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Peut-on nommer le président du Conseil européen, le ministre des affaires étrangères de l’Union et les nouveaux commissaires qui vont entourer Jose Manuel Barroso en foulant aux pieds quelques « valeurs » fondamentales de la communauté européenne ?

 

enlev europe

Et bien oui, on aurait pu, on va même peut être le faire, la réponse dans quelques jours ou quelques semaines. Pourtant quelques responsables européennes viennent de gâcher l’ambiance au sein du club très masculin et très opaque de ceux qui doivent choisir.  Depuis peu, les media  se sont emparés d’un sujet qui traditionnellement  emmerde tout le monde : l’Europe et en l’occurrence sa gouvernance.  Ce sont quelques femmes qui ont créé le buzz, la polémique et qui sont en train de dé-couvrir le pot aux roses du « fais ce que je dis, fais pas ce que je fais ».

 

D’abord Vaira Vike Freiberga qui s’est officiellement portée candidate  à la fonction de présidente du Conseil, presque tous les autres prétendants ne le sont officiellement qu’à titre officieux ! Selon son habitude, elle n’a pas mâché ses mots. « Il faut que l’UE cesse de se comporter comme l’Union soviétique », au risque de se mettre à dos le club des 27 grands électeurs. Elle dénonce la non transparence du processus de désignation et la quasi absence des femmes au sein des instances dirigeantes de l’Union. Simone Weil a déclaré qu’elle la soutenait et Hubert Védrine en dit le plus grand bien, intéressant !

Puis un appel a été lancé dans le Financial Times par Margot Walström, vice-présidente de l’actuelle Commission, Neelie Kroes, commissaire à la concurrence et Diana Wallis, vice présidente du parlement européen pour aaugmenter la représentation des femmes au sein des instances dirigeantes. « The right man in the right place is often a womanNommer des femmes rendrait l’Europe plus forte et plus représentative et la rendrait plus proche des citoyens. Cela demande des décisions courageuses« . De nombreuses responsables politiques de toute l’Europe ont immédiatement rejoint les signataires de l’appel et toute la presse relaie.

Les euro députées européennes viennent à leur tour de manifester devant le bâtiment du Conseil à Bruxelles, elles sont des dizaines, représentant toutes les tendances politiques à l’exception de l’extrême droite et des eurosceptiques. La Commission Barroso 2 pourrait ne compter que 3 femmes alors qu’il y en a 8 aujourd’hui, seuls le Luxembourg, la Bulgarie et l’Irlande ont nommé une femme. Les eurodéputées menacent de s’abstenir ou de voter contre la future Commission. A noter l’absence totale de représentants masculins dans leur collectif !

 

Ces divers appels prennent de l’ampleur, au-delà du principe d’égalité, c’est une certaine conception de la démocratie au sein de l’Europe qui est mise en question. Et l’opinion commence à bouger.

Où l’on voit que l’Europe peut intéresser les citoyens, merci mesdames.

 

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