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– Lucie Mély et Cécile Pierrat, propos recueillis par Jean-Raymond Masson –

L’association Kodiko facilite l’insertion professionnelle des personnes réfugiées à travers un programme de mise en relation avec des salariés en entreprise et d’accompagnement collectif. Dans le cadre d’une session, chaque binôme « réfugié-salarié » se retrouve au moins 2 fois par mois pendant 5 mois pour des rendez-vous d’une durée d’une heure et demie à deux heures. Pour en savoir plus, Jean-Raymond Masson a interrogé Lucie Mély et Cécile Pierrat, respectivement responsable de la communication et présidente de Kodiko.

Promouvoir l’insertion des personnes réfugiées dans l’emploi

Dans un article publié le 11 février 2022 « Les migrants et le marché du travail » nous avions traité des difficultés pour les migrants d’avoir accès au marché du travail en France. La situation se révélait meilleure pour les réfugiés, ceux qui avaient obtenu le droit d’asile, mais les indicateurs montraient qu’il restait encore fort à faire. Malgré de multiples initiatives soutenues par la stratégie nationale pour l’accueil et l’intégration des réfugiés lancée en juin 2018 et par le plan d’investissement dans les compétences (PIC), un article paru dans le journal Le Monde le 13 février « Travail des immigrés, l’hypocrisie française » montrait bien les retards de la France dans ce domaine : selon l’INSEAD, « la France, 6e puissance économique mondiale, n’est que 19e au classement mondial qui mesure la capacité d’un pays à attirer, produire et retenir les talents » ; en France, « seuls 12 % des visas étaient délivrés pour des raisons économiques », contre environ 15 % en Allemagne et près d’un tiers au Royaume-Uni ; en outre, la main-d’œuvre immigrée semble moins qualifiée en France avec 43 % de faible niveau d’éducation contre 38 % en Allemagne et 26 % au Royaume-Uni (données de 2015-2016). Dans ce contexte, il nous a paru important de revenir sur l’initiative de l’association Kodiko dont nous avions souligné dans notre article l’originalité de la démarche des binômes
« professionnalisant ».

Kodiko est une association créée en 2016. Son projet s’appuyait sur plusieurs constats : le niveau élevé du chômage des réfugiés ; les difficultés spécifiques liées à la méconnaissance des codes socio-professionnels ; le besoin d’accompagnement afin d’aider les réfugiés à valoriser et libérer leur potentiel. Dans cette situation, Kodiko facilite l’insertion professionnelle des réfugiés à travers un programme de co-training réfugiés-salariés.

Comment choisissez-vous les migrants ? Par quels canaux sont-ils informés de votre offre et quelles démarches doivent-ils entreprendre ?

Pour toucher les bénéficiaires potentiels, nous nous appuyons sur les dispositifs suivants :

– une connaissance fine et une mobilisation d’acteurs de terrain publics (Pôle emploi, Office français de l’immigration et l’intégration, préfectures et collectivités locales) ou associatifs (des centres d’hébergement et des structures de l’aide sociale) ;
– des campagnes de communication sur les réseaux sociaux de Kodiko ou d’associations partenaires, relais sur des groupes Facebook ;
– le bouche-à-oreille via nos anciens participants. Un formulaire de candidature unique bien mis en avant sur notre site internet.

Tous les candidats doivent remplir un formulaire unique, accessible sur notre site internet et envoyé à tous nos partenaires.

Des campagnes de recrutement sont lancées 2-3 mois avant le début d’une session de 6 mois. Les équipes Kodiko analysent les candidatures reçues via le formulaire. Suite à un entretien téléphonique de pré-qualification, elles rencontrent individuellement chaque candidat au programme, pour valider les critères clés suivants : une formation et/ou expérience professionnelle ; un niveau de langue minimum (A2) ; un projet professionnel à mûrir en France. Les candidats qui ne remplissent pas les prérequis pour participer au programme sont aiguillés vers d’autres partenaires ou dispositifs. Ils pourront postuler à la session suivante.

Comment choisissez-vous les entreprises ?

Nous mettons en place des partenariats conventionnés avec des entreprises qui favorisent une identification fluide des parrains et marraines grâce à la mise en place des moyens suivants :

– Nous sensibilisons en entreprise les salariés intéressés par le programme grâce à des sessions animées par l’équipe opérationnelle Kodiko et d’anciens salariés accompagnateurs qui peuvent témoigner de leur expérience. En amont de ces sessions, une communication en interne aura été faite par l’entreprise pour informer sur ces sessions à venir ;
– Dans certaines entreprises, nous communiquons sur notre programme de mentorat grâce à une plateforme de mécénat mise en place par l’entreprise et dédiée à l’engagement collaborateur (plateforme Wenabi ou Vendredi par exemple) ;
– Nous participons à des forums des entreprises partenaires qui nous permettent de communiquer sur notre programme et mobiliser des salariés. Nous bénéficions pour chaque entreprise d’un référent en entreprise qui fait un travail de communication interne et anime des groupes de salariés accompagnateurs ;
– Enfin, tous nos accompagnateurs sont aussi de véritables ambassadeurs qui vont eux-mêmes mobiliser des collègues pour les prochaines promotions.

Comment se met en place le « matching » personne réfugiée/salarié ?

Les mises en relation se font soit par proximité en termes de secteur d’activité par rapport au projet du participant réfugié soit sur la base d’intérêts communs. La mise en relation est faite méticuleusement par l’équipe Kodiko qui analyse les profils des deux parties de la promotion : salariés et personnes réfugiées sur la base des questionnaires d’entrée dans le programme.

Dans la mesure où nous ne sélectionnons ni les salariés qui participent au programme ni les participants réfugiés en fonction de leur profil, environ 50 % se fait par proximité métier.

Néanmoins après 5 ans et demi d’expérience, nous pouvons affirmer que c’est la motivation, la régularité, et l’activation d’un réseau de la part du salarié accompagnateur qui font la réussite du binôme et les résultats obtenus.

Quelles sont les activités proposées aux participants au-delà des rendez-vous en binôme ?

Pour apporter aux personnes réfugiées tous les outils nécessaires pour atteindre leurs objectifs professionnels, nous proposons des ateliers collectifs sur les sujets liés à la recherche d’emploi. Ces ateliers sont proposés aux participants par l’équipe Kodiko et des experts bénévoles au rythme d’une à deux demi-journées par mois. Cet accompagnement collectif permet de répondre aux enjeux clés liés à la recherche d’emploi et s’organise de manière progressive.

Les ateliers s’organisent autour de trois objectifs majeurs : (1) définir et présenter son projet avec des ateliers intitulés « Co-diagnostic », « Identifier ses compétences », en partenariat avec Activ’ Action, et « Pitch professionnel » ; (2) muscler sa recherche d’emploi avec des ateliers consacrés au « Marché de l’emploi », au « CV », à la « Lettre de motivation », à « préparer un entretien d’embauche », et aux « Réseaux professionnels — Linkedin » : (3) posture et confiance en soi, avec des ateliers portant sur la
« Maîtrise de l’image » ou séance photo professionnelle, la « Posture, communication verbale et non-verbale », les besoins de « Reconnaître ses qualités » et de « Mieux se connaître » et de « Se sentir mieux pendant sa période de recherche d’emploi ».

Par ailleurs, nous organisons pour chaque promotion un Speed-meeting : cet événement est organisé à la fin du parcours pour permettre aux personnes réfugiées de réaliser des simulations d’entretiens avec des professionnels qui peuvent les conseiller sur leur pitch, leur projet professionnel, mais également ouvrir leur réseau. Des « Renkontres » métiers : comme exemple, à Paris, des structures sont venues présenter aux participants leur offre de formation : informatique, enseignement des langues et programme d’accompagnement à l’entrepreneuriat. À Rennes, les participants sont allés visiter l’Exploratoire, un centre d’information et d’orientation, et ont participé au forum des métiers. Enfin, des cours de renforcement linguistique sont proposés par Kodiko afin de permettre à certains participants, dont le niveau de français est insuffisant, de se perfectionner grâce à des cours de FLE (120 h) ainsi qu’un MOOC « Travailler en France ».

Concernant les entreprises, il semble que nombreuses sont celles qui vous ont rejoint. Mais ne s’agit-il pas surtout de grandes entreprises ? Quid des PME ? ou même des TPE ?

Les partenariats s’adressent à tout type d’entreprise et tout type de secteur pour enrichir un large réseau de professionnels et ainsi favoriser la création de liens et d’opportunités professionnelles pour les personnes réfugiées accompagnées.

En 2021, ce sont 28 Fondations et entreprises qui soutiennent Kodiko en mécénat financier et/ou en mécénat de compétences sur nos différents territoires :

– des grandes entreprises comme : Crédit Agricole, Caisse d’Épargne Loire-Centre, Fondation Vinci, Veolia Eau Île-de-France, Suez, Saint-Gobain, Total Énergies, Randstad, Société Générale, Sanofi, SNCF, Manpower, Western Union, Soprabanking Software.
– mais aussi des PME comme Harmonic, Aéroport de Rennes-Dinard, PUM, DOW France, Sérue Ingénierie (Strasbourg).
– ou TPE/Start-up : Aircall, ZePlug, Wemanity, Utopies, DEWAN Développement (Bretagne).

Les résultats : quel bilan faites-vous des premières années d’intervention ?

Kodiko, après 5 ans et demi d’existence, peut communiquer des résultats très positifs. Au début du programme, 22 % avaient déjà un emploi, parfois à temps partiel, et seulement 17 % avaient un emploi en lien avec leur projet professionnel. À la sortie du programme, 70 % ont un emploi ou une formation et pour 66 % en lien avec leur projet professionnel.

Parmi les 950 bénéficiaires accompagnés entre 2016 et 2021, 70 % des participants ont obtenu un emploi, un stage professionnalisant ou une formation qualifiante, un an après le début du programme ; tous déclarent avoir un CV qui montre ce qu’ils savent faire, ce qu’ils ont déjà fait, et ce qu’ils veulent faire ; 75 % ont eu au moins un entretien d’embauche (contre 38 % en entrant dans le programme).

Un témoignage d’une participante à Tours : « J’ai été accompagnée par des personnes bienveillantes, toujours à l’écoute et disponibles. J’avais perdu confiance en moi, je me disais que vu mon parcours, vu mon âge, je ne pourrais pas y arriver. Et ils m’ont encouragée, et voilà j’y suis arrivée. »

Pouvez-vous donner quelques informations synthétiques sur les populations de migrants concernées, en termes de pays, d’âge, de secteur, de niveau de qualification ?

Les participants au programme Kodiko sont bénéficiaires de la protection internationale, de toutes origines et niveaux d’études. La moitié a connu Kodiko par le bouche-à-oreille ou via les réseaux sociaux, et l’autre moitié est identifiée à travers un réseau de structures partenaires associatives et institutionnelles.

En 2021, Kodiko a accompagné 305 personnes réfugiées. Nos promotions représentent la diversité des pays touchés par l’exil : le Soudan (17 %), la Syrie (12 %), l’Afghanistan (12 %), l’Irak, la Guinée, la Turquie, l’Iran, la République Démocratique du Congo ; 68 % de nos participants sont des hommes et 32 % sont des femmes, leur âge moyen est 34,5 ans. Quant au niveau d’études, 22 % ont un niveau inférieur au Bac ; 43 % ont un niveau allant de Bac à Bac+3 ; 35 % ont un niveau égal ou supérieur à Bac+4.

Mais aussi, au-delà de l’insertion professionnelle, en termes de satisfaction personnelle et d’insertion sociale ?

Pour démontrer notre impact, nous avons développé un certain nombre d’outils et de processus. Nous mesurons des indicateurs d’impact pour les participants réfugiés et les salariés accompagnateurs. Pour les participants réfugiés, nous mesurons à l’entrée et à la fin du programme l’impact du programme sur les critères suivants : (re)construction de son identité professionnelle ; l’orientation professionnelle (formation/emploi) ; l’autonomie dans la recherche d’emploi ; la progression dans un parcours vers un emploi de qualité ; l’obtention d’un emploi ou d’une formation en lien avec le projet professionnel. Puis, 6 mois après la fin du parcours, nous recueillons de nouvelles informations sur leur situation professionnelle et leur insertion socio-professionnelle (emploi ou formation).

Nous pouvons ainsi transmettre quelques résultats significatifs en termes de satisfaction et d’insertion sociale :

– 92 % se disent d’accord avec l’affirmation « Je me sens capable de rechercher un emploi, c’est difficile, mais je vais y arriver » ;
– 79 % déclarent connaitre les codes professionnels français ;
– à la sortie : 81 % disent être à l’aise pour trouver et contacter des personnes qui les aident pour leur projet, alors qu’ils n’étaient que 19 % à l’entrée dans le programme.

Rencontrez-vous dans vos interventions certaines difficultés ou contraintes ?

Nous devons faire face à plusieurs défis qui peuvent nuire au bon déploiement du programme :

– Le niveau linguistique : nous exigeons un niveau assez faible (A2) qui complexifie parfois les interactions. Malgré cela, la majorité des bénéficiaires ayant obtenu leur statut de réfugié depuis moins de 3 ans n’ont pas encore atteint ce niveau.
– La mobilité : certains de nos bénéficiaires peuvent vivre loin de nos entreprises partenaires ou des espaces Kodiko. Cela entraîne une assiduité en dent de scie. D’autre part, la garde d’enfants implique que certaines femmes ne peuvent pas suivre correctement le programme.
– Enfin, beaucoup de nos bénéficiaires ont besoin d’un emploi alimentaire, ce qui limite leur disponibilité à suivre le programme.

Parmi les actions organisées au bénéfice des personnes réfugiées, les activités en binôme jouent-elles un rôle essentiel bien que les rencontres avec les salariés soient peu nombreuses ?

Le mentorat est un excellent outil d’intégration. Il permet d’offrir un accompagnement personnalisé, et d’être au plus près du besoin ; le mentorat permet aussi l’enrichissement mutuel et de la déconstruction des préjugés, si importante pour notre société. C’est pour cela que nous plaçons l’humain au cœur du projet et privilégions l’engagement, la reconnaissance, le respect et le partage. Un mode d’action humaniste et positif dans lequel toutes les parties, salariés, réfugiés, bénévoles peuvent s’enrichir grâce à la construction de relations interpersonnelles de qualité, d’engagements responsables où chacun s’attache à donner le meilleur de lui-même.

De l’autre côté, comment jugez-vous la motivation des salariés pour ces activités, mais aussi l’impact sur eux et sur leur entreprise pendant et après l’intervention ?

Les équipes de Kodiko rencontrent les salariés accompagnateurs potentiels au travers des sessions de sensibilisation qui se déroulent au sein des entreprises partenaires (en présentiel ou en visioconférence). Ces sessions nous permettent d’insister sur l’engagement demandé aux accompagnateurs (2 rendez-vous minimum par mois pendant 5 mois). Si les salariés sont convaincus lors de ces échanges, ils remplissent un questionnaire d’entrée dans le programme qui nous permettra d’en savoir plus sur leurs motivations et leur disponibilité, et d’établir le meilleur « matching » possible. Au lancement du programme de parrainage de 5 mois, la marraine (ou le parrain) bénéficie d’une formation obligatoire d’une journée avec tous ses pairs de la promotion à laquelle il appartient. Cette formation comprend un volet sur le droit d’asile et la protection internationale animée par des experts de la cour nationale du droit d’asile, un volet de présentation du programme et des outils animés par Kodiko et des moments de rencontre et d’interaction avec les bénéficiaires pour développer des compétences en matière d’accompagnement et l’appropriation des codes interculturels.

Suite à cette formation, 93 % des salariés se sentent capables de parler du statut légal des personnes réfugiées après la formation.

Pour les accompagnateurs, nous mesurons à l’entrée et à la fin du programme comment le programme Kodiko leur a permis de développer des compétences comportementales et d’accompagnement, d’opérer un changement de regard sur les réfugiés et leurs compétences professionnelles et de renforcer leur engagement au service de la cause des personnes réfugiées, au sein et en dehors de leur entreprise.

– 80 % déclarent que le programme Kodiko a été utile pour développer de nouvelles compétences d’écoute, d’empathie et de compréhension d’autrui ;
– 70 % des collaborateurs disent que le programme Kodiko leur a été utile pour sensibiliser leurs collègues à la cause des réfugiés ;
– 87 % disent que le programme Kodiko a été utile pour prendre du recul, mieux comprendre la complexité des relations interpersonnelles et des parcours de vie ;
– 86 % des salariés qui ont participé au programme sont prêts à s’engager de nouveau en faveur des personnes réfugiées ;
– 96 % recommandent le programme Kodiko.

Quelques témoignages :

  • « Nos collaborateurs s’enrichissent au contact de ces réfugiés, ils vivent une expérience qu’ils qualifient de transformante grâce à cette mission sociale. » (Florence, référente entreprise)
  • « J’ai beaucoup parlé du programme Kodiko autour de moi et notamment de la situation des réfugiés en France afin de donner de la visibilité à l’association, d’encourager des personnes à prendre part au programme et de prendre conscience des difficultés rencontrées par les personnes réfugiées. » (une salariée)
  • «La diversité est une des clés pour que la société française s’enrichisse à tous les niveaux ; l’entre-soi, parfois constaté notamment dans les recrutements, ne va pas dans ce sens. » (une salariée)

Les résultats qui apparaissent ne concernent que des effectifs de taille limitée. Comment voyez-vous les développements possibles de votre approche, notamment vis-à-vis des migrants de faible niveau de qualification ?

 Ce n’est pas le niveau de qualification qui constitue un frein, mais nous souhaitons un niveau minimum de pratique de la langue (A2) pour faciliter notre programme de mentorat. Le niveau de langue des non-francophones est plutôt corrélé au niveau de qualification. Chez Kodiko nos bénéficiaires ont en moyenne un niveau de qualification à bac +2. Néanmoins notre programme s’adresse à tout type de qualification, nous ne sélectionnons pas sur le diplôme. Pour les personnes peu qualifiées, nous les accompagnons en général sur une formation qualifiante ou vers un emploi qui permettra une évolution par la formation interne. La grosse majorité des personnes n’ayant pas de qualification sont des jeunes (moins de 30 ans) et ils iront à 90 % sur une formation.

Pour répondre aux défis des personnes peu qualifiées et jeunes, nous avons créé un programme “jeunes” (moins de 30 ans) pour se focaliser sur certains défis propres à cette cible : besoin de formation, besoin d’immersion professionnelle, besoin de lien social, découverte de métiers.

Vous étiez implantés à Paris, Rennes, Tours et Strasbourg et maintenant vous élargissez vos interventions dans le cadre du PIC. Quels nouveaux objectifs vous donnez-vous ?

Kodiko a démarré à Paris en 2016 puis a essaimé en créant de nouvelles antennes à Tours, Strasbourg et Rennes. Dans ces 4 villes, nous avons démontré l’impact de notre modèle et notre capacité à le répliquer dans différents territoires.

Notre projet est de poursuivre notre essaimage et d’ouvrir d’ici 2025 6 nouvelles antennes, ce qui nous permettra de doubler le nombre de personnes réfugiées accompagnées chaque année qui sera porté à 650 personnes (près de 2000 nouvelles personnes accompagnées sur la période 2022-2025).

Pour accélérer notre développement, nous souhaitons à l’avenir nous appuyer sur des entrepreneurs et des associations locales qui répliqueront notre modèle d’accompagnement des personnes réfugiées et ouvrirons des antennes Kodiko dans de nouvelles villes.

Cette stratégie de développement en franchise sociale permettra une adaptation et un ancrage local renforcés pour Kodiko dans de nouveaux territoires, un essaimage plus rapide et un modèle économique plus robuste pour notre association. Pour cela, nous engagerons un important travail de modélisation et de transmission de notre savoir-faire aux futures antennes Kodiko et à nos partenaires, de structuration de l’association en tant que tête de réseau et de repositionnement de nos antennes historiques de Paris, Tours, Strasbourg et Rennes qui deviendront de véritables laboratoires d’innovation sociale pour améliorer et enrichir notre approche, et accompagner les antennes nouvellement créées.

Et enfin comment sont financées ces activités au-delà du PIC ?

Aujourd’hui les subventions publiques correspondent à près de 60 % de nos ressources : dont le PIC, mais aussi le BOP 104 (appel à projet du ministère de l’Intérieur), et certaines collectivités locales comme la Mairie de Paris ou la DRIETTS (Direction régionale et interdépartementale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités). Le mécénat financier des entreprises partenaires représente les 40 % restants.

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Ingénieur École Centrale promotion 1968. DEA de statistiques en 1969 et de sociologie en 1978. Une première carrière dans le secteur privé jusqu’en 1981, études urbaines au sein de l’Atelier parisien d’urbanisme, modèles d’optimisation production/vente dans la pétrochimie, études marketing, recherche DGRST sur le tourisme social en 1980.

Une deuxième carrière au sein de l’éducation nationale jusqu’en 1994 avec diverses missions sur l’enseignement technique et la formation professionnelle ; participation active à la création des baccalauréats professionnels ; chargé de mission au sein de la mission interministérielle pour l’Europe centrale et orientale (MICECO).

Une troisième carrière au sein de la Fondation européenne pour la formation à Turin ; responsable de dossiers concernant l’adhésion des nouveaux pays membres de l’Union européenne puis de la coopération avec les pays des Balkans et ceux du pourtour méditerranéen.

Diverses missions depuis 2010 sur les politiques de formation professionnelle au Laos et dans les pays du Maghreb dans le contexte des programmes d’aide de l’Union européenne, de l’UNESCO et de l’Agence Française de Développement.

Un livre Voyages dans les Balkans en 2009.

Cyclotourisme en forêt d’Othe et en montagne ; clarinette classique et jazz ; organisateur de fêtes musicales.