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Point de vue de la Direction de France Télécom à l’issue de l’enquête européenne sur le stress. Entretien avec Nathalie Delacotte, responsable des relations sociales internationales. L’enquête a montré l’extrême importance des diversités culturelles.

 

Comment l’enquête sur le stress a-t-elle été perçue au départ par la direction de France Télécom ?
Le comité de groupe Européen avait déjà créé un groupe de travail sur la question de l’évaluation et la prévention des Risques Psycho-Sociaux. En septembre 2010, le Comité de Groupe Européen a souhaité aller plus loin et a sollicité auprès de la direction l’aide d’un cabinet spécialisé pour formaliser leur projet. La direction au plus haut niveau a accepté et soutenu cette initiative qui entrait dans la volonté du groupe d’améliorer la qualité de vie au travail de ses salariés.

 

Que pensez-vous de la méthode et du questionnaire utilisé ?
Le groupe de travail du CGE a travaillé avec Secafi sans intervention de la direction du groupe. Ils ont élaboré ensemble la méthode et le questionnaire, largement basé sur le GHQ12, un questionnaire reconnu au niveau international, qui permet une analyse globale et des résultats exploitables. On a pu mesurer la variété des approches selon les pays : les mêmes questions pouvant donner lieu à des interprétations différentes.

La question de la traduction au plus juste dans les différentes langues a été essentielle. La perception d’un pays à l’autre en fonction de sa culture et de son histoire est un point de vigilance majeur dans l’exploitation des résultats. C’est pour cette raison que les résultats doivent être contextualisés et analysés par les acteurs locaux pour être pertinents et permettre des plans d’action adaptés.

 

Comment s’est passée la mise en œuvre ?
Une fois le questionnaire validé, le rôle de la direction a été d’informer les directions des pays sur l’objectif et le contenu du questionnaire et la manière dont les salariés allaient être sollicités. C’était la première fois qu’une initiative du CGE donnait lieu à un déploiement au plus près du terrain. Certains pays comme la Belgique avaient depuis plusieurs années déjà un questionnaire stress bâti sur une autre méthode, ce qui pouvait occasionner une incompréhension. La direction a assuré le déploiement de ce questionnaire en lien permanent avec le groupe de travail et le prestataire, en garantissant la performance technique et l’anonymat total des réponses.

 

Quel a été le succès du questionnaire chez les salariés non français et qu’en ont tiré les divers pays concernés ?

Au final nous avons eu un taux de participation très satisfaisant et permettant l’analyse (10 000 réponses sur 38 000 salariés). Les résultats ont fait l’objet d’une analyse à la fois globale et par grand pays. Pour nous, l’important était une appropriation locale des résultats, tant par les managers et les DRH que par les représentants du personnel locaux qui ont accès exactement aux mêmes informations. Dans certains pays, des groupes de travail locaux ont été montés et ont élaboré des plans d’action. Certains sont déjà en place,d’autres en cours de finalisation.

 

Quelles leçons tirent le management de cette « première » européenne ?
Ce travail avec le CGE a été de qualité et utile à l’entreprise. Le fait de faire appel à un intervenant extérieur a été profitable tant pour le management que pour les membres du CGE. Ce travail a montré l’extrême importance de la diversité culturelle sur un sujet aussi sensible. Il est essentiel de ne pas essayer de plaquer des idées toutes faites dans un groupe aussi divers que le nôtre et de vouloir imposer une seule vision des choses. Il est fondamental de penser à une bonne articulation entre l’échelon européen et les échelons locaux et cela vaut pour le management mais aussi pour les syndicats et les représentants des salariés.

 

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