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Loin du cynisme ambiant, Gérard Larcher, président du Sénat français, préconise un nouveau pacte social lors d’une matinée de travail de l’AJIS : renforcer le rôle des partenaires sociaux et les reconversions professionnelles.

 

Selon l’ancien ministre délégué au travail (2004-2007), la crise doit forcer la France à changer de peau. « 60% de Français sont mal au travail. Il est temps de s’en préoccuper. Il faut refonder le pacte social. Comment gère-t-on la transition professionnelle ? Comment réforme-t-on la gouvernance de l’entreprise et y associe-t-on les salariés ? Comment construit-on le modèle salarial de partage de la valeur ? Nous avons hérité d’un modèle social calqué sur une société industrielle de grandes entreprises de plus de 1000 salariés. Or la société a changé, l’emploi se trouve dans les PME et les services se sont imposés. Conséquence, la moitié des salariés ne bénéficient pas des protections du modèle actuel ».

 

Gérard Larcher propose d’aller « au-delà du Contrat de Transition Professionnelle, imaginé par bassins d’emploi (25 aujourd’hui) en 2006. Je voudrais personnellement que le CTP s’applique à tous les salariés français. Que ce ne soit pas comme la GPEC (gestion prévisionnelle des emplois et des compétences) qui est trop souvent un modèle subi pour préparer des licenciements. »

 

« Il faut assurer les salariés, que la transition tout au long de la vie est possible, qu’ils ne passent pas automatiquement par la case chômage. Avec tout l’argent que l’on consacre aux demandeurs d’emploi, est ce qu’on ne peut pas mieux l’utiliser pour la transistion professionnelle. Notre modèle est encore trop chaotique, il faut le refonder, inventer des parcours de vie professionnelle, qui usent d’éléments de flexibilité, de sécurité et de perspectives ».

 

Cela implique aussi que la France repense sa politique industrielle. « On ne peut pas utiliser les gens comme des yoyos dans le secteur automobile notamment. Dans ce secteur, par exemple, il faut tracer des perspectives sur le véhicule du futur, comment on relocalise, comment on fait de la R&D, sans R&D les compétences quittent le territoire ».

 

La formation, élément décisif dans le contrat de transition professionnelle, a justement fait l’objet d’une réforme. « Le gouvernement n’a pas voulu bouger trop les équilibres entre l’accord interprofessionnel. On a pensé qu’il y avait une hiérarchie entre démocratie politique et démocratie sociale. Ce texte n’est qu’une arme partielle. On travaille par compartiment, il faut donner une logique à tout ça, formation professionnelle initiale, formation tout au long de la vie. On va en reparler lors du débat sur les collectivité territoriales, pour savoir qui s’occupe de la formation professionnelle, qui finance, qui s’occupe des plans régionaux, comment on relève le défi de la solidarité intergénérationnelle. Tous ces sujets-là, il faut qu’on en fasse la couture ensemble. »

 

« La crise, a-t-il conclu, a quelquechose de cathartique, il est temps de changer de peau pour construire un nouveau modèle de démocratie politique et sociale ». Le 26 novembre prochain@aura lieu le premier grand rendez-vous social au Sénat sur le thème : «@un nouveau pacte social est-il possible ?@». Au programme, trois tables-ronde pour ministres, parlementaires, syndicalistes, entrepreneurs et journalistes spécialisés. 

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