Les articles de Michèle Tallard

Sociologue, chercheure CNRS honoraire, j’ai mené mes activités au sein de l’IRISSO (Institut de recherche interdisciplinaire en sciences sociales) à l’Université Paris-Dauphine-PSL. J’y reste associée et depuis mi-2019, je suis également associée à l’IRES. Mes travaux ont porté sur les transformations réciproques de l’action publique et de la négociation collective, en particulier dans le domaine de la formation professionnelle. De janvier 2016 à sa dissolution en décembre 2018, j’ai présidé, en tant que personnalité qualifiée, le Conseil national d’évaluations de la formation professionnelle (CNEFP), instance d’évaluation qui relevait de la sphère paritaire. Je poursuis, dans ces divers cadres, ainsi qu’au sein de Metis, une veille sur les mutations des relations collectives de travail depuis le début des années 2000 qui me conduit à participer à des collectifs de recherche sur cet objet.

Ordonnances Travail de 2017 : quel bilan ?

Quel bilan peut-on tirer des ordonnances Travail ? Au-delà des travaux du comité d’évaluation des ordonnances pilotée par France Stratégie dont le rapport a été rendu public fin 2021, la journée d’étude organisée par l’IRES et l’ISST le 23 septembre dernier, rassemblant chercheurs, syndicalistes et praticiens, visait à rendre compte et mettre en débat les résultats de recherches menées sur les effets des ordonnances sur les négociations de branche et d’entreprise ainsi que sur l’activité des instances de représentation du personnel. Si le déclin auguré des premières par la remise en cause de la hiérarchie des normes n’est pour l’heure pas au rendez-vous, on assiste à une amplification du mouvement de recentralisation des instances de représentation du personnel, qui interroge l’amélioration attendue de la qualité du dialogue social.

Par |2022-11-20T17:25:46+01:0018 novembre 2022|

Les syndicats à l’heure de l’industrie 4.0

Quelle stratégie syndicale suivre face à l’introduction des nouvelles technologies numériques dans les activités économiques ? La séance du 16 juin dernier du séminaire international de l’IRES avait pour objectif d’avancer des éléments de réponse à partir de l’exemple allemand. Gerard Bosch, (professeur de socio-économie du travail à l’Université Duisbourg-Essen) y exposait les enseignements qui pouvaient être tirés de l’évaluation de l’approche syndicale expérimentale face à la digitalisation de l’industrie — aussi nommé « Industrie 4.0 » .

Par |2022-07-06T10:20:23+02:004 juillet 2022|

Le grand retour des branches professionnelles ?

L’actualité de ces dernières semaines a mis en avant de nombreux conflits salariaux dans les entreprises au moment des négociations annuelles sur les salaires. Ceux-ci se déroulent dans le contexte contrasté d’une certaine reprise de l’inflation et d’augmentations légales du Smic pour la compenser, ainsi que de tensions sur le marché du travail. Dans de nombreux secteurs d’activité, les branches sont interpellées.

Par |2022-03-15T14:16:05+01:0013 mars 2022|

Adapter la main-d’œuvre ou former les citoyens ?

50 ans, c’est par excellence l’âge du bilan. Qu’en est-il du système de formation professionnelle continue (FPC) issu de la loi fondatrice de 1971, dite « loi Delors » ? A-t-il répondu aux ambitions de ses pères fondateurs ? S’en est-il éloigné au fil des réformes récurrentes dont il a fait l’objet ? Et pour quels résultats ? Croisant les deux regards de l’expert et du syndicaliste, Didier Gélot et Djamal Teskouk dressent dans le livre qu’ils publient un constat sévère, entre échec et trahison. Mais pas désespéré : pour eux, il est toujours possible de repenser un système de formation au service de l’intérêt commun.

Par |2021-10-19T17:18:11+02:0018 octobre 2021|

Dialogue social et travail syndical

Le terme de dialogue social devient de plus en plus prégnant dans l’analyse des transformations des relations collectives de travail, supplantant celui de négociation collective. Que signifie ce mouvement ? Peut-on donner un contenu plus précis à ce qui apparaît à bien des égards comme un mot-valise à visées tant politique ou idéologique que sociale ?

Par |2021-05-25T00:24:23+02:0023 mai 2021|

Santé au travail : que change le nouvel accord ?

Fin 2020, les partenaires sociaux ont conclu coup sur coup deux accords nationaux interprofessionnels (ANI) : l’un sur le télétravail (le 26 novembre), l’autre sur la santé au travail (le 9 décembre). Si le premier a été largement commenté, l’accord santé au travail a été accueilli comme un texte technique, sans grands enjeux. Il semble pourtant porteur d’un certain nombre d’innovations. Metis y revient avec Arnaud Mias, professeur de sociologie à l’université Paris-Dauphine, spécialiste de la négociation collective et de la santé au travail.

«Le travail, expérience politique par excellence»

Parue le 16 mai dernier dans de nombreux quotidiens européens dont Le Monde, la tribune « Travail. Démocratiser. Démarchandiser. Dépolluer » avait reçu alors le soutien de plus de 3 000 chercheurs de plus de 650 universités sur les 5 continents. Parce qu’elle envisage le monde « d’après » en tenant résolument ensemble politique, économie et écologie, parce qu’elle pose le gouvernement d’entreprise comme un enjeu crucial, Metis a voulu en savoir plus auprès d’Isabelle Ferreras, l’une de ses trois initiatrices avec Julie Battilana (Harvard) et Dominique Méda (Dauphine).

Le télétravail, un « piège » qui ne manque pas d’attraits ?

Le télétravail, quel « piège » ! Pour autant V. ne manifeste aucun enthousiasme à l’idée de retourner en septembre sur le site où elle travaille. C’est de ce vécu contradictoire du télétravail dont nous avons parlé avec elle, à bâtons rompus.

Par |2020-07-20T21:32:12+02:0020 juillet 2020|Mots-clés : , , , |

De l’ancien au nouveau CEP : des conceptions divergentes de l’accompagnement ?

Le principe de la création du Conseil en évolution professionnelle (CEP) a été acté dans l’accord de sécurisation de l’emploi et des parcours professionnels de janvier 2013, en même temps que celui du Compte personnel de formation (CPF), et institutionnalisé dans la loi de juin 2013. L’accord de décembre 2013 et la loi de mars 2014 leur ont donné un contenu concret. La loi de 2018 pour la liberté de choisir son avenir professionnel a maintenu la possibilité de recourir au CEP, tout en modifiant son contenu et ses formes de mise en œuvre. S’agit-il d’un simple réaménagement technique au nom de l’efficacité, ou ne faut-il pas voir dans cette évolution une transformation de la conception de l’accompagnement portée par le CEP ?

Pas de liberté professionnelle sans responsabilités sociales garantissant à chacun une égale capacité d’agir

Les travaux de Bénédicte Zimmermann, Directrice d’études à l’EHESS, portent, entre autres, sur la dialectique des droits individuels et des possibilités de parcours professionnels et sur la notion de responsabilité dans le travail et la construction des compétences. Elle analyse pour Metis l’évolution vers une responsabilité plus individuelle en matière de formation.

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