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Au début de la révolution, de nombreuses voix se sont élevées en Egypte pour réclamer de meilleures conditions de travail, des créations d’emplois ouvertes à tous, des augmentations de salaires, une réduction de la pollution qui étouffe les zones industrielles.

 

Les travailleurs de Port Saïd, de Suez et d’ailleurs ont joué un rôle éminent dans le mouvement de protestation sociale. Leur grève massive pour hâter le départ d’Hosni Moubarak avait menacé d’enrayer l’économie égyptienne. Plus tard, sur la place Tahrir, à Alexandrie, dans le delta du Nil, alors que l’armée assurait la transition, les revendications sociales avaient pris le pas sur les mots d’ordre politiques. Les grévistes des banques, des medias, de la police, les fonctionnaires, les ouvriers manifestaient pour leurs salaires et leurs emplois.

 

Alors que les Egyptiens votent, ces revendications semblent avoir disparu du paysage, les grévistes n’ont pas réussi à transformer leurs revendications en objectif politique. Les partis politiques qui se présentent ne les ont pas relayées. De rares candidats indépendants ont tenté en vain de convaincre les principaux intéressés.

 

Le Financial Times du 30 novembre rapporte les propos d’un avocat militant de la cause des travailleurs. « Les partis islamistes font de vagues références à la justice sociale, mais rien de concret… Pour les frères musulmans, la justice sociale signifie charité, distribution de pain et de riz, or nous voulons instaurer le travail décent et une égalité des chances pour trouver des emplois honnêtes ».

 

Les partis islamistes ont axé leur campagne sur le retour à « l’identité culturelle des Egyptiens » et les enjeux sociaux ont été oubliés. De nombreux travailleurs votent « avec leur cœur » pour les partis islamistes en sachant que les droits des travailleurs ne font pas partie de leur programme. Pourtant, il y a de quoi faire, une corruption omniprésente, des salaires qui stagnent, un accès difficile et particulièrement inégal à la santé et à l’éducation.

 

Depuis le début de la révolution, aucun projet de loi n’a été proposé pour permettre aux travailleurs de créer leurs propres syndicats et aujourd’hui, aucun parti en lice ne représente les travailleurs.

 

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