Les articles de Danielle Kaisergruber

Philosophe et littéraire de formation, je me suis assez vite dirigée vers le social et ses nombreux problèmes : au ministère de l’Industrie d’abord, puis dans un cabinet ministériel en charge des reconversions et restructurations, et de l’aménagement du territoire. Cherchant à alterner des fonctions opérationnelles et des périodes consacrées aux études et à la recherche, j’ai été responsable du département travail et formation du CEREQ, puis du Département Technologie, Emploi, Travail du ministère de la Recherche. Histoire d’aller voir sur le terrain, j’ai ensuite rejoint un cabinet de consultants, Bernard Brunhes Consultants où j’ai créé la direction des études internationales. Alternant missions concrètes d’appui à des entreprises ou des acteurs publics, et études, européennes en particulier, je poursuis cette vie faite de tensions entre action et réflexion, lecture et écriture, qui me plaît plus que tout.

Jean-Marie Luttringer, un homme d’action et de recherche

Pendant de nombreuses années, Jean-Marie Luttringer – qui vient tout juste de nous quitter – a écrit des Chroniques, la dernière porte le numéro publiées par l’AEF. Il avait une grande complicité amicale avec l’équipe de Metis et nous étions en quelque sorte invités à « piocher » pour les reprendre en fonction des dossiers thématiques que nous composions, ou de quelques-unes de nos obsessions. Ainsi celle de la continuité qu’il faudrait installer ou plutôt construire au niveau national et local entre formation initiale, professionnelle ou même générale, et formation tout au long de la vie. (cf ci-après « Comment conjuguer apprendre et travailler »)

Par |2025-10-13T17:33:32+02:0013 octobre 2025|

Une table-ronde chez Metis : Comment conjuguer apprendre et travailler ? Le cas des formations initiales en alternance

Si Metis s’intéresse régulièrement à la formation professionnelle, initiale comme continue, c’est en raison de son rôle décisif dans l’accès à l’emploi et les transitions professionnelles, mais aussi de la force de son ambition : conjuguer « apprendre » et « travailler ». À commencer par les formations « en alternance », dont la montée en puissance conduit à réinterroger les modalités pédagogiques et l’organisation clivée, entre apprentissage et voie scolaire. Profondément réformé par la loi de 2018 « pour la liberté de choisir son avenir professionnel », l’apprentissage a vu ses effectifs doubler en trois ans, pour l’essentiel au profit des formations supérieures. Moins radicale, la réforme en cours du lycée professionnel ambitionne tout de même d’en faire une autre voie de réussite, voire d’excellence. Avec, dans les deux cas, priorité aux besoins du système productif.

L’Amérique des petits fermiers blancs…

Tous ceux qui aiment les grands romans américains savent que nombre d'entre eux, aujourd'hui encore, se déroulent dans des fermes. Qu'il s'agisse du roman de Philip Meyer, Le fils, des épisodes entrelacés dans des époques différentes de Dalva comme de La Route du retour de Jim Harrison. Sans parler de l'ironique critique de Philip Roth tout au long de Pastorale américaine... Lorsque les treize colonies de la côte ouest se sont détachées par une guerre d'Indépendance de « l'Empire britannique », leurs habitants étaient des fermiers et des commerçants

Finalement… finalement

« Faut que ça change. Quand on change tout s’arrange » écrivait Jean-Marie Bergère dans son édito d’Avril dernier en citant la chanson de Robert Charlebois. Mais finalement, est-ce si grave de ne pas avoir de gouvernement ? Les lamentations médiatiques ont cherché à nous convaincre que la France était dans la pire des crises, que ces 51 jours sans Premier ministre empêchaient les citoyens d’agir, tandis qu’ils s’épanouissaient dans la belle réussite des Jeux Olympiques et Paralympiques. Lors d’une récente réunion de l’équipe de rédaction de Metis, nous nous souvenions en souriant que la situation économique de la Belgique n’avait jamais été aussi prospère que durant ses 571 jours… sans gouvernement !

Par |2025-05-21T11:23:31+02:009 septembre 2024|

A propos de « La cité du travail »

J'ai bien connu Bruno Trentin : la revue dont je m'occupais à l'époque Dialectiques et la CGIL ont entretenu des rapports étroits. Je garde de lui cette image très italienne d'un bel homme, convaincant et séduisant, exigeant aussi. Un dirigeant syndical qui était aussi un grand intellectuel. Et qui travaillait les idées en permanence, un chercheur cultivé et rigoureux. C'est une caractéristique suffisamment rare pour être soulignée. « Il nous parle savamment de choses dont il a l'expérience », écrit Alain Supiot dans son introduction

Par |2024-07-11T16:02:15+02:001 juillet 2024|Mots-clés : , , , , |

L’odeur du fumier

Moi je suis née à la campagne et j’aime bien l’odeur du fumier, ce qu’il en restait dans le lait qui venait juste d’être trait, mousseux et un peu rude. Évidemment cela ne se fait plus, le lait part directement par de gros tuyaux dans des citernes énormes, puis dans des usines.

Par |2024-02-29T16:11:40+01:0029 février 2024|

Travail : à la recherche du lieu idéal

Le livre de Jean-Pierre Bouchez Le travail et ses espaces invite à un parcours historique et géographique des évolutions du travail au travers du prisme des espaces : l’usine fermée sur elle-même, le gratte-ciel de fer et de verre, les bureaux paysagers plus ou moins utopiques, les open spaces, le flex-office, le télétravail à la maison : autant de formes qui modifient le sens du travail.

Par |2023-07-17T10:46:07+02:0030 juin 2023|
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