des actifs (projet d’évolution professionnelle, de formation, accompagnement vers l’emploi, VAE, reconnaissance des compétences…)
  • Mieux coordonner les interventions des acteurs

Pour ce faire, un processus structuré et gouverné doit être mis en place sur les différents volets et avec l’ensemble des acteurs et des opérateurs. Le comité de pilotage de la GTEC peut constituer le lieu le plus large de la concertation entre tous les acteurs, collectivités, associations, partenaires sociaux, opérateurs, dont Pôle Emploi… Un benchmark sur des territoires de même dimension serait très utile.

Évolutions structurelles et de gouvernance souhaitables pour la métropole

Construire un programme politique métropolitain global de l’insertion sociale et professionnelle. Si, bien sûr, dans la mise en œuvre, les postures professionnelles spécialisées doivent demeurer, une culture commune au social et au professionnel doit être favorisée et un premier niveau généraliste créé. De même entre l’emploi-insertion et l’action économique

Prendre en compte toutes les personnes aux différents moments de leur parcours scolaire et professionnel. De par ses compétences éducatives, la Métropole touche la population scolaire du primaire et des collèges, et de par sa compétence sociale, les bénéficiaires du RSA. Deux trous dans la raquette apparaissent : la population scolaire des lycées et de l’enseignement supérieur, et surtout la population non scolarisée de 16 à 26 ans. Une politique d’orientation et d’accompagnement ne peut laisser ces publics de côté ; un vrai service public d’orientation et d’accompagnement se doit d’accueillir l’ensemble de la population dans un réseau intégré. Rien n’empêche la Métropole de passer des conventions avec la Région et l’État pour peser sur les orientations d’un système unifié et proposer des expérimentations, notamment concernant la mise à disposition de personnels des ex CIO devenus « psychologues de l’Éducation Nationale ».

Faire des missions locales un maillon de la stratégie métropolitaine d’insertion. Depuis sa création la Métropole n’a jamais investi dans les missions locales qui sont restées du ressort des communes. Or les missions locales constituent le principal instrument d’accompagnement à l’insertion des 16-25 ans. Le département du Rhône était l’un des rares à ne pas s’être impliqué et à ne pas les financer. Cette séparation jeunes/adultes est très dommageable. Comment y remédier ?

 Le Ministère du Travail et Pôle Emploi sembleraient être favorables à une intégration des missions locales à Pôle Emploi. Nous n’y sommes pas favorables pour deux raisons : Pôle Emploi n’est compétent qu’en matière d’insertion professionnelle ; les missions locales perdraient ainsi leur approche globale de l’insertion, sociale et professionnelle que nous souhaitons précisément renforcer. Deuxième raison : il est essentiel que les missions locales gardent leur enracinement local au plus près du terrain ; c’est le travail en réseau, tant avec les entreprises que les travailleurs sociaux, mais aussi les élus, qui fait leur efficacité ; ce travail en réseau est à renforcer pas à affaiblir. S’il nous paraît utile de renforcer le lien avec Pôle Emploi à travers l’utilisation de leur logiciel pour un accès réciproque aux données des uns des autres, la solution nous paraît résider plutôt dans la création d’une fédération métropolitaine des missions locales. Certes, il existe déjà une fédération du Rhône, mais les fonctions d’une fédération métropolitaine nous paraissent d’un autre ordre : être l’interlocuteur des instances métropolitaines pour construire une vraie stratégie dont la Métropole contribuerait au financement, mutualiser un certain nombre de fonctions comme la GRH, la gestion financière, les échanges de pratiques, les relations avec les partenaires sociaux et les autres opérateurs (Pôle emploi par exemple), la fonction prospective… Bref elle serait la partie prenante, pour les missions locales, de la structuration du SPRO (Service Public Régional d’Orientation) au niveau de la Métropole que la loi vient de renforcer et qui devient un cheval de bataille de la Région avec la création d’une grande agence pour ce faire.

Créer un conseil métropolitain de l’orientation, de l’insertion, de l’emploi et de la formation. Il serait composé d’élus métropolitains, de la Région, de l’État, des partenaires sociaux et des différents opérateurs, Pôle emploi, missions locales, PLI, maison de l’emploi… sa fonction serait de débattre en amont de la stratégie dans ce domaine dans les différents volets mentionnés plus haut. Il devrait disposer d’un large pouvoir d’initiative et d’investigation avec une instance exécutive restreinte dans une logique de gouvernance partagée. Il devrait comprendre des personnalités qualifiées et pourrait être présidé par une personnalité indépendante à l’image du Conseil de développement.

Au niveau local, rapprocher missions locales, Pôle emploi, pôle insertion par l’économique, CCAS et Maison du Rhône pour créer un « pôle économique et social ». Le niveau local est au moins aussi important que le niveau métropolitain si on veut éviter l’émergence d’une lourde machine qui n’aurait plus de prise avec le terrain. L’expérimentation Territoires Zéro Chômeurs de Longue Durée de Villeurbanne Saint-Jean montre le rôle déterminant du maillage des acteurs de terrains, et notamment des entreprises. Le lien avec la maison métropolitaine de l’emploi est à réfléchir, puisqu’il s’agirait en fait de mini-maisons de l’emploi à vocation plus large. Les 14 circonscriptions dans lesquelles vont être élus les nouveaux conseillers métropolitains en 2020 constituent le cadre politique et technique opportun pour cette restructuration. Il donnerait un contenu à ce territoire démocratique aujourd’hui vide de réalité concrète.

Nouer des partenariats forts et pérennes avec des organismes techniques spécialisés. Nous avons déjà mentionné la future agence régionale de l’orientation. Il faut aussi citer l’ARACT Auvergne–Rhône-Alpes (Agence régionale pour l’amélioration des conditions de travail), avec laquelle la Métropole a déjà conventionné pour sensibiliser les acteurs de l’insertion sur les questions du travail. L’ARACT AuRA participe aussi à un projet avec la Région sur les difficultés de recrutement auquel était également associé la Métropole et le FONGECIF (3), supprimé par la Loi de 2018, mais recréé sous la forme d’une Commission Paritaire Régionale Interprofessionnelle reprenant une partie des effectifs du FONGECIF et mettre en œuvre le CPF de transition, ainsi que la fondation Mérieux. Des organismes nationaux, comme par exemple le Centre d’Études et de recherche sur l’emploi et les qualifications, le CEREQ, peuvent être intéressés à participer à des expérimentations dans le cadre unique et sans doute prémonitoire de la métropole lyonnaise.

Généraliser les bonnes pratiques issues du benchmark, des expérimentations et des démarches de progrès. C’est souvent une étape qui manque pour boucler la boucle du développement. On peut penser en particulier à deux actions : la cité des métiers et l’expérimentation zéro chômeur de longue durée, dont celle de Villeurbanne Saint-Jean particulièrement exemplaire.

Pour conclure, la transition écologique semble aujourd’hui constituer l’élément lourd et nouveau des programmes des candidats aux élections municipales de mars, avec notamment les questions de mobilité. L’attractivité et le dynamisme économique occupent également une place importante, bien que plus traditionnelle, notamment à Lyon. Mais la dichotomie entre le social et l’économique institutionnalisée par la répartition des compétences entre communes et département rend très difficile une intégration des stratégies, intégration pourtant indispensable au « ruissellement » de la prospérité économique sur le bien-être social. Puisse les Lyonnais, avec la métropole, saisir la chance qui leur est offerte… et faire école !

Pour en savoir plus

Print Friendly, PDF & Email
+ posts

Économiste du travail

Parcours professionnel : chercheur à l’université Pierre Mendes-France de Grenoble puis au CEREQ; chargé de mission au Secrétariat Régional pour les Affaires Régionales (préfecture de région Rhône-Alpes); directeur de l’Agence régionale pour la valorisation sociale (ARAVIS) à Lyon, directeur de l’information et de la communication, puis directeur scientifique et DGA de l’ANACT.

Fonction représentative: mandat CFDT au CESER Rhône-Alpes; premier vice-président, puis président de la commission Orientation, Éducation, formation, parcours professionnels (2008-2017).

Ce qui me caractérise : besoin de lier l’action à la réflexion et vis-et versa ; franchisseur de frontières : on m’ a souvent qualifié de « à la fois » syndicaliste et patron; c’est toujours placé, ou on m’a placé, dans des postures de médiation sociale; régionaliste et décentralisateur convaincu.

Centres d’intérêt : tropisme pour l’Afrique et les questions de développement, aime refaire le monde, sans oublier la montagne, la photographie, les voyages !