3 minutes de lecture

22 chefs d’Etat européens ont adopté lors des sommets des 11 et 25 mars un Pacte pour l’Euro, (désormais appelé Pacte Euro plus) « coordination renforcée des politiques économiques pour la compétitivité et la convergence », qui complète ainsi le pacte de stabilité budgétaire.

 

euromanif

Les évolutions budgétaires et macroéconomiques des 22 Etats adhérents volontaires seront soumis « à un examen annuel au niveau politique par les chefs d’État ou de gouvernement de la zone euro et des pays participants, sur la base d’un rapport de la Commission ». Des recommandations et, en cas de dérive non corrigée, des sanctions seront émises.

« Ce pacte met surtout l’accent sur des domaines qui relèvent de la compétence nationale et sont cruciaux pour renforcer la compétitivité et éviter tout déséquilibre préjudiciable ». Un fédéralisme économique devenu incontournable suite à la crise de l’Euro et au fédéralisme monétaire de l’Union. Au passage, cette intégration économique est une application de la « coopération renforcée » prévue au traité de Lisbonne.

 

Mais peut-on renforcer l’intégration économique sans renforcer l’intégration sociale ?

La CES (Confédération européenne des syndicats) redoute un gel généralisé des salaires. Le pacte pour l’Euro cite explicitement les coûts salariaux comme facteur premier de la compétitivité. « Les progrès seront évalués sur la base de l’évolution des salaires et de la productivité ainsi que des besoins d’ajustement en matière de compétitivité… Les augmentations significatives et durables [de coût unitaire de la main d’oeuvre] pourraient provoquer une érosion de la compétitivité, notamment si elles viennent s’ajouter à un déficit croissant de la balance courante et à une diminution des parts de marché à l’exportation »
John Monks, Secrétaire général de la Confédération européenne des syndicats déclarait début mars : « Cette approche est totalement déséquilibrée. Elle consiste toujours à réduire les salaires, mais jamais à condamner les politiques qui compriment les salaires au maximum. C’est la raison pour laquelle nous organisons une Journée d’action européenne le 9 avril, à Budapest – contre l’austérité et l’injustice et pour la croissance et l’emploi. »

 

Le Centre Etudes et Prospective du groupe Alpha analyse les évolutions de cette Union européenne en mauvaise santé et en butte aux poussées populistes et nationalistes. Son étude s’attarde notamment sur les conséquences sociales des inflexions économiques et budgétaires. N’est-il pas temps de relancer le modèle social européen comme le réclame la CES, « au risque de désespérer de l’Europe citoyens et salariés » ?

 

Print Friendly, PDF & Email
+ posts