Dossier : Les salariés de la 2e ligne
On les dit « invisibles ». C’est que nous ne les voyons pas : les éboueurs, livreurs, aides à domicile, personnels du nettoyage, aides-soignantes…et bien d’autres, sont dans notre quotidien. Leurs emplois recouvrent des activités diverses qu’il faut s’attacher à connaitre. Avant de les reconnaitre et de les inscrire dans des parcours, car il n’y a pas de métiers peu qualifiés. Comment s’y prendre ? C’est le nouveau dossier de Metis.
Revaloriser les métiers de la continuité économique et sociale : au-delà de la crise sanitaire
En confiant fin 2020 à Christine Erhel (Cnam/CEET) et Sophie Moreau-Follenfant (RTE) la mission d’accompagner les partenaires sociaux dans la reconnaissance des métiers de la « deuxième ligne », Elisabeth Borne leur demandait d’en cerner les contours et les conditions d’emploi. Ce qui fut fait dans un premier rapport dont Christine Erhel a rendu compte voici un an pour Metis. Leur mission ne s’arrêtait pas là : elles devaient ensuite proposer aux branches concernées des « leviers de reconnaissance » pouvant aboutir rapidement à des solutions concrètes. Metis revient avec Christine Erhel sur ce second volet.
Connaître et reconnaître les métiers de la « deuxième ligne »
C’était il y a un an, au sortir de la première vague. Aussitôt après avoir rendu hommage aux soignants pour avoir su faire front, Emmanuel Macron saluait ceux de la « deuxième ligne ». « Il nous faudra nous rappeler aussi que notre pays, aujourd’hui, tient tout entier sur des femmes et des hommes que nos économies reconnaissent et rémunèrent si mal ». D’où, après le « Ségur de la santé » en juillet, l’ouverture par la Conférence du dialogue social d’octobre 2020 de ce second chantier. Chargée avec Sophie Moreau-Follenfant d’éclairer les débats, Christine Erhel fait pour Metis le point sur sa mission.
Que sont les classes populaires aujourd’hui ?
Alors que la crise sanitaire génère de nouvelles différenciations sociales, il est bon d’avoir en tête le fond de tableau. Le livre collectif Sociologie des classes populaires contemporaines apporte une richesse et une subtilité de réflexion sur les réalités sociales actuelles, les mondes qui composent la société française.
Travailler dans des domiciles
De nombreuses femmes - parce que ce sont surtout des femmes - exercent un emploi de services à la personne en se rendant au domicile de leurs clients : il s'agit des femmes de ménage, infirmières, auxiliaires de vie ou aides à domiciles. Le lieu de travail est alors structurant de leur activité. Parmi ces emplois, celui des aides à domicile pour personnes âgées présente des spécificités en combinant l'exercice d'un travail salarié dans plusieurs lieux de travail dispersés avec un lien de subordination ambiguë. Ces particularités sont présentées à partir de différents travaux de sociologues.
Une juste valorisation des emplois
La revalorisation de certains emplois, invisibles, déconsidérés, faiblement rémunérés, semble être à l’ordre du jour. Mais comment s’y prendre concrètement ? Identifier les contenus de travail, prendre en compte les aspirations sociales et le corps social dans son ensemble. Philippe Denimal, sociologue du travail et consultant, explicite les acquis de son expérience d’intervention dans des entreprises et des branches professionnelles.