Arcelor Mittal : une fusion peut en cacher une autre
publié le 2007-02-01
Six mois après sa fusion, Arcelor Mittal lance les négociations pour la mise en place d’un nouveau comité d’entreprise européen (CEE). Le rapprochement des deux entreprises modifie singulièrement la donne, notamment avec l’arrivée en force d’effectifs des pays de l’Est. Alors qu’Arcelor ne comptait, par exemple, que 800 salariés polonais, Mittal en emploie 24 000, ce qui les hisse au second niveau en terme d’effectifs, juste derrière la France. Viennent ensuite les Roumains (22 000) puis les Tchèques (12 000). Mais ce n’est pas tout. Chacun des deux groupes avait déjà mis en place un comité d’entreprise européen mais avec des modes de fonctionnement bien différents. « C’est bien simple, précise Jacques Laplanche, secrétaire du CEE d’Arcelor, le comité de Mittal est une instance où le dialogue social est réduit à sa plus simple expression par rapport à ce nous avions progressivement construit ».
Alors que le comité Arcelor compte 48 représentants titulaires, ils ne sont que 16 chez Mittal. «D’autre part, poursuit le syndicaliste, nous avions instauré des groupes de travail sur les questions de restructuration, de santé et de formation professionnelle. Les procédures d’information et de consultation avaient été améliorées et nous avions instauré un droit à l’expertise». La direction centrale et les représentants des différents pays se sont réunis une première fois à Bruxelles le 20 février. La Fédération européenne de la métallurgie a présenté sa plate-forme revendicative qui s’inspire très largement du fonctionnement du CEE d’Arcelor. Une seconde réunion a été programmée le 9 mars à Varsovie où la direction devrait présenter sa vision. «Elle nous tient un discours tourné vers l’efficacité du CEE, poursuit Jacques Laplanche. La direction nous dit, par exemple, inutile d’avoir votre expert puisque nous en avons dans l’entreprise. La discussion sur les prérogatives du CEE va déterminer la réelle volonté d’instaurer une instance de dialogue social ». Les dirigeants d’Arcelor Mittal souhaitent parvenir à un accord à la fin du mois de mars pour, selon Jacques Laplanche, « pouvoir rapidement annoncer des restructurations dans les pays de l’Est». Une belle occasion d’apprentissage pour les représentants des salariés de ce numéro 1 de l’acier mondial.
Frédéric Rey
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