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Bulgarie : un déficit démographique aggravé par les migrations

publié le 2007-12-01

La Bulgarie comme les autres pays d’Europe centrale et de l’Est n’a pas échappé à un vaste mouvement d’émigration de ses habitants.

Ainsi, entre 1992 et 2001, on estime que la population a diminué de 6%. Plus d’un tiers de cette baisse était le fait de l’émigration de Bulgares. Et la tentation du départ reste toujours aussi forte. En effet, selon l’Institut national d’études statistiques, 30% des personnes interrogées faisaient part en 2006 de leur intention de s’expatrier. La plupart sont jeunes et diplômés mais on constate également une part croissante de candidats au départ qui sont sans aucune qualification. Les raisons ne changent pas : pour de meilleurs salaires et une amélioration des conditions de vie. Leur destination privilégiée : l’Espagne, l’Allemagne, Italie, le Royaume-Uni, puis la Grèce et la France, enfin la Turquie et le Canada.

Les migrations des « cerveaux » et celle de travailleurs sans qualification est un véritable challenge pour la Bulgarie. Les risques concernent aussi bien l’avenir de la sécurité sociale, tant le rapport entre cotisant et bénéficiaires se dégrade, que le développement d’activités nécessitant une main d’oeuvre qualifiée. Ces mouvements migratoires sont d’autant plus inquiétants que la crise démographique est importante et risque encore de s’aggraver si aucune mesure n’est prise pour l’endiguer. Si le manque de professionnels des hautes technologies, de techniciens, d’infirmières et de médecins est général, certaines parties du pays manquent même de personnel non qualifié. Mais depuis l’entrée de la Bulgarie en janvier 2007 dans l’Union européenne, le pays pourrait aussi devenir une terre d’immigration pour les migrants venant de Russie, du Moyen Orient, d’Afghanistan. Le pays compte actuellement 110 000 immigrés dont la moitié sont des conjoints de Bulgares. Cette immigration et des pourrait ainsi compenser le déficit démographique à condition qu’elle soit accompagnée par d’autres mesures dont une politique nataliste plus incitative.

Irina Terzyiska
Institut européen du travail de Sofia

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